Appartenance politique :
Groupe du Mouvement Républicain Populaire
État civil :
Né le 12 juillet 1909
Décédé le 17 janvier 1971
Profession :
Agriculteur
Département :
Basses-Pyrénées

Elu le 8 juin 1958
Fin de mandat le 26 avril 1959 (Elu(e) sénateur de la cinquième République)

1940-1958  (Extrait du Dictionnaire des parlementaires français)
Ve République  (Extrait du Dictionnaire des parlementaires français)

1940-1958

ERRÉCART (Jean)

Né le 12 juillet 1909 à Orègue (Basses-Pyrénées)

Décédé le 17 janvier 1971 à Paris

Membre de la seconde Assemblée nationale constituante (Basses-Pyrénées)

Député des Basses-Pyrénées de 1946 à 1951, puis en 1955

Sénateur des Basses-Pyrénées en 1958

Issu d'une famille rurale modeste du pays basque, Jean Errécart choisit, au terme de ses études de droit, de reprendre l'exploitation familiale, après avoir satisfait à ses obligations militaires accomplies à Bordeaux, de 1930 à 1931.

Très vite, il prend part aux échanges et aux discussions qui agitent le monde agricole : ainsi se prononce-t-il, en 1936, en faveur de l'organisation du marché du blé, alors que ce projet suscite généralement la méfiance de ce milieu.

Après sa mobilisation, de septembre 1939 à juillet 1940, il entre dans les organismes naissants du syndicalisme agricole, et en prend la tête dans son canton, tant pour contribuer à son organisation que pour forger les moyens d'échapper aux exigences économiques de l'occupant.

Son patient effort est reconnu à la Libération, puisqu'il accède successivement à la mairie d'Orègue - mandat que son père avait occupé avant lui -, au conseil général des Basses-Pyrénées pour y représenter le canton de Saint-Palais, puis à la seconde Assemblée nationale constituante.

Il y est élu en deuxième position sur la liste du MRP, qui remporte deux des cinq sièges à pourvoir, puis est reconduit dans son mandat aux législatives du 10 novembre 1946 : la liste du MRP remporte cette fois trois des six sièges à pourvoir.

Membre du groupe du MRP, il siège à la Commission des affaires économiques.

Chaque année, il s'exprime lors de la discussion du budget de l'agriculture.

Mais l'essentiel de son activité est consacré au Conseil général, où il est successivement vice-président, puis président de la commission des finances.

Candidat en troisième position de la Liste d'Union Républicaine aux législatives du 17 juin 1951, il ne retrouve pas son siège, cette liste ne remportant alors que deux des six sièges à pourvoir. Mais lors des élections partielles d'avril 1955 consécutives au décès de Georges Loustanau-Lacau, élu en 1951 sous l'étiquette de l'Union des Français Indépendants, il retrouve brièvement son siège, puisqu'il échoue aux législatives anticipées du 2 janvier 1956.

Il se présente alors, comme candidat isolé, aux sénatoriales du 8 juin 1958, et il est élu au deuxième tour avec 592 voix sur 1 180 suffrages exprimés.

Il est réélu le 26 avril 1959.

Ve République

ERRECART (Jean)

Né le 12 juillet 1909 à Orègue (Pyrénées atlantiques)

Décédé le 17 janvier 1971 à Paris

Sénateur des Pyrénées atlantiques de 1959 à 1971

Originaire d'Orègue, Jean Errecart naît en 1909 dans ce village situé aux confins des Landes, du Béarn et du Pays basque, qui assure la transition entre la plaine de l'Adour et les Pyrénées. Il reste toute sa vie marqué par la région de son enfance, par ces paysages de bois de chênes et de champs de fougères qu'il parcourt de fermes en métairies, par cette langue et cette culture basques qui constituent ses racines. Issu d'un milieu paysan modeste (il rappellera plus tard qu'il avait plus mangé la « méture », le pain de maïs local, que du pain blanc), il tire de son père, maire d'Orègue, des leçons d'honnêteté et de solidarité. Après le secondaire, il entame des études de droit à Bordeaux. Son service militaire terminé, il multiplie les petits métiers pour ne pas être à la charge de ses parents : agent de banque, assureur, géomètre. Mais le souvenir du Pays basque est trop fort et Jean Errecart revient dans sa région natale où il s'établit comme agriculteur sur le domaine de sa belle-famille, la Beheitia, selon la tradition locale. Il se forme à l'école du syndicalisme chrétien et très vite prend part aux échanges et discussions qui agitent alors le monde agricole. Les réformes de 1936 sont l'occasion pour lui de manifester son ouverture d'esprit. Tout en critiquant le Front Populaire, il revendique une « opposition intelligente » et se prononce en faveur de l'organisation du marché du blé. Il soutient donc l'ONIB qui se traduit dans le Pays basque et le Béarn par l'apparition des premières coopératives de céréales. La guerre de 1940 le voit partir au front. Démobilisé, il s'engage plus encore dans le syndicalisme agricole à l'échelle de son canton, bien décidé à sortir le monde rural local de sa traditionnelle autarcie.

