État civil :
Né le 10 octobre 1898
Décédé le 2 mars 1993

Elu le 8 juillet 1959
Fin de mandat le 16 mars 1961

Sénat de la République francaise

Groupe de l'union pour la Communauté

Membre de la commission de la recevabilité
Membre de la commission des affaires financières et plan

Membre de la Chambre des députés

1889-1940  (Extrait du «Jean Jolly»)
1940-1958  (Extrait du Dictionnaire des parlementaires français)
Ve République  (Extrait du Dictionnaire des parlementaires français)

1889-1940

MONTALEMBERT (GEOFFROY de), né le 10 octobre 1898 à Annapes (Nord).

Député de la Seine-Inférieure de 1936 à 1942.

Geoffroy de Montalembert, fils du précédent, fait ses études au collège Saint-Joseph à Lille. Ses états de service pendant la grande guerre lui valent d'être décoré de la croix de guerre et de la médaille des évadés.

Quoique élu conseiller municipal et maire de sa commune natale en 1925, il quittera le Nord dix ans plus tard, s installera à Ermenonville, en Seine-Inférieure, y exploitera une propriété agricole et deviendra là encore maire. Aux élections générales de 1936, Geoffroy de Montalembert se présente dans la circonscription d'Yvetot comme candidat de l'union nationale républicaine. Il est élu au second tour de scrutin par 9.203 voix contre 8.273 à son concurrent le plus proche, Pellier-Cuit, sur 18.484 votants.

A la Chambre, où il ne s'inscrit à aucun groupe, il fait partie de plusieurs commissions, notamment la commission des douanes et des conventions commerciales, au nom de laquelle il rapporte un projet de loi relatif aux tarifs douaniers. Il prend part aux débats où sont en cause les intérêts de l'agriculture et relatifs à la propriété culturale, à la prophylaxie de la fièvre aphteuse. Notons également sa proposition de résolution tendant à inviter le gouvernement à établir un statut de la famille française.

Le 10 juillet 1940, au Congrès de Vichy, il vote les pouvoirs constituants au maréchal Pétain

Extrait du « Dictionnaire des Parlementaires français », Jean Jolly (1960/1977)

1940-1958

MONTALEMBERT (Geoffroy de)

Né le 10 octobre 1898 à Annapes (Nord)

Décédé le 12 (1) mars 1993 à Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine)

Député de la Seine-Inférieure de 1936 à 1942

Conseiller de la République puis sénateur de la Seine-Inférieure de 1946 à 1958

(Voir première partie de la biographie dans le Dictionnaire des parlementaires français 1889-1940, Tome VII, p. 2501)

Maire d'Ermenonville (2) sous l'occupation, Geoffroy de Montalembert, par son engagement dans la Résistance sous le pseudonyme de Joseph Maubert, se voit, après la Libération, relevé de l'inéligibilité qui le frappait en raison de son vote du 10 juillet 1940 en faveur du projet de loi constitutionnelle. Coopté par l'Assemblée nationale au titre du PRL au Conseil de la République le 8 décembre 1946, il reprend alors ses activités parlementaires, qui ne seront interrompues que par son décès.

A son arrivée au Palais du Luxembourg, il siège aux commissions de l'agriculture et du suffrage universel. Parlementaire très actif, Geoffroy de Montalembert ne déposera pas moins de trente et un rapports et propositions de loi jusqu'en 1958. Ses interventions sont également des plus nombreuses.

Concernant le monde rural, il prend part entre 1947 et 1948 aux discussions du budget de l'agriculture et des mesures visant à relancer la production agricole. S'il quitte la commission de l'agriculture en 1948, il reste cependant centré sur les questions rurales. En effet, il est rapporteur de la commission des finances à partir de 1949 pour les discussions sur le budget du ministère de l'Agriculture de 1950 à 1955, l'ouverture de crédits supplémentaires pour les prestations familiales agricoles ainsi que les aides aux victimes de calamités agricoles en 1950. Il se prononce également sur la création du fond d'assainissement des marchés de la viande en 1953 et des produits laitiers en 1955. Toujours au nom de la commission des finances, il participe également aux débats sur les aménagements fiscaux en 1953, l'ajustement des dotations budgétaires en 1956 et le projet de loi des finances pour 1958.

