État civil :
Né le 9 avril 1865
Décédé le 22 octobre 1914
Profession :
Médecin
Département :
Loire
IIIème République

Ancien sénateur de la IIIe République

Elu le 27 août 1905
Elu le 7 janvier 1906
Fin de mandat le 22 octobre 1914 ( Décédé )

1889-1940  (Extrait du «Jean Jolly»)

1889-1940

REYMOND (EMILE), né le 9 avril 1865 à Tarbes (Hautes-Pyrénées), mort au champ d'honneur le 22 octobre 1914 à Toul (Meurthe-et-Moselle).

Sénateur de la Loire de 1905 à 1914.

Fils de Francisque Reymond, député, puis sénateur de la Loire, ami de Waldeck-Rousseau, Emile Reymond fait ses humanités au lycée de Versailles, puis aux lycées Condorcet et Henri IV à Paris.

Poursuivant ensuite l'étude des mathématiques et bien qu'exprimant, par ailleurs, un talent estimable de sculpteur, il s'inscrit, en définitive, à la Faculté de médecine de Paris.

Externe, puis interne des hôpitaux (1891), docteur en médecine (1895) et chef de clinique à la Faculté où il collabore avec le professeur Terrier, le docteur Emile Reymond se crée rapidement une belle notoriété. Lauréat de l'Institut, de la Faculté de médecine, de l'Assistance publique, chirurgien de l'hôpital de Sèvres, puis à partir de 1903 de la Maison départementale de Nanterre où son service est l'un des plus importants de la région parisienne, Emile Reymond est trop occupé pour se laisser immédiatement distraire par les offres de candidatures que lui font ses concitoyens de la Loire.

Cependant, en 1903, le canton de Boën l'envoie siéger au conseil d'arrondissement de Montbrison, à la présidence duquel il accède en 1905. Le 27 août de la même année, il succède à son père décédé, au fauteuil que celui-ci occupait au Sénat, recueillant 483 voix sur 963 votants, contre 455 à son rival, le député Levet. Il sera réélu le 7 janvier 1906, réunissant sur son nom, au deuxième tour de scrutin, 491 voix sur 964 votants. Ses débuts au Sénat, où il s'inscrit à la gauche républicaine, sont marqués par un accrochage assez déplaisant avec son collègue Réal qui l'accuse, en ayant accepté le soutien de journaux catholiques, d'avoir trahi la mémoire de son père.

Cependant, il intervient avec la pertinence que lui confère sa propre expérience sur les différents sujets concernant la santé publique : réforme des études médicales, repos hebdomadaire dans les établissements de soins, adaptation du service militaire pour les étudiants en médecine et les médecins, création d'établissements scolaires adaptés pour les enfants arriérés, crise de la natalité et ses causes, etc..., ou encore sur ceux qui touchent sa circonscription électorale.

Mais c'est à son soutien à l'aviation naissante, dont il pressent le rôle dans la défense nationale, qu'il apporte le meilleur de son action. Passionné d'aéronautique, il passe brillamment, le 29 août 1910, son brevet de pilote, et fait alors de nombreuses randonnées en avion à travers la France, voire une exploration du Sahara ; et même, en 1912, la première tournée électorale en avion !... Déjà vice-président du groupe de l'aviation du Sénat, il prend la tête, cette même année 1912, du Comité national de l'aviation militaire, puis, en 1914, il entre au Conseil supérieur d'aérostation militaire.

C'est cette passion des choses de l'air, associée à un patriotisme ardent qui le conduisent, soit à l'occasion du vote du budget, soit à celles d'interpellations retentissantes, à dénoncer notre retard face aux progrès de l'aéronautique allemande et à préconiser la création d'une véritable « arme » de l'aéronautique. Sans réussir à vaincre l'esprit conservateur de l'armée qui ne voit dans l'aviation qu'un « service » complémentaire aux besoins de l'observation de l'artillerie ou des nécessités du génie, Emile Reymond aura quand même la satisfaction d'avoir à présenter, peu avant la guerre, l'avis favorable de la commission des armées, à la création, au ministère de la Guerre, d'une direction de l'aéronautique.

L'ouverture des hostilités avec l'Allemagne lui donne l'occasion de prêcher l'exemple. Affecté comme médecin-major de 1re classe au service de santé, il insiste tant pour rejoindre un corps d'aviateurs sur la ligne de feu, qu'il obtient de servir comme observateur en aéroplane dans une escadrille de l'armée de l'Est. Il reçoit une première citation le 9 octobre 1914.

Le 21 octobre, accomplissant une reconnaissance aérienne, à très basse altitude, au-dessus des lignes allemandes, son appareil est touché et lui-même grièvement blessé par une balle qui lui perfore reins et intestins. Il réussit néanmoins à faire atterrir son avion entre les lignes allemandes et françaises. Un combat sanglant se déroule quatre heures durant autour de la machine, tandis qu'il fait le mort. Puis la nuit, en dépit de ses blessures et de son âge, il parvient à se dégager de l'appareil et à gagner, en rampant, les lignes françaises. Conduit à l'hôpital de Toul, il communique avec précision, avant de mourir, le 22 octobre 1914, les résultats de sa mission. Son général lui épingle, sur son lit de mort, la Croix de la Légion d'honneur.

Le 22 décembre 1914, la Haute Assemblée vote à l'unanimité à Emile Reymond l'hommage d'un buste par la motion suivante : « Le Sénat décide d'ériger un buste dans sa galerie pour perpétuer l'image du sénateur Emile Reymond qui illustra la science chirurgicale, honora la tribune du Sénat, contribua plus que tout autre à la création et au développement de l'aviation militaire et, victime de son héroïsme, tomba glorieusement en survolant les armées ennemies. »

Emile Reymond était secrétaire du Sénat depuis le 14 janvier 1912.

Bibliographie :
Jacques MORTANE, Les As peints par eux-mêmes : étude sur les héros disparus, A. Lemerre, Paris, 1917, 348 p.

Extrait du « Dictionnaire des Parlementaires français », Jean Jolly (1960/1977)

Extrait de la table nominative

Résumé de l'ensemble des travaux parlementaire
de Emile REYMOND

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