État civil :
Né le 4 mai 1819
Décédé le 16 mars 1891
Profession :
Général
Département :
Inamovible
IIIème République

Ancien sénateur de la IIIe République

Elu le 8 décembre 1883
Fin de mandat le 16 mars 1891 ( Décédé )

avant 1889  (Extrait du «Robert et Cougny»)

avant 1889

CAMPENON (JEAN-BAPTISTE-MARIE-EDOUARD), membre du Sénat, ministre de la Guerre, né à Tonnerre (Yonne), le 4 mai 1819, passa par l'Ecole de Saint-Cyr et en sortit en 1840, avec le brevet de sous-lieutenant à l'Ecole d'application d'état-major. Lieutenant le 6 janvier 1843, capitaine le 13 mars 1849, il refusa après le 2 décembre 1851, de prêter le nouveau serment au prince président, et, exilé par L.-Napoléon, partit pour la Tunisie où il réorganisa les troupes de la régence. Il reprit ensuite du service en Algérie, fit la campagne d'Italie et y devint chef d'escadron (1er juillet 1859). Puis il prit part à l'expédition de Chine, et devint lieutenant-colonel (1860). Colonel (16 juillet 1870), il passa chef d'état-major de la division Legrand, et fut grièvement blessé à Gravelotte, s'enferma dans Metz, et, après la capitulation, fut interné à Aix-la-Chapelle. Après la guerre, M. Campenon fut nommé chef d'état-major du général Clinchant, à Lille. Général de brigade le 10 novembre 1875, général de division le 18 octobre 1879, et commandant de la 5e division d'infanterie à Paris, il se lia avec Gambetta, et, alors que ce dernier était président de la Chambre, la presse intransigeante prêta un moment aux opportunistes le projet de préparer la candidature militaire du général Campenon à la présidence de la République. Le 14 novembre 1881, il entra, comme ministre de la Guerre, dans le cabinet présidé par Gambetta (17 novembre 1881), en remplacement du général Farre. Le général Campenon fut, vers cette époque, l'objet d'attaques personnelles des plus violentes, de la part du journal l'Intransigeant. Il donna sa démission, le 26 janvier 1882, ainsi que tous ses collègues devant l'ordre du jour hostile au chef du cabinet, qui fut accepté par la majorité de la Chambre. L'année suivante, le 8 décembre 1883, il fut élu sénateur inamovible, par le Sénat, avec 173 voix sur 211 votants, en remplacement de M. Ferdinand Barrot, décédé; depuis deux mois, il était redevenu ministre de la Guerre après la retraite du général Thibaudin (octobre 1883). C'est au général Campenon qu'échut la tâche d'organiser et d'expédier au Tonkin les renforts successifs imposés par notre situation militaire dans l'Extrême-Orient; mais son sentiment personnel, contraire en principe aux expéditions lointaines, le plaçait, tant à l'égard du Parlement que vis-à-vis du chef du ministère, M. Jules Ferry, dans une situation assez délicate : à une interpellation de l'extrême gauche de la Chambre (octobre 1883), il répondit, pour sa part, en affirmant que les renforts envoyés au Tonkin, et pris soit dans l'infanterie de marine, soit dans les corps stationnés en Algérie, ne diminuaient en rien les ressources de la mobilisation en cas de guerre continentale. En novembre de la même année, le général déclara, au cours d'une discussion sur l'incompatibilité des fonctions publiques avec le mandat législatif, que « plutôt que de voir ses subordonnés se mêler aux luttes électorales, il préférait leur interdire complètement l'accès du Parlement. » Cette dernière solution prévalut. En décembre, devant le Sénat, le ministre de la Guerre dut affirmer une fois de plus la communauté de vues et de responsabilité qui l'unissait à ses collègues du cabinet en ce qui concernait l'expédition du Tonkin. Il prit aussi une part des plus actives à l'élaboration de la nouvelle loi militaire. En avril, mai et juin 1884, il se prononça nettement, à la Chambre des députés pour le service de trois ans, sans aucune exception : il lui fallait, dit-il, le contingent et tout le contingent, avec ses éléments les plus instruits, pour que le service de trois ans ne devint pas une ruine pour notre puissance militaire. Sur les instances des autres ministres, le général Campenon consentit cependant quoique à regret, à admettre l'amendement Durand qui accordait des sursis d'appel aux jeunes gens se destinant à l'enseignement public, aux docteurs en droit, aux élèves de certaines écoles et à ceux qui s'adonneraient au commerce dans les colonies; quant aux instituteurs et aux séminaristes, ils devaient faire trois ans de service. La Chambre repoussa d'ailleurs l'amendement. Il est vrai que le Sénat en introduisit d'autres plus tard, dans la loi définitive.

Après la chute du cabinet J. Ferry, le général Campenon consentit à reprendre son portefeuille, le 6 avril 1885, dans le cabinet H. Brisson. Son antipathie pour les expéditions lointaines ne l'empêcha pas de réclamer encore, en décembre, les derniers crédits qui furent alloués au ministère pour le Tonkin; quand ces crédits eurent été adoptés par la Chambre à une majorité si douteuse qu'elle était presque négative, (28 décembre), il s'associa à la démission de ses collègues. Depuis lors, il siège sur les bancs de la gauche du Sénat, dont il a partagé tous les votes. M. Campenon a été, au Luxembourg, rapporteur de la loi militaire en 1888; il en a défendu pied à pied et parfois sous une forme assez brutale tous les articles contre les attaques de la droite et contre les tentatives, parfois heureuses, qu'elle fit pour en atténuer les effets. Dans la dernière session, il était absent par congé lors des scrutins sur le rétablissement du scrutin uninominal (13 février 1880), sur le projet de loi Lisbonne restrictif de la liberté de la presse, et sur la procédure à suivre contre le général Boulanger accusé d'attentat contre la sûreté de l'Etat.

Extrait du « Dictionnaire des Parlementaires français », Robert et Cougny (1889)

Extrait de la table nominative

Résumé de l'ensemble des travaux parlementaire
de Jean-Baptiste CAMPENON

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