Appartenance politique :
Groupe Radical
État civil :
Né le 1er mai 1901
Décédé le 16 septembre 1989
Profession :
Agent d'assurance
Département :
Jura

Elu le 7 novembre 1948
Elu le 19 juin 1955
Fin de mandat le 26 avril 1959 (Elu(e) sénateur de la cinquième République)

1940-1958  (Extrait du Dictionnaire des parlementaires français)
Ve République  (Extrait du Dictionnaire des parlementaires français)

1940-1958

LAURENT-THOUVEREY (Charles)

Né le 1er mai 1901 à Dôle (Jura)

Décédé le 16 septembre 1989 à Dôle (Jura)

Sénateur du Jura de 1948 à 1958

Après des études au collège de l'Arc à Dôle, Charles Laurent-Thouverey fait son droit à la faculté de Strasbourg et entre à l'Institut d'enseignement commercial de Strasbourg. A partir de 1924, il devient agent d'assurance à Dôle, sa ville natale.

En 1939, pendant la « drôle de guerre », il est fait prisonnier. Il entame une grève de la faim pour que les Allemands, craignant la tuberculose et la contagion, finissent par le rapatrier après vingt-sept mois de captivité. De retour en France, il entre dans la Résistance active en délivrant notamment de fausses cartes d'identité. Retrouvé par la Gestapo, il est interné à Compiègne puis déporté au camp de concentration de Neuengamme, où il connaît, selon ses propres mots, « le bagne ». Quand il est libéré en 1945 par les Américains, il ne pèse plus que trente-cinq kilos.

Dès la fin de la guerre, on évoque à Dôle le courage de Charles Laurent-Thouverey, pour lequel il a reçu la croix de guerre et la Légion d'honneur. Aussi, alors qu'il est encore au camp de Neuengamme, on l'élit conseiller municipal. Il deviendra maire en 1947.

Militant radical socialiste, il prend la présidence du Parti radical pour l'arrondissement de Dôle. Sa popularité en fait un candidat exemplaire pour les élections au Conseil de la République de 1948. C'est donc sans difficulté et sans surprise qu'il est élu sénateur le 7 novembre 1948.

A son arrivée au Palais du Luxembourg, il est nommé à la commission de la production industrielle et à celle du travail et de la sécurité sociale.

Il intervient dans un débat sur l'intégration des militaires dans la sécurité sociale et dépose plusieurs amendements sur les retraites, les prestations en nature, les assurances sociales. Il prend part également à la discussion du budget du ministère de la santé publique et de la population.

En 1952, Charles Laurent-Thouverey est nommé membre de la commission de la presse, de la radio et du cinéma et en 1953, il est nommé membre suppléant des commissions des moyens de communication et de la reconstruction. Il intervient dès lors sur des sujets variés : la dévolution des biens de presse, la ratification d'une convention franco-suisse ou encore le deuxième plan de modernisation et d'équipement dont il est question en 1955.

Lorsqu'il est réélu sénateur le 19 juin 1955, il est choisi comme vice-président de la commission de la production industrielle. Les 2 et 3 juin 1958, il vote en faveur des pleins pouvoirs au gouvernement du général de Gaulle et de la révision constitutionnelle.

Charles Laurent-Thouverey sera encore réélu sénateur en 1959 et en 1965. Puis il quitte le Sénat en 1974, sans se représenter, achevant ainsi 26 ans de mandat au Palais du Luxembourg.

Ve République

LAURENT-THOUVEREY (Charles, Faustin, Henri)

Né le 1er mai 1901 à Dole (Jura)

Décédé le 16 septembre 1989 à Dole (Jura)

Sénateur du Jura de 1948 à 1974

(Voir première partie de la biographie dans le dictionnaire des parlementaires français 1940-1958, tome V, p. 94-95)

Lors des élections sénatoriales du 19 juin 1955, Charles Laurent-Thouverey avait conduit la liste du Rassemblement des gauches républicaines (RGR) dans le Jura jusqu'au succès : confirmé lui-même dans son mandat, il avait eu la satisfaction d'assister à l'élection de son colistier Paul Seguin, maire de Lons-le-Saunier. Le passage de la IVe à la Ve République a pour conséquence d'abréger le mandat des sénateurs. Les sièges de la Haute assemblée sont tous renouvelables le 26 avril 1959. Or, si la défaite d'Edgar Faure face au maire MRP (Mouvement républicain populaire) de Saint-Claude, Louis Jaillon, dans la première circonscription du Jura, le 30 novembre 1958, a quelque peu surpris les observateurs, nul ne doute vraiment que l'ancien président du Conseil souhaite retrouver un mandat parlementaire rapidement. Sa candidature aux élections sénatoriales du printemps 1959 est facilitée par le retrait opportun de Paul Seguin. L'autre sénateur sortant, Charles Laurent-Thouverey, se représente en revanche. Il a subi, comme Edgar Faure, un échec aux élections législatives de novembre 1958, mais dans la deuxième circonscription du Jura, qu'a emportée le gaulliste Max Montagne. Il figure comme second sur la liste « du Rassemblement des gauches républicaines et d'Union républicaine » qu'emmène Edgar Faure le 26 avril 1959. Le tandem que forment l'« enfant du pays », maire de Dole, et un des principaux dirigeants de la IVe République, convainc une majorité de grands électeurs jurassiens. 513 d'entre eux (sur 869) soutiennent Edgar Faure dès le premier tour. C'est au second tour, en revanche, que Charles Laurent-Thouverey est réélu, avec 506 voix sur 854.

