État civil :
Né le 11 mai 1807
Décédé le 26 février 1890
Profession :
Avocat
Département :
Yonne
IIIème République

Ancien sénateur de la IIIe République

Elu le 30 janvier 1876
Elu le 8 janvier 1882
Fin de mandat le 26 février 1890 ( Décédé )

avant 1889  (Extrait du «Robert et Cougny»)

avant 1889

CHARTON (EDOUARD-THOMAS), représentant du peuple à l'Assemblée constituante de 1848, représentant en 1871, et sénateur, né à Sens (Yonne), le 11 mai 1807, fut reçu avocat à Paris en 1828, et devint, en 1829, rédacteur en chef du Journal de la société de morale chrétienne et du Bulletin pour l'instruction élémentaire. Il adoptait, à la même époque, les doctrines saint-simoniennes, qu'il abandonna en 1831, lors de la transformation socialiste et théocratique imposée par le P. Enfantin; il fonda, en 1833, le Magasin pittoresque, qui eut, au point de vue de la vulgarisation de la gravure sur bois, un si vif succès. Lorsque Carnot, son ancien confrère saint-simonien, fut nommé ministre de l'Instruction publique en 1848, il appela auprès de lui comme secrétaire général Charton, qui, le 23 avril 1848, fut élu représentant de l'Yonne, le 8e sur 9, par 35,765 voix (le procès-verbal d'élection ne mentionne ni le nombre des votants ni celui des inscrits). A l'Assemblée Charton déposa une proposition privant du droit de suffrage les citoyens absolument illettrés, et vota pour le bannissement de la famille d'Orléans, contre les poursuites contre Louis Blanc, pour l'abolition de la peine de mort, contre l'impôt progressif, pour l'amendement Grévy sur la présidence, contre le droit au travail, pour l'ordre du jour de félicitations au général Cavaignac, pour la suppression de l'impôt du sel, contre le renvoi des accusés du 15 mai devant la haute Cour, contre l'interdiction des clubs, et donna sa démission le 20 avril 1849, ayant été nommé par l'Assemblée conseiller d'Etat (section de législation). Il protesta contre le coup d'Etat de décembre 1851 et rentra dans la vie privée. Il avait contribué, en 1843, à fonder l'Illustration; l'Amide la Maison, qu'il créa en 1856, n'eut pas de succès, mais le Tour du monde, dont il prit la direction en 1860, à la Bibliothèque des merveilles qu'il entreprit ensuite, réussirent pleinement.

Il avait essayé, sous l'Empire, de rentrer dans la vie politique, en se présentant au Corps législatif, comme candidat de l'opposition démocratique, le 22 juin 1857, dans la 3e circonscription de l'Yonne; il échoua avec 3,746 voix contre 20,116 données au candidat officiel, M. Lecomte, et 1,578 à un autre candidat indépendant, M. Gariel. Il se représenta le 1er juin 1863, cette fois dans la 2e circonscription de l'Yonne, et ne fut pas plus heureux avec 6,558 voix contre 16,895 au candidat officiel, M. Léopold Javal, et 3,321 à M. Billebaud du Chaffaud.

Au 4 septembre 1870, le gouvernement de la Défense nationale nomma M. Charton à la préfecture de Seine-et-Oise qu'il n'occupa que jusqu'à l'entrée des troupes allemandes à Versailles. Le département de l'Yonne l'envoya siéger à l'Assemblée nationale, le 8 février 1871, le 1er sur 7, par 57,721 voix sur 61,853 votants et 113,657 inscrits, il siégea à gauche, et vota pour la paix, contre l'abrogation des lois d'exil, contre la pétition des évêques, contre le pouvoir constituant de l'Assemblée, pour le service militaire de trois ans, contre la démission de Thiers, contre le septennat, contre l'admission à titre définitif des princes d'Orléans dans l'armée, contre le ministère de Broglie, pour les lois constitutionnelles. Il refusa d'être présenté aux élections des sénateurs inamovibles, et fut élu sénateur de l'Yonne, le 30 janvier 1876, par 350 voix sur 557 votants, contre M. Frémy, candidat conservateur, qui obtint 219 voix. Il se fit inscrire à la gauche républicaine, dont il devint le président, fut réélu, au renouvellement du 8 janvier 1882, par 344 voix sur 576 votants, et s'abstint dans le scrutin sur l'expulsion des princes. Dans la dernière session, il s'est prononcé pour le rétablissement du scrutin d'arrondissement (13 février 1889), pour le projet de loi Lisbonne restrictif de la liberté de la presse, pour la procédure à suivre devant le Sénat pour juger les attentats commis contre la sûreté de l'Etat (affaire du général Boulanger). Correspondant de l'Académie des sciences morales depuis 1867, membre libre de la même Académie depuis 1876. On a de lui : Lettres sur Paris (1830); Dictionnaire des professions (1812): Les voyageurs anciens et modernes (1855-1857); Histoire de France depuis les temps les plus reculés jusqu'à nos jours d'après les documents originaux et les monuments de l'art de chaque époque (1863-1869); de nombreux articles à la Revue encyclopédique, au Bon Sens, au Temps, au Monde, au Magasin pittoresque, etc.

Extrait du « Dictionnaire des Parlementaires français », Robert et Cougny (1889)

Extrait de la table nominative

Résumé de l'ensemble des travaux parlementaire
de Edouard CHARTON

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