Appartenance politique :
Groupe de la Gauche Démocratique et du Rassemblement des Gauches Républicaines
État civil :
Né le 17 décembre 1890
Décédé le 22 décembre 1966
Profession :
Médecin
Département :
Hautes-Pyrénées

Elu le 8 décembre 1946
Elu le 7 novembre 1948
Elu le 18 mai 1952
Elu le 8 juin 1958
Fin de mandat le 26 avril 1959 (Elu(e) sénateur de la cinquième République)

1940-1958  (Extrait du Dictionnaire des parlementaires français)
Ve République  (Extrait du Dictionnaire des parlementaires français)

1940-1958

BARATGIN (Paul)

Né le 17 décembre 1890 à Orgerus (Seine-et-Oise)

Décédé le 22 décembre 1966 à Paris

Membre de la première Assemblée Nationale Constituante (Hautes-Pyrénées)

Sénateur des Hautes-Pyrénées de 1946 à 1958

Né dans la région parisienne, Paul Baratgin est élevé à Lannemezan d'où sa famille est originaire. C'est dans cette commune des Hautes-Pyrénées qu'il passe sa jeunesse et succède à son père comme médecin.

Son activité professionnelle, marquée par un inlassable dévouement à ses concitoyens, est interrompue par le premier conflit mondial auquel il participe dans les rangs du 212e régiment d'infanterie. Son courage au combat lui vaut la Croix de guerre, puis la Légion d'honneur.

Son souci du bien public le conduit à entrer dans la vie politique et, en 1925, il est élu successivement conseiller municipal de Lannemezan puis conseiller général du canton. En 1929, il devient maire de Lannemezan et président de la Commission des finances du conseil général des Hautes-Pyrénées.

Lorsque survient l'occupation, Paul Baratgin joue un rôle très actif dans la Résistance, ce qui lui vaut d'être par deux fois arrêté par la Gestapo. Détenu à la prison St-Michel, à Toulouse, il est sur le point d'être déporté lorsque les forces de la Libération le délivrent.

L'attribution de la médaille de la Résistance marque la reconnaissance de ses mérites.

Il accède en 1945 à la présidence du conseil général des Hautes-Pyrénées, puis est élu dans ce département à la première Assemblée Constituante : tête de la liste radicale-socialiste qui recueille 22 469 voix sur 88 818 suffrages exprimés, il est élu à la plus forte moyenne. Il n'est pas candidat à la seconde Constituante, mais est élu au Conseil de la République, le 8 décembre 1946 avec 159 voix sur 465 suffrages exprimés.

La fidélité de ses électeurs sera sans faille, récompensant ainsi l'activité inlassable qu'il déploie en faveur de son département. Ainsi, outre la mairie de Lannemezan à laquelle il avait accédé dès 1929, il conserve ses mandats de président du conseil général et de membre de la Haute assemblée jusqu'à son décès.

Il est vrai qu'il accomplit une oeuvre considérable de développement local, avec le souci constant de concilier le maintien de l'activité agricole traditionnelle avec le nécessaire développement industriel. Il contribue ainsi à l'implantation dans sa région de deux importantes usines chimiques ainsi qu'à la réalisation d'un hôpital psychiatrique.

Son oeuvre d'organisateur porte aussi sur l'amélioration de l'irrigation, à laquelle il participe en tant que président de la société interdépartementale des coteaux de Gascogne, sur la mise en valeur de la montagne par la construction d'une route à haute altitude dite des lacs, et la création de voies transpyrénéennes vers l'Espagne.

Au sein du Conseil de la République, où il rejoint le groupe du Rassemblement des Gauches Républicaines, il est membre des commissions du règlement, des moyens de communication et des transports, du suffrage universel, et de la comptabilité.

En 1947, il dépose une proposition de résolution invitant le Gouvernement à assurer, en toute circonstance, le libre choix par les malades assurés sociaux de leurs praticiens, manifestant ainsi, dès le début de son mandat, son souci du libre exercice de la médecine. Il rédige également deux propositions de loi, l'une sur la lutte contre les maladies vénériennes, l'autre sur la distribution gratuite de lait aux écoliers. Ses autres interventions sont consacrées à la défense des collectivités locales : organisation municipale, création de ressources nouvelles pour les collectivités locales (1947).

Aux sénatoriales de novembre 1948, la liste du RGR, qu'il conduit, remporte les deux sièges attribués au département des Hautes-Pyrénées ; il est réélu au premier tour avec 406 voix sur 722 suffrages exprimés. Il est réélu dans les mêmes conditions en 1952 (461 voix sur 729 suffrages exprimés), et en 1958, sur une liste de la Gauche démocratique (441 voix sur 721 suffrages exprimés). C'est dire la qualité de son implantation locale. En 1949, il est choisi par ses pairs comme questeur du Conseil de la République, fonction où il est reconduit durant dix années consécutives. A compter de cette date, il consacre à la gestion de la Haute assemblée l'essentiel de son activité nationale.

Il participe également aux travaux de la Commission du travail (1952) et de la Commission de la justice (1955).

Toujours soucieux de la défense de son département, il dépose en 1957 une proposition de résolution invitant le Gouvernement à venir en aide aux communes des Hautes-Pyrénées victimes des cyclones de juin 1957, et intervient dans la discussion du budget de 1958 pour inciter l'Etat à garantir les emprunts lancés pour la création de routes touristiques.