Charles Laurent-Thouverey reste fidèle au groupe de la Gauche démocratique et siège à la commission des affaires économiques et du Plan du Sénat jusqu'en octobre 1964. Il rejoint alors la commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées. Ses interventions en séance publique se situent toutes à l'automne 1960. L'élu jurassien est alors chargé de rapporter trois projets de lois modifiant les tarifs de douane à l'importation. Un de ces textes concerne les droits qui frappent certains films (3 novembre 1960). Il s'agit en l'espèce « d'une application anticipée du tarif extérieur commun tel qu'il a été approuvé à Bruxelles le 13 février 1960 par le conseil des ministres de la Communauté économique européenne ». « Les films qui sont utilisés dans les laboratoires pour des travaux de montage ou pour le tirage de copies d'exploitation commerciale » doivent désormais être exempts de droits de douane au sein du Marché commun, objectif que la commission des affaires économiques du Sénat a approuvé. Charles Laurent-Thouverey a l'occasion d'évoquer plus longuement la question des droits de douane frappant une autre catégorie de produits lors de la séance publique du 9 décembre 1960. Il est alors question des pâtes à papier. Il observe à cette occasion que « le marché français des pâtes à papier se caractérise par l'insuffisance de la production nationale » et que les menaces qui pèsent sur cette industrie « ne proviennent pas des pays du Marché commun mais du Canada, de la Russie » et plus encore « de Scandinavie ». Enfin, le sénateur du Jura apporte une précision sur le régime des contrats d'assurance couvrant les accidents de travail, dans le cadre d'un débat très technique sur un projet de loi relatif aux assurances sociales des exploitants agricoles (7 décembre 1960). Il accorde les pouvoirs spéciaux au gouvernement Debré au lendemain de la semaine des barricades (3 février 1960) et approuve la réforme des régimes matrimoniaux (11 mai 1965).

La confiance de 506 grands électeurs sur 881 permet à Charles Laurent-Thouverey d'être réélu dès le premier tour aux sénatoriales du 26 septembre 1965. Son colistier Edgar Faure connaît un succès plus indiscutable encore, en rassemblant sur son nom 709 suffrages.

L'ancien résistant est un temps délégué suppléant à l'Assemblée consultative du Conseil de l'Europe dans la seconde moitié des années 1960. Il quitte la commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées du Sénat pour celle des affaires économiques et du Plan en octobre 1968. Sa santé chancelante et sa volonté de « passer le main » à son premier adjoint Jacques Duhamel, président du groupe Progrès et démocratie moderne (PDM) à l'Assemblée nationale, le conduisent à renoncer à son mandat de maire de Dole en avril 1968. Peu présent au Palais du Luxembourg, il jette pourtant toutes ses forces dans le combat contre la réforme du Sénat et la régionalisation, à partir de l'automne 1968. Il s'oppose ainsi à Edgar Faure qui, en qualité de ministre de l'Education nationale, soutient le projet. Charles Laurent-Thouverey dépose une question orale sur le bureau du Sénat le 22 octobre 1969, pour rappeler qu'au titre de l'article 20 de la Constitution, le Gouvernement « détermine et conduit la politique de la nation ». Or, le Premier ministre, Maurice Couve de Murville, qui a de ses fonctions une conception très « minimale » par rapport aux prérogatives du président de la République, ne lui semble pas respecter l'esprit de la loi fondamentale. La question de Charles Laurent-Thouveney ne reçoit toutefois pas de réponse et est retirée par son auteur le 2 avril 1970.

L'élu jurassien se prononce en faveur de la légalisation de la contraception médicamenteuse (5 décembre 1967), mais s'oppose à la création des régions (29 juin 1972). Ce vote confirme qu'il ne se sent pas engagé par les prises de position de son ancien colistier Edgar Faure, favorable au texte. Charles Laurent-Thouverey vote l'abaissement de l'âge de la majorité à 18 ans (28 juin 1974).

Malade depuis de nombreuses années, Charles Laurent-Thouverey s'éteint en septembre 1989, quelques heures après un autre élu jurassien, Pierre Brantus. Il était officier de la Légion d'honneur et titulaire de la Croix de guerre 1939-1945.

Extrait de la table nominative

Résumé de l'ensemble des travaux parlementaire
de Charles LAURENT-THOUVEREY

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