État civil :
Né le 15 décembre 1844
Décédé le 13 mai 1921
Profession :
Inspecteur des chemins de fer
Département :
Algérie (Oran)
IIIème République

Ancien sénateur de la IIIe République

Elu le 11 janvier 1920
Fin de mandat le 13 mai 1921 ( Décédé )

1889-1940  (Extrait du «Jean Jolly»)

1889-1940

ETIENNE (EUGÈNE, NAPOLÉON), né le 15 décembre 1844 à Oran (Algérie), mort le 13 mai 1921 à Paris.

Député d'Oran de 1881 à 1919.

Sénateur d'Oran de 1920 à 1921

Sous-Secrétaire d'Etat aux Colonies du 7 juin au 12 décembre 1887 et du 14 mars 1889 au 27 février 1892.

Ministre de l'Intérieur du 24 janvier au 12 novembre 1905.

Ministre de la Guerre du 12 novembre 1905 au 25 octobre 1906 et du 21 janvier au 9 décembre 1913.

(Voir première partie de la biographie dans ROBERT ET COUGNY, Dictionnaire des Parlementaires, t. II, p. 576.)

Député d'Oran depuis 1881, réélu en 1885, Eugène Etienne verra son mandat constamment renouvelé, dès le premier tour de scrutin, de 1889 à 1914 ; ayant choisi de briguer un siège au Sénat lors du premier renouvellement de la Haute Assemblée après la Grande guerre, le 11 janvier 1920, il ne s'était pas représenté à la députation en novembre 1919.

Aux élections générales législatives du 22 septembre 1889, il fut réélu dans la 2e circonscription d'Oran, avec 5.949 voix sur 6.780 votants, contre 617 au boulangiste Leglay-Mauvrac. Le 20 août 1893, il est réélu sans opposant avec 7.010 voix sur 7.223 votants. Quatre ans plus tard, le 8 mai 1898, si son adversaire le docteur Mauran, candidat antisémite, lui prend 4.130 voix, il est cependant très confortablement réélu avec 7.115 suffrages sur 11.431 votants. Aux élections du 27 avril 1902, c'est de nouveau sans concurrent qu'il est réélu avec 9.978 voix sur 10.799 votants. Il en est de même le 6 mai 1906 où la quasi-unanimité des électeurs s'accorde à voter pour lui : il recueille en effet 12.903 suffrages sur 13.269 votants. Le 24 avril 1910, sur 14.401 votants, 394 voix seulement se perdent et il est réélu en totalisant sur son nom 14.007 bulletins. Le 26 avril 1914 il est, pour la dernière fois, réélu à l'écrasante majorité de 11.157 suffrages sur 15.869 votants, bien que deux adversaires, MM. de Gauléjac et Castelnau aient obtenu respectivement 3.383 et 1.042 voix.

Les programmes d'Eugène Etienne, républicain de gauche, préfigurent principalement les structures de l'administration algérienne telle qu'elle va se former à la fin du XIXe siècle. Champion de l'abandon de la « funeste théorie des rattachements », c'est-à-dire l'assimilation à la France et la direction de, et par, Paris de toute l'administration locale, il réclame la présence d'un gouverneur responsable. « Il faut, dit-il, peupler l'Algérie de Français », sous peine de voir un jour « la population française... annihilée par la population étrangère et submergée par la population indigène ». Il réclame, avec un acharnement qui aura sa récompense, la création d'un « budget spécial » de l'Algérie laissant à la charge de la métropole les dépenses de souveraineté. Mais cette mesure, si bénéfique soit-elle, doit être accompagnée de l'exécution de grands travaux, voies ferrées, routes ponts, Etc.., qu'il ne cesse de réclamer de législature en législature, sans lesquels aucun développement valable ne peut être acquis. L'activité parlementaire d'Eugène Etienne fut considérable et, en matière coloniale spécialement, de tout premier plan.

Successivement membre du groupe républicain, de celui de la gauche démocratique dont il fut président, puis de celui des républicains de gauche, il fut longtemps vice-président de la Chambre. Il remplit en effet ces fonctions, dans lesquelles il « déploya... autant de fermeté que de bonne grâce et d'à propos », de 1893 à 1895, de 1902 à 1905, de 1907 à janvier 1913, et enfin en 1914.

De 1889 à 1919, pendant trente années de mandat, il fit partie de très nombreuses commissions.

S'il ne fit guère oeuvre de législateur, il rapporta cependant et fit aboutir certaines mesures ayant trait, le plus souvent, aux questions coloniales militaires ou de travaux publics, comme par exemple, la création des troupes sahariennes (loi du 5 décembre 1905).

Appelé au gouvernement comme sous-secrétaire d'Etat aux colonies le 14 mars 1889, Eugène Etienne conserva ce poste jusqu'au 27 février 1892. Pendant ces trois années il s'efforça de pratiquer une politique coloniale agissante et à long terme.

Le 24 janvier 1905, dans le ministère Rouvier, Eugène Etienne reçut le portefeuille de l'Intérieur. C'est à ce titre qu'il présenta, avec le président du Conseil et ses collègues des Cultes et des Affaires étrangères, le 9 février 1905, le projet de loi relatif à la séparation des Eglises et de l'Etat.

Maurice Berteaux, ministre de la Guerre, tombé en désaccord avec son président du Conseil, ayant démissionné pour entrer dans l'opposition, ce fut à Eugène Etienne que Rouvier confia, le 19 novembre 1905, sa succession.

Le 13 juillet 1906, il déposait sur le bureau de la Chambre, et faisait adopter par celle-ci, deux projets de loi réintégrant dans l'armée avec grades supérieurs Dreyfus et le colonel Picquart, mettant ainsi un point final à « l'Affaire ».

Le 14 mars 1906, il est remplacé à la Guerre par le général Picquart et dès lors, la vice-présidence de la Chambre occupera la plus grande partie de son activité.

Il redevint ministre de la Guerre le 21 janvier 1913 et le resta jusqu'à la fin de l'année, le temps de déposer et de faire voter un projet qu'on connaît depuis sous le nom de loi du service de trois ans.

Après avoir quitté le banc du gouvernement, il retrouva, le 13 janvier 1914, son fauteuil de vice-président de la Chambre. Pendant la législature de guerre, son rôle sera des plus effacés et, son travail en commission de l'armée mis à part, se bornera à une seule intervention à la tribune lors de la discussion d'une interpellation sur la politique de défense nationale du Gouvernement, en 1915.

Après la victoire, il ne se représenta pas aux élections législatives du 16 novembre 1919, mais, briguant un siège au Sénat, fut triomphalement élu sénateur d'Oran le 11 janvier 1920, lors du renouvellement de la Haute Assemblée, par 330 voix sur 409 votants et 372 suffrages exprimés.

Pendant les dix-huit mois qu'Eugène Etienne passa au Sénat, son activité allait diminuant : il ne prit la parole que deux fois, et le 13 mai 1921, il s'éteignait à Paris, à l'âge de 77 ans, après quarante années de vie parlementaire.

Président de la Société Gambetta, chef du parti colonial, fondateur et président des comités de l'Asie et de l'Afrique française ainsi que du Maroc, il fut en outre président du conseil d'administration de la Compagnie générale des omnibus et membre du comité consultatif des chemins de fer.

Il publia en 1897 Les Compagnies de colonisation.

Extrait du « Dictionnaire des Parlementaires français », Jean Jolly (1960/1977)

Extrait de la table nominative

Résumé de l'ensemble des travaux parlementaire
de Eugène ETIENNE

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