Les 2 et 3 juin il ne prend pas part au vote sur les pleins pouvoirs et sur la révision constitutionnelle.

Ve République

BARATGIN (Paul)

Né le 17 décembre 1890 à Orgerus (Seine et Oise)

Décédé le 22 décembre 1966 à Paris

Membre de la première Assemblée Nationale Constituante

Sénateur des Hautes-Pyrénées de 1946 à 1966

(Voir première partie de la biographie dans le dictionnaire des parlementaires français 1940-1958, tome II, p. 243-244)

La transition entre la IVe et la Ve République constitue sans nul doute un moment douloureux dans la carrière politique de Paul Baratgin. Questeur du Sénat depuis 1949, il est en effet un des « hommes d'expérience » - la formule est de Gaston Monnerville - du régime parlementaire de la IVe République, quand, en 1958, la fin de celle-ci se précise. Le contexte politique s'avère alors peu favorable aux candidats qui se réclament du radicalisme, force politique assimilée à un régime d'Assemblée alors décrié : quand bien même Paul Baratgin a désapprouvé la Constitution de 1946, il a néanmoins sans cesse plaidé pour la participation du Parti radical aux gouvernements de ce régime, et se trouve donc pleinement assimilé au système politique défunt. Enfin, en 1958, Paul Baratgin est âgé de 68 ans, et sénateur depuis 12 ans. Il est donc en position de s'interroger sur l'opportunité d'une retraite politique. Son plus proche ami Gaston Manent, député en 1935, qui fut également son colistier et son collègue au Sénat tout au long de la IVe République, choisit de se retirer de la vie politique, abandonnant sa place à Pierre Bourda. Pour sa part, après s'être abstenu lors du vote des pleins pouvoirs le 1er juin 1958, Paul Baratgin décide de poursuivre son engagement en s'appuyant sur son très fort ancrage local, qui lui permet d'être réélu aussi bien en juin 1958 qu'en avril 1959, en recueillant néanmoins son plus faible total de voix depuis les débuts de sa carrière politique. Les grands électeurs des Hautes-Pyrénées lui confient encore, le 26 septembre 1965, un sixième et ultime mandat sénatorial, dès le premier tour.

Inlassable défenseur des communautés locales à la Haute Assemblée - il estimait en 1958 que celle-ci devait être « le grand conseil des municipalités de France » -, Paul Baratgin marque en revanche certaines distances à l'égard du pouvoir gaulliste : le 3 février 1960, il fait partie des rares membres de son groupe parlementaire, la Gauche démocratique, à s'opposer au projet de loi autorisant le Gouvernement à prendre certaines mesures relatives au maintien de l'ordre, à la sauvegarde de l'Etat, à la pacification et à l'administration de l'Algérie. Le mois précédent, sa fédération des Hautes-Pyrénées s'était prononcée en faveur d'une réponse négative au référendum sur l'autodétermination. Cependant, Paul Baratgin a alors depuis longtemps pris ses distances avec le Parti radical, dont il ne suit plus les travaux nationaux : il laisse à l'un de ses héritiers, René Billères, le soin d'y faire entendre la voix du radicalisme pyrénéen.

Après 1959, l'activité parlementaire de Paul Baratgin se réduit considérablement : il délaisse les discussions des lois de finances, dans lesquelles il avait coutume d'intervenir fréquemment dans les années 1950. Membre de la commission des lois, il accomplit l'une de ses dernières missions parlementaires au sein de la commission spéciale chargée de vérifier et d'apurer les comptes de la Nation. En 1965, il vote pour le projet de loi portant réforme des régimes matrimoniaux.

Sur le plan local, en revanche, Paul Baratgin maintient une activité plus soutenue, notamment au Conseil général des Hautes-Pyrénées, dont il est membre depuis 1925, et qu'il préside depuis 1945. Dans sa ville de Lannemezan, dont il est conseiller municipal depuis 1925 et maire depuis 1929, il est à l'origine de l'ouverture d'un hôpital psychiatrique renommé, et travaille en faveur du désenclavement de la commune, en plaidant pour l'établissement de tunnels routiers facilitant les communications avec l'Espagne.

Figure consensuelle de la vie politique pourtant âpre des Hautes-Pyrénées, Paul Baratgin, toujours réélu dès le premier tour quelle que soit l'élection, dépasse largement les clivages partisans : le 26 septembre 1965, alors que la maladie le frappe durement, son département lui offre sa plus belle réélection. Il décède un an plus tard. Toutes les autorités du département et du radicalisme pyrénéen (René Billères, Pierre Bourda, Guy Ebrard, Hippolyte Ducos) sont présentes à ses obsèques, réunis en un commun hommage qui rassemble une partie importante de la population de Lannemezan. Son suppléant, Pierre Mailhé, ancien député radical sous la IVe République, lui succède. En revanche, le Parti radical ne parvient pas à capter l'ensemble de son héritage politique : de manière significative, René Billères, pourtant alors président du parti, échoue à récupérer le poste de conseiller général de Lannemezan occupé pendant plus de 40 ans par le docteur Baratgin.

Titulaire de la Croix de Guerre 1914-1918, médaillé de la Résistance, Paul Baratgin était également chevalier de la Légion d'honneur.

Extrait de la table nominative

Résumé de l'ensemble des travaux parlementaire
de Paul BARATGIN

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