Appartenance politique :
Groupe Communiste
État civil :
Né le 15 juin 1899
Décédé le 23 septembre 1992
Profession :
Ajusteur (Compagnie du chemin de fer de l'Est)
Département :
Marne
IVème République

Ancien sénateur de la IVe République

Elu le 8 décembre 1946
Fin de mandat le 7 novembre 1948 (Ne se représente pas)

1940-1958  (Extrait du Dictionnaire des parlementaires français)

1940-1958

BENOIT (Alcide, Alfred)

Né le 15 juin 1899 à Verzenay (Marne)

Membre de la première et de la seconde Assemblée nationale Constituante (Marne)

Député de la Marne en 1946 (démissionnaire le 23 décembre 1946)

Conseiller de la République de la Marne de 1946 à 1948

Député de la Marne de 1951 à 1958

Alcide Benoît, originaire de Verzenay, dans la Marne, est le fils et le petit-fils d'artisans respectivement maréchal-ferrant et charron. A l'issue de ses études primaires, il obtient le certificat d'études. Après avoir travaillé dans les vignes que possédait son père, il entre aux ateliers de la Compagnie du chemin de fer de l'Est et devient ajusteur à Epernay. Il est mobilisé du 1" février 1918 au 20 janvier 1921 et participe à la campagne de guerre du Maroc en 1921. Ayant repris ses fonctions aux chemins de fer, il devient militant syndicaliste à partir de 1925 au sein de la C.G.T.U. (de tendance communiste). A partir de 1931, il est secrétaire du syndicat des cheminots d'Epernay et est élu conseiller prud'homme. Il milite dans les rangs du parti communiste à partir de janvier 1936 et devient le secrétaire du syndicat réunifié des cheminots en mars de la même année. La signature du pacte germano-soviétique entraîne les mesures répressives dont Alcide Benoît fait l'objet à partir de 1940. Du 1" février à septembre 1940, il est mobilisé dans la compagnie disciplinaire 11-201 en Algérie. Le 15 novembre suivant, il est révoqué de la S.N.C.F. (il n'y sera réintégré qu'en septembre 1944).

Alcide Benoît gagne alors le Sud-Ouest et appartient pendant l'Occupation aux Francs-tireurs et partisans français dans la région de Tarbes. A la Libération, il redevient cheminot, figure comme conseiller municipal dans la municipalité provisoire d'Epernay puis est élu maire de cette ville en mai 1945 (mandat qu'il détient jusqu'en avril 1948 ; puis il restera conseiller municipal d'Epernay). En septembre 1945, Alcide Benoît est élu conseiller général du canton d'Epernay ; aussi son parti le place-t-il en seconde position derrière Marcel Prenant pour les élections à la première Assemblée nationale Constituante. La liste communiste arrive derrière celle du M.R.P. et Alcide Benoît emporte le 5e siège à la plus forte moyenne (avec 55 812 suffrages).

Dans cette Assemblée, Alcide Benoît appartient à la Commission des moyens de communication et des P.T.T. Il intervient à plusieurs reprises dans les débats à propos de la discussion du budget général et sur la situation des cheminots. En 1946, il pose deux questions au ministre de l'Economie nationale, l'une sur les ventes de matériel récupéré au service des domaines, l'autre sur les achats des surplus américains au bénéfice exclusif du Trésor.

Lors des élections pour la seconde Assemblée Constituante, il est cette fois tête de liste pour le parti communiste. Celle-ci subit une érosion, même si elle arrive de nouveau en deuxième position : elle recueille 48 073 voix contre 62 556 pour le M.R.P. et 33 196 pour la S.F.I.O. Alcide Benoît est donc réélu en vertu du quotient électoral, tandis que le deuxième de liste, Yves Angeletti, remporte le 5e siège à la plus forte moyenne. Le député d'Epernay reprend ses fonctions de commissaire aux moyens de communication.

Il conduit de nouveau la liste communiste aux élections législatives du 10 novembre 1946 et est réélu avec 48384 suffrages. Le 5e siège, cette fois, revient non à son colistier Yves Angeletti mais à Paul Anxionnaz du Rassemblement des gauches républicaines. En fait, Alcide Benoît ne siégera pas dans la nouvelle Assemblée car, le 8 décembre suivant, il est élu conseiller de la République de la Marne au titre de la répartition interdépartementale des sièges. Il donne donc sa démission de député le 23 décembre et c'est Yves Angeletti qui le remplace.

