Appartenance politique :
Groupe du Mouvement Républicain Populaire
État civil :
Né le 27 janvier 1892
Décédé le 23 octobre 1974
Profession :
Professeur
Département :
Moselle
IVème République

Ancien sénateur de la IVe République

Elu le 8 décembre 1946
Fin de mandat le 7 novembre 1948 (Ne se représente pas)

1940-1958  (Extrait du Dictionnaire des parlementaires français)

1940-1958


HOCQUARD (Gabriel)

Né le 27 janvier 1892 à Metz (Moselle)

Décédé le 23 octobre 1974 à Metz

Conseiller de la République de Moselle de 1946 à 1948

Gabriel Hocquard naît à Metz, le 27 janvier 1892, alors que la Lorraine est allemande, dans une famille originaire de Rozérieulles, dans les faubourgs de la métropole mosellane. Ayant perdu très tôt son père, il est élevé par sa mère, qui pourvoit aux besoins familiaux par l'exploitation d'une librairie catholique, rue des Clercs, au coeur du vieux Metz. Cette activité conduit la famille Hocquard à entretenir des liens privilégiés avec les milieux catholiques messins.

Gabriel Hocquard accomplit sa scolarité à la maîtrise de Saint Arnould, qui dépend de l'archevêché, et l'achève au lycée de Metz où il obtient son « Abitur », équivalent allemand du baccalauréat. Il part suivre des études supérieures, de 1909 à 1913, à l'université de philosophie et de lettres de Strasbourg, où il passe avec succès « l'examen d'Etat » diplôme proche de notre agrégation.

C'est durant ces études universitaires, dont il sort diplômé en français, en anglais et en latin, ainsi que lors d'un séjour qu'il fait en 1911 en Angleterre, à l'université d'Oxford, que se révèle chez Gabriel Hocquard une véritable passion tant pour la civilisation classique que pour la Grande-Bretagne.

Au cours de cette période s'affirme également son goût pour certains grands noms de la littérature française comme Verlaine, Péguy ou encore Paul Claudel avec lequel Hocquard entretient par la suite une correspondance soutenue.

Il est nommé professeur au lycée de Metz en 1914. Mais déjà, c'est la guerre. Mobilisé dans l'armée allemande, le 2 août 1914, comme beaucoup d'Alsaciens-Lorrains, il est grièvement blessé, le 23 octobre. Il s'échappe alors et rejoint la France.

En 1916, il contracte un engagement volontaire dans l'armée française et est affecté au 103è RAL. Après six mois de front, il est détaché à l'Etat-Major de la Marine, en qualité d'interprète. Il restera, à titre honoraire, officier interprète, spécialiste du chiffre dans cette arme.

Il est démobilisé le 25 juin 1919. Après un séjour à Londres et un stage d'un an au lycée de Saint-Omer dans le Pas-de-Calais, il reprend ses classes au lycée de Metz en 1921. L'attachement à sa ville natale le guide alors vers l'Hôtel de ville où il entre comme conseiller municipal en 1925. Deux ans plus tard, il est nommé adjoint au Maire, puis, en 1938, maire de la ville. Il prend cette responsabilité à la veille des graves événements que l'on sait. Il ne la quittera qu'en octobre 1947, bousculé par la lame de fond gaulliste qu'un nouveau mode de scrutin amplifie.

En 1939, c'est une fois encore la guerre. Metz est à la porte de la France. Gabriel Hocquard doit soutenir le moral d'une population qui sent le danger. Il assure l'ordre et le ravitaillement de la ville, devenue, selon sa propre expression « la clef de notre défense », et partant, un secteur militaire de première importance. Le ministère de l'information, dont Giraudoux est alors commissaire, le charge de missions en Angleterre. La bataille de France fait rage : en mai 1940, il parle, en Angleterre et en Ecosse, de la nécessité de solides rapports de notre pays avec la Grande-Bretagne, son alliée. Il revient à Metz pour les jours les plus sombres, mais, le 14 juin, sur ordre du préfet, doit quitter la ville à l'approche de l'envahisseur.

Il participe alors en Algérie à la mission de reclassement des Alsaciens et des Lorrains, puis, de retour en France, reprend du service au lycée d'Annecy en Haute-Savoie. Ses loisirs, ses vacances, il les consacre à visiter et défendre ses compatriotes expulsés, en leur communiquant son courage et son esprit de résistance.

