État civil :
Né le 20 juillet 1909
Décédé le 17 novembre 1985

Elu le 8 juillet 1959
Fin de mandat le 16 mars 1961

Sénat de la République francaise

Groupe de la Démocratie socialiste de la Communauté

Membre de la commission de l' enseignement supérieur et relations culturelles

Député de l'Assemblée nationale française
Député des deux Assemblées nationales constituantes

Ve République  (Extrait du Dictionnaire des parlementaires français)

Ve République

GUILLE (Georges)

Né le 20 juillet 1909 à Badens (Aude)

Décédé le 17 novembre 1985 à Toulouse (Haute-Garonne)

Membre de la première et de la seconde Assemblée nationale constituante (Aude)

Député de l'Aude de 1946 à 1958

Secrétaire d'Etat à la présidence du Conseil, chargé de la recherche scientifique et de l'énergie atomique du 1er février au 17 mars 1956

Secrétaire d'Etat à la présidence du Conseil, chargé des relations avec les Assemblées et de l'énergie atomique du 17 mars au 13 juin 1957

Sénateur de l'Aude de 1959 à 1967

(Voir première partie de la biographie dans le dictionnaire des parlementaires français 1940-1958, tome IV, p. 273-275)

Député de la Section française de l'Internationale ouvrière (SFIO) de l'Aude depuis 1946, Georges Guille vote les 2 et 3 juin 1958 contre les pleins pouvoirs et contre la révision constitutionnelle. Pour cette figure de la IVe République, « la Ve République, c'est le Second Empire, plus la radio, la télévision et l'argent ». Candidat aux élections législatives de novembre 1958 dans la 1ère circonscription de l'Aude, il est battu au second tour par l'avocat Louis Raymond-Clergue (Union nationale), n'obtenant que 16 729 voix contre 18 300 pour son adversaire de droite. En dépit de cet échec, il demeure une personnalité influente et très respectée dans son département. Conseiller général depuis 1935 du canton de Capendu, une petite commune des Corbières, il occupe la présidence du Conseil général de 1945 à 1949 puis de 1951 à 1976, date à laquelle il ne sollicite pas son renouvellement.

A l'image de beaucoup de députés battus en 1958, Georges Guille se présente en avril 1959 aux élections sénatoriales. Dans ce bastion de la gauche qu'est le département de l'Aude, les deux candidats socialistes sont élus dès le premier tour. Le sénateur sortant Antoine Courrière obtient 643 voix et Georges Guille 609 voix sur les 843 suffrages exprimés. En septembre 1962, les deux hommes sont tout aussi largement réélus.

Inscrit tout naturellement au groupe socialiste, le sénateur de l'Aude siège à la commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées. L'ancien instituteur qu'est George Guille effectue sa première intervention à la Chambre haute à l'occasion de la discussion du projet de loi sur les rapports entre l'Etat et les établissements d'enseignement privés. Réputé au Palais Bourbon pour ses prises de position en faveur de la viticulture méridionale, il interroge le ministre de l'agriculture en 1960 sur les mesures qu'il compte déployer pour venir en aide aux viticulteurs victimes d'importantes gelées. Mettant ce dernier en garde, il déclare : « craignez que [...] ces gens-là ne vendangent prochainement, en abondance cette fois, les raisins de la colère ».

C'est cependant davantage sur les sujets de politique étrangère que le grand orateur occitan se spécialise. En 1961, il demande au Premier ministre de préciser la nature du lien qu'il convient d'établir entre les mesures prises en Espagne par le gouvernement du général Franco à l'égard de certains éléments factieux condamnés par la justice française et les mesures simultanées d'arrestation ou de contrainte prises en France à l'encontre de républicains espagnols en exil. Pour sa part, il se déclare heurté et ému par « le double caractère de concordance et d'évidente réciprocité de ces mesures ». George Guille s'illustre également en octobre 1963 quand il demande au Premier ministre d'exposer la politique de la France dans le domaine des armements atomiques et militaires après la signature à Moscou par les Etats-Unis, l'Union soviétique et le Royaume-Uni d'un traité d'interdiction partielle des essais nucléaires. Sur ce sujet si important le sénateur de l'Aude déploie tous ses talents de tribun. Dénonçant la politique de dissuasion nucléaire française qui « n'aura d'autre effet que d'écraser notre malheureux pays sous le poids accablant d'une charge fiscale », il demande sur ce choix stratégique majeur l'organisation d'un referendum car, dit-il, « il faut absolument permettre au peuple de France de dire, sans aucune ambiguïté si, oui ou non, il veut d'une force de frappe autonome et si, oui ou non, notre pays doit adhérer au traité d'interdiction des essais nucléaires ».

Absent lors du vote de la loi du 4 février 1960 autorisant le Gouvernement à prendre certaines mesures relatives au maintien de l'ordre, à la sauvegarde de l'Etat, à la pacification et à l'administration de l'Algérie, il vote la loi du 13 juillet 1965 portant réforme des régimes matrimoniaux.

Moins actif à partir de 1965, George Guille se porte candidat aux élections législatives de mars 1967 dans la 1ère circonscription de l'Aude où le député sortant, Jules Fil (SFIO), ne se représente pas. Arrivé en tête au premier tour, le sénateur de l'Aude l'emporte au second. Faisant le chemin inverse à George Guille, Jules Fil le remplace au Sénat après avoir remporté l'élection sénatoriale partielle du 11 juin 1967.

Membre du comité directeur et du bureau national de la SFIO de 1956 à 1969, Georges Guille est choisi par François Mitterrand pour s'occuper, au sein de son contre-gouvernement, des collectivités locales.

Georges Guille est l'auteur de plusieurs ouvrages dont La gauche la plus bête du monde (1970) et Des vies de chiens (1973). L'ancien député socialiste de la Somme Jacques Fleury a retracé son parcours dans un essai intitulé Georges Guille, le socialisme au coeur (2009).

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