Appartenance politique :
Groupe Socialiste
État civil :
Né le 26 février 1904
Décédé le 25 octobre 1965
Profession :
Professeur agrégé
Département :
Haute-Vienne
IVème République

Ancien sénateur de la IVe République

Elu le 8 juin 1958
Fin de mandat le 26 avril 1959 (Ne se représente pas)

1940-1958  (Extrait du Dictionnaire des parlementaires français)

1940-1958

LE BAIL (Jean)

Né le 26 février 1904 à Redon (Ille-et-Vilaine)

Décédé le 25 octobre 1965 à Limoges (Haute-Vienne)

Membre de la seconde Assemblée nationale constituante (Haute-Vienne)

Député de la Haute-Vienne de 1946 à 1958 Sénateur de la Haute-Vienne en 1958

Né en Bretagne, dans la ville de Redon, le 26 février 1904, Jean Le Bail poursuit de brillantes études qui le mènent à Paris, à l'Ecole normale supérieure. Agrégé de lettres, il est envoyé à Limoges où il sera professeur de lettres au lycée Gay-Lussac pendant une vingtaine d'années.

Dès son arrivée en Limousin, Jean Le Bail milite dans les rangs des Jeunesses socialistes de la Haute-Vienne. Il a 21 ans lorsqu'il adhère à la SFIO. La guerre et l'occupation retardent néanmoins l'évolution de sa carrière politique.

Mobilisé en 1939 dans l'infanterie coloniale, Jean Le Bail est rayé des cadres pour invalidité.

Après la guerre, Jean Le Bail assume, dès 1945, les fonctions de secrétaire fédéral de la SFIO. Il est élu membre de la seconde Assemblée nationale constituante le 2 juin 1946. Il sera, dans la foulée, élu député de la Haute-Vienne le 10 novembre 1946 et réélu aux élections des 17 juin 1951 et 2 janvier 1956, figurant toujours en première position sur la liste présentée par son parti.

A son arrivée à l'Assemblée nationale en 1946, Jean Le Bail est nommé membre de la commission de l'éducation nationale et de la commission des affaires étrangères. Par la suite, il sera uniquement membre de cette dernière commission, à l'exception de l'année 1956 au cours de laquelle il sera membre de la commission de la justice et de la législation.

En 1948, il est nommé juré à la Haute Cour de Justice et, à partir de 1951, il est représentant titulaire de la France à l'Assemblée consultative du Conseil de l'Europe.

Les interventions de Jean Le Bail en séance concernent principalement les questions de politique étrangère : les préparatifs et les résultats de la Conférence de Moscou de 1947, le statut de la Ruhr, la ratification du Pacte de l'Atlantique, la politique à l'égard de l'Allemagne, la révocation de Frédéric Joliot-Curie comme Haut-Commissaire à l'énergie atomique, les efforts de négociation avec l'Est et de construction européenne, la ratification des Accords de Paris de 1954, le Marché commun européen. Il exprime, à chaque fois, des convictions très fortes sur la nécessité de la construction européenne et d'un rapprochement avec l'Allemagne et combat, avec la même force, l'impérialisme soviétique et l'attitude des communistes français.

Il n'oublie toutefois pas sa circonscription. Il dépose ainsi, le 20 juin 1952, une proposition de résolution invitant le Gouvernement à accorder un secours de première urgence aux habitants de la région de Sauviat-sur-Vige. Il interpelle le Gouvernement en 1953 et 1954 sur la façon dont celui-ci entend protéger la Résistance contre les campagnes de diffamation, évoquant notamment les maquis de son département et l'affaire des « Crimes des tueurs limousins ».

Parallèlement à son activité parlementaire, Jean Le Bail est directeur politique du Populaire du Centre, dans lequel il écrit périodiquement des éditoriaux relatifs aux grands problèmes d'actualité, notamment en matière de politique étrangère.

Les 1er et 2 juin 1958, Jean le Bail s'oppose au retour du général de Gaulle qu'il accuse du mauvais fonctionnement du régime parlementaire après la guerre et auquel il se refuse d'accorder « les mains libres », « à l'abri de la Constitution », appelant les députés à exprimer leur fidélité aux institutions républicaines.

Aussi, est-il résolument opposé au ralliement de Guy Mollet et du parti socialiste au général de Gaulle. Il démissionne donc de la SFIO et s'en explique dans une tribune parue dans Le Monde du 30 janvier 1959 : « Le 1er juin 1958, cédant au démon de l'opportunisme, Guy Mollet a entraîné le parti socialiste dans une aventure qui lui était interdite par toute sa tradition comme par le simple bon sens. (...) La logique des choses aurait dû conduire le parti socialiste à constater l'erreur de son secrétaire général et à choisir un autre chef à qui sa clairvoyance au cours de la crise de mai aurait donné qualité pour prendre la tête de la politique d'opposition attendue par tous les républicains meurtris. (...) Déçu par Guy Mollet, trahi par les notables de ma fédération, je me prépare à une retraite qui aura un sens pour beaucoup de vrais socialistes. Je ne pars pas pour aller autre part. Je pars parce que je reste socialiste, et que je ne me sentirais plus socialiste dans le parti de Guy Mollet. Je ne quitte pas le parti de ma jeunesse, c'est lui qui m'a quitté. Il est des cas où, pour agir efficacement, il ne reste plus qu'à dire non ».

Entre temps, Jean Le Bail a été élu sénateur de la Haute-Vienne le 8 juin 1958 et nommé membre de la commission des affaires étrangères. Sa démission de la SFIO l'empêche à l'évidence de recevoir l'investiture de son parti pour les élections sénatoriales du 26 avril 1959, auxquelles, en conséquence, il ne se présente pas.

Retiré de la vie politique, Jean Le Bail meurt à Limoges, sa ville d'adoption, le 25 octobre 1965 à l'âge de 61 ans.

Extrait de la table nominative

Résumé de l'ensemble des travaux parlementaire
de Jean LE BAIL

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