Appartenance politique :
Groupe de la Gauche Démocratique et du Rassemblement des Gauches Républicaines
État civil :
Né le 16 novembre 1896
Décédé le 8 juillet 1969
Profession :
Industriel
Département :
Seine
IVème République

Ancien sénateur de la IVe République

Elu du 19 décembre 1946 au 7 novembre 1948 (élu(e) par l'Assemblée Nationale)

Réélu du 7 novembre 1948 au 18 mai 1952 (Seine) ( Fin de mandat )

Réélu le 18 mai 1952 (Seine)
Fin de mandat le 23 juin 1958 (Ne se représente pas)

1940-1958  (Extrait du Dictionnaire des parlementaires français)

1940-1958

LAFFARGUE (Georges)

Né le 16 novembre 1896 à Vicq (Haute-Vienne)

Décédé le 8 juillet 1969 à Paris

Conseiller de la République puis sénateur de la Seine de 1946 à 1958

Secrétaire d'Etat au budget et à la réforme fiscale du 20 janvier au 8 mars 1952

C'est après la deuxième guerre mondiale que Georges Laffargue, industriel, médaillé de la croix de guerre de 1914-18 et officier de la Légion d'honneur depuis 1937, commence sa carrière politique. Il est élu au Conseil de la République en 1946, sous l'étiquette du Rassemblement des Gauches Républicaines, groupe dont il deviendra chef politique dans cette assemblée.

Les interventions de Georges Laffargue au Palais du Luxembourg sont nombreuses et portent sur des sujets variés comme le prouvent ses nominations à dix commissions, sous-commissions et comités sénatoriaux. Cependant, quelques thèmes ont particulièrement guidé ses interventions.

Ainsi, le redressement économique de la France après les années de guerre mobilise particulièrement son intérêt. Sa nomination en 1952 comme secrétaire d'Etat au budget et à la réforme fiscale dans le ministère Edgar Faure en témoigne également.

Au Conseil de la République, il est membre de la commission des finances, du comité national d'épargne, de la commission des affaires économiques, des douanes et des conventions commerciales dont il devient le président en 1951. Il est membre en 1954 de la sous-commission chargée d'émettre un avis sur les taxes parafiscales et de péréquation. Il est également en 1952 vice-président du comité financier du conseil d'administration de la caisse d'amortissement et membre suppléant de la commission de la production industrielle.

Dès le lendemain de son élection, il rédige une proposition de résolution demandant la simplification de la réglementation et des contrôles économiques en France ainsi qu'un rapport sur la prorogation du mandat des membres du conseil économique. Il intervient en 1949 sur la grande vague de nationalisation d'entreprises comme Air France ou de l'électricité et du gaz. Georges Laffargue est conscient que l'avenir économique et commercial de la France est étroitement dépendant de la conjoncture internationale. Ainsi intervient-il sur les accords signés à Washington en mars 1949 sur le commerce du blé ou en faveur de la liberté du commerce de l'essence. Cette intégration internationale passe obligatoirement pour la France par la reconnaissance des richesses de son empire colonial. En 1951, il présente un rapport sur la délibération prise par le grand conseil de l'Afrique équatoriale française demandant la modification du code des douanes. De plus il fait une intervention en faveur du soutien de la production aurifère dans les territoires de l'Union française. Comme ses concitoyens, Georges Laffargue souhaite le redressement économique de la France. A cet égard, il est partisan d'une politique monétariste et soutient les efforts des entreprises. En 1957, il dépose une proposition de résolution préconisant des mesures en faveur des entreprises développant leurs exportations. La même année, il présente un rapport visant à fixer les délais de dénonciation des forfaits en matière de bénéfices industriels et commerciaux.