Jean Errecart entre en politique à la Libération, devenant maire de sa commune natale et conseiller général du canton de Saint-Palais. En 1946, il est élu député MRP des Basses-Pyrénées à l'Assemblée constituante. Dès les années 1950, le parlementaire profite de sa nouvelle autorité pour mener à bien ses projets coopératifs et syndicaux : coopérative d'approvisionnement de Basse-Navarre, coopératives de céréales et d'alimentation du bétail du Pays basque, groupe coopératif « Lur Berri » et son organe d'information économique et technique, syndicat de défrichement des Landes, etc... Au niveau cantonal, Jean Errecart qui est membre du Conseil général sans interruption à partir de 1945, vice-préside l'assemblée départementale avant de présider sa commission des Finances. Il y acquiert une parfaite connaissance de la comptabilité publique. Suivant de près les études et délibérations commandant les grandes réalisations dans le département, il est en mesure de favoriser dans le canton de Saint-Palais la création d'un syndicat à vocation multiple, se déclinant en syndicat de voirie, syndicat d'adduction d'eau et syndicat d'électrification. Il lance la construction d'un complexe sportif, d'un lycée agricole libre et même d'une clinique syndicale.

A l'Assemblée, il siège de juin 1946 à juillet 1951 puis d'avril 1955 à janvier 1956 (à l'occasion d'élections partielles tenues après le décès de Georges Loustanau-Lacau). Il est battu lors des législatives de 1956. Lors des sénatoriales du 8 juin 1958, Jean Errecart est élu au deuxième tour. Il est réélu sénateur des Basses-Pyrénées le 26 avril 1959 au second tour, puis le 26 septembre 1965 au premier tour. En 1959, il s'inscrit au groupe du Centre démocratique, rattaché administrativement au groupe des Républicains populaire. En 1965, il rejoint le groupe des Républicains populaires et du Centre démocratique, puis le groupe de l'Union centriste des démocrates de progrès. Membre de la commission des affaires économiques et du plan dès octobre 1959, il intervient de façon détaillée sur la plupart des grands textes législatifs de caractère économique et social : loi de programme d'équipement agricole, loi de programme d'équipement sportif et socio-éducatif, loi d'orientation agricole, loi sur le bruit et les pollutions atmosphériques, IVe et Ve plans. Lors des débats sur les lois de finances annuelles, il prend la parole dès que la discussion concerne les crédits de l'Agriculture, des Postes et Télécommunications ou de l'Equipement.

Ancien agriculteur attaché à ses racines basques, Jean Errecart s'impose au Sénat comme un des meilleurs spécialistes de l'économie montagnarde, des liaisons transpyrénéennes et de l'adaptation au monde moderne des langues et cultures régionales. Comprenant que l'agriculteur est dépendant, pour travailler et écouler sa production, de la qualité des infrastructures l'environnant, le sénateur s'efforce de trouver des financements pour améliorer les routes, l'équipement, les coopératives, le réseau bancaire et les établissements scolaires. Promoteur du tracteur et de la moissonneuse-batteuse dans un Pays basque encore en retard en matière de mécanisation agricole, Jean Erricart devient vice-président du Crédit agricole local de manière à permettre le financement de cet équipement par de judicieuses cautions bancaires. A l'issue de cette dynamique de modernisation qu'il a su insuffler, c'est à la fin des années 1960 près de 20 000 hectares qui ont été défrichés dans le cadre, notamment, de son association Lur Berri. Cette dernière apparaît comme une structure pilote dans la région, diffusant, via ses 120 salariés, la culture du maïs hybride et organisant des regroupements de producteurs de viande bovine, porcine et ovine. Intervenant sans cesse auprès de ses électeurs pour régler ou alléger les tracasseries administratives et difficultés financières, Jean Errecart gagne leur confiance et estime.

Au Sénat, Jean Errecart approuve la loi du 4 février 1960 autorisant le Gouvernement à prendre par application de l'article 38 de la Constitution certaines mesures relatives au maintien de l'ordre, à la sauvegarde de l'Etat, à la pacification et à l'administration de l'Algérie. Il soutient la loi du 13 juillet 1965 portant réforme des régimes matrimoniaux ainsi que la loi dite Neuwirth relative à la régulation des naissances.

Le sénateur basque est emporté par la maladie le 12 juillet 1971. Jean Errecart était Chevalier de la Légion d'honneur et Chevalier du Mérite agricole. En novembre 2009, à l'occasion du centenaire de sa naissance, un spectacle intitulé « Ze Bolada » et réalisé par Pier-Pôl Berzaitz à Saint-Palais, retrace son histoire en l'entremêlant à celle du monde rural basque. Cette fresque chorégraphique et musicale, commentée par l'intéressé par l'intermédiaire d'enregistrements en voix off, se veut un hommage à un homme simple, amical, fidèle et discret, qui avait su défendre les traditions de son pays d'origine en le faisant entrer dans la modernité.

Extrait de la table nominative

Résumé de l'ensemble des travaux parlementaire
de Jean ERRECART

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