Alcide Benoît ne siège au Palais du Luxembourg que du 10 décembre 1946 au 15 novembre 1948. Dans cette Assemblée, il appartient aux commissions de l'intérieur et des moyens de communication et est membre du Conseil supérieur de la protection civile. Il n'intervient qu'une fois dans les débats.

Le parti communiste fait de nouveau appel à lui pour diriger sa liste aux élections législatives du 17 juin 1951. Alcide Benoît retrouve les mêmes concurrents qu'en 1946 et réalise un score électoral quasi identique avec 48 027 voix et près de 27 % des suffrages, seul le candidat du R.P.F., Pierre Clostermann recueillant plus de voix que lui. Les partis de la troisième force, apparentés entre eux, n'ayant pas recueilli la majorité absolue, c'est de nouveau le système de la représentation proportionnelle classique qui s'applique. Les candidats de la liste communiste insistent, dans leur profession de foi, sur les préoccupations quotidiennes des habitants de la Marne : ils y dénoncent l'implantation de bases américaines, demandent des mesures de revalorisation des salaires et l'échelle mobile, l'allègement des taxes sur les petits commerçants, la sauvegarde des prix agricoles et de la viticulture champenoise, l'amélioration des équipements collectifs et la suppression du « Plan Pinay de démembrement de la S.N.C.F. ».

Dans la nouvelle Assemblée, Alcide Benoît fait partie de la Commission des boissons et retrouve ses fonctions à la Commission des moyens de communication. Au cours de la législature, il ne dépose pas moins de 23 propositions ou rapports. Ceux-ci portent sur les problèmes viticoles, sur le réseau secondaire de la S.N.C.F. et la situation de ses agents ainsi que sur diverses mesures sociales : en octobre 1955, par exemple, Alcide Benoît invite le gouvernement à annuler les sanctions contre les cheminots qui « ont exercé leur droit constitutionnel de grève ».

Alcide Benoît n'est pas moins actif pour ses interventions orales. Chaque année, il prend part aux discussions du budget des travaux publics et des transports et de celui des postes et télégraphes. Il y défend tout particulièrement les revendications des cheminots et des postiers. Le 20 décembre 1952, il dresse un réquisitoire en règle de la politique ferroviaire du gouvernement : insuffisance des investissements pour la modernisation de la S.N.C.F., accroissement de la productivité au détriment de la sécurité et des conditions de travail des cheminots, retard dans l'électrification, notamment des lignes de la banlieue parisienne. Il demande pour conclure la construction de 500 autorails légers afin de moderniser le trafic au profit des usagers. Il n'oublie pas non plus les viticulteurs et présente, le 3 décembre 1953, un amendement tendant à abroger les « dispositions du décret qui conditionne la replantation de vignes à l'arrachage d'une superficie correspondante ». Cela nuit, selon lui, aux intérêts des petits et moyens viticulteurs ou à ceux des vignerons qui s'installent et renforce la domination des grandes maisons de champagne. Il réclame « le retour à une véritable politique française qui favorise le marché intérieur en relevant le pouvoir d'achat des masses laborieuses mais également par le développement des échanges commerciaux avec tous les pays et en particulier avec ceux de l'Est ». Quelques jours plus tard, le 12 décembre, Alcide Benoît dénonce l'insuffisance des crédits affectés au gardiennage des passages à niveau, ce qui est, selon lui, à l'origine de nombreux accidents, comme celui qui s'est produit le 19 août 1953 à Muizon. Il défend aussi d'autres catégories d'agents de l'Etat comme les agents et les conducteurs de travaux, pour lesquels il demande le classement en service actif, eu égard à leurs difficiles conditions de travail (séance du 9 décembre 1954). Enfin, le 18 mai 1955, il revient longuement sur le problème de la SNCF : il s'attaque à la politique de fermeture de lignes qui ne résout pas la question du déficit dû, selon lui, aux tarifs de faveur consentis aux « trusts ».

Aux élections du 2 janvier 1956, Alcide Benoît dirige de nouveau la liste communiste et améliore son score avec 55 853 voix, soit 29,2 % des votants. Il est donc réélu avec son colistier et retrouve ses fonctions dans les mêmes commissions que précédemment. Comme dans la législature qui s'est achevée, l'essentiel de l'activité parlementaire d'Alcide Benoît est consacré aux problèmes des cheminots, dont il défend avec vigueur les intérêts.

En juin 1958, avec son groupe, il s'oppose au retour du général de Gaulle au pouvoir.

Extrait de la table nominative

Résumé de l'ensemble des travaux parlementaire
de Alcide BENOIT

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