Rapporteur assidu de la commission du suffrage universel, du règlement des pétitions et du contrôle constitutionnel dont il devient président de 1951 à 1958, Geoffroy de Montalembert, suivant la ligne défendue par le général de Gaulle, plaide en faveur d'une revalorisation du rôle du chef de l'Etat et de la Haute Assemblée. Il s'exprime notamment sur la modification du règlement et le fonctionnement du Conseil de la République, les élections et le renouvellement de l'Assemblée nationale, la procédure électorale de l'Assemblée de l'Union française et la formation des assemblées territoriales en Algérie, les projets de loi sur les modifications à apporter aux élections municipales et à la réglementation de la propagande lors des élections cantonales, ainsi que sur la révision de la Constitution. Membre du conseil d'administration de la caisse autonome de la reconstruction en 1952, il intervient, toujours en qualité de président de la commission du suffrage universel, dans les discussions sur le budget et les aides alloués à la reconstruction et aux réparations des dommages de guerre entre 1952 et 1957. Geoffroy de Montalembert, par ailleurs membre du bureau de l'association parlementaire pour la liberté de l'enseignement en 1951, siège également, entre 1955 et 1958, comme membre suppléant, à la commission de la justice puis de l'éducation nationale.

Entre-temps, Geoffroy de Montalembert qui a été porté en février 1948, comme représentant du PRL, à la vice-présidence de l'Intergroupe RPF du Conseil de la République, participe, en mars 1948, au comité chargé des relations entre les parlementaires des intergroupes gaullistes et la direction du Rassemblement qui le désigne, en novembre de la même année, comme tête de liste républicaine indépendante pour le RPF. Avec 710 voix sur 2027 suffrages exprimés, cette liste remporte deux des quatre sièges à pourvoir, et il est donc réélu. En 1952, s'étant reconnu en Pinay, il conduit, lors des élections au Conseil de la République du 18 mai, une liste d'Union républicaine constituée d'indépendants et de gaullistes, dont il ne sera cependant que le seul élu.

Les 2 et 3 juin 1958, le sénateur de la Seine-Inférieure vote en faveur des pleins pouvoirs et de la révision constitutionnelle. Reconduit à son siège de sénateur le 8 juin 1958, Geoffroy de Montalembert est appelé deux mois plus tard à la vice-présidence du Comité consultatif constitutionnel où il y défend vigoureusement les prérogatives de la seconde Chambre.

Notes de la division des Archives du Sénat :

(1) Décédé le 2 mars 1993 à Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine)

(2) La ville exacte est Ermenouville.

Ve République

MONTALEMBERT (Geoffroy de)

Né le 10 octobre 1898 à Annapes (Nord)

Décédé le 2 mars 1993 à Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine)

Sénateur de la Seine maritime de 1959 à 1993

(Voir première partie de la biographie dans le dictionnaire des parlementaires français 1889-1940, tome VII, p. 2501, et deuxième partie dans le dictionnaire des parlementaires français 1940-1958, tome V, p. 454)

Le changement de régime n'a aucune incidence négative sur la carrière politique de Geoffroy de Montalembert. Pouvant s'appuyer sur un ancrage local toujours aussi fort, entretenant de multiples réseaux dans le monde rural, il conserve la tête de la municipalité d'Ermenouville qu'il détenait depuis 1935. Ce n'est qu'à sa mort en 1993, après une extraordinaire longévité politique, que sa fille Valentine lui succède. Entre temps, en 1973, Geoffroy de Montalembert est devenu membre de droit du Conseil régional - en qualité de parlementaire -, assemblée qu'il vice-présidera de 1982 à 1986.