Un autre domaine qui retient particulièrement l'attention de Georges Laffargue est celui du travail et des conditions sociales. En 1946, il est nommé membre de la commission des pensions. Il se dit favorable à la participation du personnel dans les entreprises, à travers le sursalaire collectif. Il rédige une proposition de résolution pour simplifier le mode de paiement des heures supplémentaires et des primes. En 1948, il intervient dans la discussion sur l'aménagement des impôts directs : il s'oppose à l'impôt sur le capital car, selon lui, un budget équilibré ne s'obtient pas au moyen d'une superfiscalité. Georges Laffargue insiste aussi sur la modification urgente du libellé des feuilles de paye et du régime de la sécurité sociale pour les salariés. Il s'intéresse par ailleurs au règlement des conflits de travail et aux solutions proposées contre la crise du logement, question prédominante dans l'immédiat après-guerre. En 1952, en tant que secrétaire d'Etat, il est entendu sur la question d'instituer un code du travail dans les territoires d'outre-mer. Tout au long de sa carrière au Conseil de la République, Georges Laffargue entend défendre les plus démunis : il propose de surseoir aux expulsions des locataires de bonne foi, s'oppose à l'expulsion des mutilés, auxquels il projette de donner une allocation et prend part aux discussions sur la création de fonds nationaux de solidarité et de la vieillesse. Son souci en matière fiscale est de ne pas étouffer les travailleurs par les impôts, comme le montre une déclaration dans Est-Matm en 1950, où il insiste sur la vertu de l'allègement fiscal qui serait un moyen efficace de lutter contre la fraude fiscale. Mais si ces questions sociales et économiques interpellent tant Georges Laffargue, c'est qu'il connaît bien la situation de la France après la Seconde guerre mondiale. Il intervient ainsi en 1948 sur le statut délicat des déportés, des internés politiques et des fonctionnaires suspendus pour activité antinationale pendant la guerre. Plus tard également, il participe aux discussions sur la répression des faits de collaboration, sur l'amnistie de certaines condamnations. On comprend combien le spectre de la guerre est encore présent et ses interventions sur le réarmement, l'administration des zones d'occupation en Allemagne ou la protection de la population civile en cas de guerre en sont la preuve.

Mais on doit souligner aussi quel européen convaincu fut Georges Laffargue. Sur un plan politique, il défend l'idée d'une Europe libérale, qui peut « produire des miracles ». Selon lui, le marché commun et l'unification européenne sont les meilleurs remparts contre le communisme et le dirigisme qui gagnent l'Est de l'Europe, ainsi que le montre sa déclaration au 41è Congrès du Parti Radical en 1949. Sa nomination comme délégué représentant la France à l'Assemblée de la CECA en novembre 1956 est l'occasion d'exposer ses convictions sur cette première étape réussie de la construction européenne. Parallèlement, il intervient au Sénat sur la répercussion du pool charbon-acier pour les industries charbonnières de Provence et des Cévennes. Quant à la question du développement de l'énergie atomique, il tente de répondre avec conviction et précision à la question de Michel Debré sur le projet d'Euratom.

Georges Laffargue est ainsi présent dans tous les débats de son époque. Il est donc naturellement sensible aux agitations des pays colonisés. En tant que membre de la commission du suffrage universel, du contrôle constitutionnel, des règlements et pétitions, il intervient sur l'application de la légalité républicaine en AOF et sur les opérations électorales à Madagascar. Georges Laffargue est particulièrement sensible au sort de l'Algérie et de la Tunisie françaises et réagit à propos de la manifestation anticolonialiste de 1956 au Palais de la Mutualité. Devant ses pairs, il explique sa position sur la question coloniale à l'occasion de la loi-cadre sur les territoires d'outre-mer. Il est conscient des revendications des pays colonisés et est favorable à l'émancipation économique de ces territoires. En revanche, il refuse l'idée de leur abandonner l'indépendance politique totale qui priverait la France d'une richesse indispensable. Cette question se complique avec le rôle des Etats-Unis en faveur de l'émancipation de ces pays. En tant que membre suppléant de la commission des affaires étrangères depuis 1955, Georges Laffargue intervient en 1957 dans un débat lancé par Michel Debré sur l'attitude des Etats-Unis en Afrique du Nord. En effet, la livraison d'armes anglo-américaines à la Tunisie est vécue par la France comme une trahison mais Georges Laffargue ne croit pas qu'il faille pour autant envisager la rupture de l'entente de l'Atlantique Nord.

Cette intense activité parlementaire explique les deux confortables réélections de Georges Laffargue le 7 novembre 1948 et le 18 mai 1952. En 1958, il ne se représente pas ; son mandat prend fin le 23 juin, quelques jours après son vote en faveur des pleins pouvoirs et de la révision constitutionnelle.

Georges Laffargue décède le 8 juillet 1969 à Paris à l'âge de 72 ans.

Extrait de la table nominative

Résumé de l'ensemble des travaux parlementaire
de Georges LAFFARGUE

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