Revenu dès la Libération de Metz, en novembre 1944, il retrouve la mairie, assume la tâche ardue de rendre son âme, sa physionomie, à une ville défigurée par quatre années d'occupation et tente de combler le véritable fossé qui s'est creusé entre ceux qui sont restés et ceux qui sont de retour. Le succès de cette entreprise lui vaudra, jusqu'à sa mort, estime et reconnaissance de la part de ses concitoyens. Gabriel Hocquard agit avec vigueur et détermination : les très bonnes relations qu'il entretient avec le commandement militaire l'aident. Il en obtient transports et main-d'oeuvre. Le sort des réfugiés et sinistrés l'inquiète : il fonde un service spécial pour eux. Enfin il accueille Caritas et le Don Suisse. Plus tard, fidèle à son souci d'aider les plus démunis, il présidera la Société de Prévoyance et Mutuelle, et la Caisse d'Epargne.

Il reçoit le Général Patton, le Général Walker, les hautes autorités françaises, le Prince et les Ministres du Luxembourg, voisin immédiat de Metz.

En mars 1946, invité par la chambre de commerce de Dallas, il accomplit un voyage au Texas.

Les maires de France le nomment vice-président de leur association et, à ce titre, il participe à plusieurs congrès à Paris et à Bruxelles.

Le 5 juin 1946, aux cérémonies commémoratives du débarquement à Sainte-Mère-Eglise, il annonce la création d'une « Voie de la liberté », une initiative qui a pour but de commémorer la marche triomphale des Alliés à travers la France, d'Avranches à Metz. Les plus hautes personnalités françaises président ce comité et lui-même en assume la direction.

En août 1946, le commandant en chef français en Allemagne, le Général Koenig le reçoit. A sa droite, en voiture escortée, Gabriel Hocquard entre dans Berlin. Il profite de ce séjour pour s'intéresser au sort particulièrement grave des « Malgré nous », ses compatriotes d'Alsace Moselle, enrôlés de force dans l'armée allemande.

A Metz, il veut favoriser l'essor des Arts, et il patronne un « comité messin pour l'épanouissement des Lettres et des Arts ». Il y donne parfois des conférences.

Le gouvernement, en date du 6 juin 1946, le promeut Officier de la Légion d'honneur, pour l'ensemble de son action. En décembre 1946, le MRP le désigne comme candidat au Conseil de la République dans le département de la Moselle. Il est élu au Palais du Luxembourg le 8 décembre 1946.

Indépendant apparenté MRP, Gabriel Hocquard est membre de la Commission des finances, et de celle de l'éducation nationale, des beaux-arts, des sports, de la jeunesse et des loisirs. Après avoir démissionné de cette dernière en mai 1947, il est nommé membre de la Commission de l'intérieur.

Parlementaire actif, il prend à coeur l'importance de sa tâche. Il intervient souvent, tient à faire partager son expérience et ses compétences, notamment dans les discussions relatives aux questions financières que pose l'après-guerre, comme l'introduction du franc en Sarre, le projet de loi relatif aux dépenses sur l'exercice 1948 pour la reconstruction et les dommages de guerre, le budget extraordinaire des dépenses militaires pour 1947.

Cette attention au monde qui l'entoure, Gabriel Hocquard la manifeste à tous les niveaux. Ainsi, lors de la session de l'année 1948, il prend l'initiative de déposer une proposition de loi relative à la réglementation des marchés, syndicats et établissements communaux dans les départements du Haut-Rhin, du Bas-Rhin et de la Moselle, chère à son coeur. Par ailleurs, il présente cinq rapports : trois sont relatifs à l'Algérie qu'il connaît bien depuis la mission à laquelle il a participé en 1940. Ses nombreuses interventions concernent aussi bien le budget pour 1948 qu'un projet de loi concernant la liquidation des intérêts italiens en Tunisie.

Après sa défaite en octobre 1947 aux élections municipales à Metz, il décide de ne pas solliciter en novembre 1948 le renouvellement de son mandat de Conseiller de la République et de se retirer de la scène politique. Par ses nombreux écrits sur Metz et grâce aux fonctions économiques et sociales qu'il conservera jusqu'en 1972, il ne rompt pas ses liens avec sa ville natale, où il s'éteint en 1974 à l'âge de 82 ans.

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Ve République

HOCQUARD (Gabriel)

Né le 27 janvier 1892 à Metz (Moselle)

Décédé le 23 octobre 1974 à Metz

Conseiller de la République de Moselle de 1946 à 1948

(Voir première partie de la biographie dans le dictionnaire des parlementaires français 1940-1958, tome IV, p. 338-339)

Battu aux élections municipales de 1947, Gabriel Hocquard renonce à se présenter aux élections sénatoriales de 1948. Il se retire de la vie politique, mais demeure actif sur les théâtres économiques et sociaux mosellans pendant de longues années, puisqu'il ne cesse toute activité qu'en 1972, deux ans avant de s'éteindre dans sa ville natale, alors qu'il avait entamé sa 83e année.

Extrait de la table nominative

Résumé de l'ensemble des travaux parlementaire
de Gabriel HOCQUARD

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