Réélu au Palais du Luxembourg en mars 1959, il obtient la confiance des grands électeurs à trois reprises malgré la présence au sein du département de grandes figures politiques comme Jean Lecanuet ou André Bettencourt. Au Sénat, il rejoint les groupes parlementaires gaullistes successifs, de l'UNR au RPR, dont il est vice-président de 1965 à 1983. Dès 1959, l'élu normand est nommé à la commission des finances, du contrôle budgétaire et des comptes économiques de la Nation où il restera jusqu'à son décès et dont il assurera le secrétariat (1970) puis la vice-présidence (1971-1986). Parlementaire expérimenté, il est élu vice-président du Sénat de 1959 à 1962. Il est également membre de la commission de contrôle sur les modalités de fonctionnement du service public des postes (1984-1985), de la commission d'enquête sur la réglementation communautaire applicable à la filière laitière (1991-1992), et de la commission d'enquête sur le fonctionnement des juridictions dans les administrations publiques (1991-1992).

Lors de l'examen des projets de loi de finances, Geoffroy de Montalembert rapporte les crédits de l'agriculture (1959-1965) puis de l'aménagement du territoire (1966-1992). En effet, si l'agriculture et les problématiques rurales constituent son principal domaine d'intervention, l'élu ermenouvillais se passionne également pour l'équipement du pays et de sa région. Aussi ces thématiques se retrouvent-elles dans les dizaines de questions écrites et orales qu'il pose au Gouvernement, mais aussi dans ses prises de parole en séance publique. Le commerce des produits agricoles, les assurances des exploitations, la modernisation de l'élevage, l'enseignement agricole ou encore le code rural reviennent régulièrement dans ses interventions en séance publique. En 1975, par exemple, il attire l'attention du ministre de la qualité de la vie sur les dégradations commises lors de la construction des centrales nucléaires, et défend la protection de la nature et l'écosystème rural.

L'équipement et l'aménagement du territoire le passionnent car ils ont pour but la modernisation ordonnée du pays. Il intervient ainsi sur des sujets aussi divers que la réorganisation de la région parisienne, l'aérotrain, la création des agglomérations nouvelles ou le nécessaire développement des trains à grande vitesse. L'élu normand n'oublie pas non plus les problématiques propres à sa région côtière. Le sort du paquebot France l'inquiète, alors qu'il pousse à la modernisation du port de Dieppe et se préoccupe de la retraite des marins et des quotas de pêche marine.

Dans une moindre mesure, deux autres thèmes ressortent du travail parlementaire du maire d'Ermenouville. Membre de l'association parlementaire pour la liberté d'enseignement depuis 1951, il intervient en effet à plusieurs reprises sur l'apprentissage mais surtout sur le financement des écoles privées par l'Etat et les collectivités locales. Doyen du Sénat à partir de sa réélection de 1977, celui qui a été élu sous trois Républiques a le privilège d'être le président d'âge de la Haute-assemblée avant chaque élection du président du Sénat. Ainsi, tous les trois ans, il bénéficie d'une extraordinaire tribune pour défendre les prérogatives du Sénat, notamment en rappelant systématiquement la « nécessité du bicaméralisme dans un régime parlementaire équilibré ».

Le sénateur normand vote la loi autorisant le Gouvernement à prendre, en vertu de l'article 38 de la Constitution, certaines mesures relatives au maintien de l'ordre, à la sauvegarde de l'Etat, à la pacification et à l'administration de l'Algérie (1960). Il vote également la loi portant réforme des régimes matrimoniaux (1965) mais s'oppose à la loi Neuwirth sur la contraception (1967). Il vote la loi portant création et organisation des régions (1972), la loi Royer sur la préservation du commerce et de l'artisanat (1973), la loi abaissant l'âge de la majorité à 18 ans (1974), mais vote contre la loi Veil sur l'IVG et celle facilitant le divorce (1975). Il vote la loi Peyrefitte sur la sécurité et la liberté des personnes (1980), la loi portant abolition de la peine de mort (1981), la loi Defferre sur la décentralisation (1982), la loi portant réforme des prestations vieillesse, de veuvage et d'invalidité (1983), la loi instaurant le RMI (1988), mais s'oppose à la modification de la Constitution en vue de la ratification du traité de Maastricht (1992).

Après 68 ans de mandats de toutes natures dont 53 ans passés au Parlement, Geoffroy de Montalembert s'éteint au printemps 1993, dans sa 95e année. Il était titulaire de la Croix de guerre 1914-1918, de la Médaille des engagés volontaires et de la Médaille des évadés.

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