État civil :
Né le 22 novembre 1918
Décédé le 19 février 1981

Elu le 8 juillet 1959
Fin de mandat le 16 mars 1961

Sénat de la République francaise

Groupe de l'Alliance pour l'unité de la Communauté et Gauche démocratique

Membre de la commission des transports et télécommunications

Ve République  (Extrait du Dictionnaire des parlementaires français)

Ve République

PAMS (Gaston)

Né le 22 novembre 1918 à Port-Vendres (Pyrénées-Orientales)

Décédé le 19 février 1981 à Paris

Sénateur des Pyrénées-Orientales de 1959 à 1981

C'est quelques jours après l'armistice mettant fin à la Grande guerre que Gaston Pams voit le jour à Port-Vendres, sur les côtes du Roussillon, région à laquelle il demeure très attaché tout au long de sa vie et de sa carrière politique. Après avoir étudié à l'Institution Saint-Louis-de-Gonzague à Perpignan, il obtient une licence de droit à Paris ainsi que le diplôme de l'Ecole libre des sciences politiques. Issu d'une famille de vignerons, il embrasse à son tour cette profession.

Il n'a pas vingt et un ans lorsqu'il est mobilisé en septembre 1939. Sa conduite courageuse lors de la bataille de France au sein du 2e régiment des Hussards puis du 11e régiment de Cuirassiers lui vaut l'attribution de la Croix de guerre 1939-1945. Refusant la défaite, il entre dans la Résistance et met en place un réseau d'évasions d'officiers. Puis, en qualité de secrétaire des Hauts fourneaux de Ria, il embauche illégalement des réfractaires au Service du travail obligatoire (STO) et entrave la production du site. La Gestapo l'arrête le jour même du débarquement allié en Normandie, le 6 juin 1944, et l'interne à la citadelle de Perpignan, puis au camp de Royalieu à Compiègne.

A la Libération, Gaston Pams décide de s'engager pleinement en politique. Ayant adhéré au parti radical-socialiste dès les années 1930, il s'inscrit dans la lignée politique familiale. Plusieurs de ses ascendants ont joué un rôle politique éminent, notamment son grand-oncle Jules Pams, battu par Raymond Poincaré lors de l'élection présidentielle de 1913. Sa première candidature aux élections de l'Assemblée constituante dans les Pyrénées-Orientales, en octobre 1945, se solde par un échec.

Toutefois, dès 1953, il remporte deux mandats locaux. Il est tout d'abord élu maire d'Argelès-sur-Mer, et le demeure jusqu'à son décès. Puis, les électeurs du canton d'Argelès-sur-Mer le choisissent comme conseiller général. Accédant à la vice-présidence de l'assemblée départementale, Gaston Pams devient dès lors l'une des personnalités politiques emblématiques des Pyrénées-Orientales. Désigné secrétaire de la fédération radicale-socialiste en 1956 après avoir quitté le parti de 1950 à 1955, il se porte candidat aux élections législatives en 1956, puis en 1958, mais subit deux défaites : le 2 janvier 1956 il ne recueille que 14 937 voix sur 112 012 suffrages exprimés, et le 30 novembre 1958 il est battu au second tour par le député socialiste sortant Paul Alduy qui obtient 25 063 voix contre 14 693.

Il décide alors de solliciter un mandat de sénateur lors des élections du 26 avril 1959. Au second tour de scrutin, 404 grands électeurs sur 626 le choisissent pour représenter les Pyrénées-Orientales à la Haute Assemblée, aux côtés du maire socialiste de Thuir, Léon-Jean Grégory, élu sans interruption depuis 1948. Gaston Pams est par la suite réélu dès le premier tour en 1965 et en 1974. Le 26 septembre 1965, candidat sur la liste d'Union républicaine et socialiste, il obtient 504 voix sur 671 suffrages exprimés. Puis, le 22 septembre 1974, sous l'étiquette du Mouvement des radicaux de gauche - il a quitté le parti radical en 1972 après en avoir été le secrétaire en 1960 et le trésorier général en 1966 -, il recueille 531 voix sur 746 suffrages exprimés.

Au Palais du Luxembourg, Gaston Pams s'inscrit au groupe de la Gauche démocratique dont il devient vice-président en 1971. Puis, en juin 1978, à la mort de Lucien Grand qui le dirigeait depuis 1968, ses collègues le portent à la présidence du groupe. Brièvement membre de la commission des affaires sociales, il siège au sein de celle des affaires économiques de 1959 à 1976, puis de celle des finances de 1976 à 1980 - à ce titre il rapporte le budget de la jeunesse et des sports - et enfin de celle des affaires culturelles. Il est par ailleurs à l'origine de la création du groupe sénatorial d'amitié France-République populaire de Chine.

A l'occasion de ses mandats, il ne participe pas au vote de la loi autorisant le Gouvernement à prendre certaines mesures relatives au maintien de l'ordre, à la sauvegarde de l'Etat, à la pacification et à l'administration de l'Algérie (1960), mais se prononce en faveur de la loi réformant les régimes matrimoniaux (1965), de la loi Neuwirth relative à la régulation des naissances (1967), de la loi Royer d'orientation du commerce et de l'artisanat (1973), de la loi fixant à 18 ans l'âge de la majorité, de la loi Veil relative à l'interruption volontaire de grossesse (1974), et de la loi réformant le divorce (1975). Il vote en revanche contre la loi portant création et organisation des régions (1972) et s'abstient lors du scrutin sur la loi Peyrefitte renforçant la sécurité et protégeant la liberté des personnes (1980).

Gaston Pams consacre la plupart de son activité sénatoriale à deux domaines très différents qui lui tiennent à coeur : l'aviation et les Pyrénées-Orientales. Au nom de la commission des affaires économiques, il rapporte en effet le budget de l'Aviation civile de 1959 à 1975. A ce titre, il s'intéresse aussi bien à la situation des compagnies aériennes françaises qu'aux programmes de constructions aéronautiques, dont ceux du Concorde et d'Airbus, à l'aménagement de l'aéroport de Paris ou aux nuisances aériennes.

Il est également l'auteur de nombreux rapports sur des textes législatifs consacrés à l'aviation et conduit en 1970 une mission aux Etats-Unis sur la situation des transports aériens intérieurs et des constructions aéronautiques. Il s'attache d'autre part à défendre sa terre natale et élective des Pyrénées-Orientales, à commencer par son agriculture. En qualité de viticulteur, Gaston Pams suit plus particulièrement l'examen des sujets qui concernent les vins doux naturels, principale production départementale. De même, il demande à plusieurs reprises la mise en place de mesures pour protéger les producteurs de fruits et de légumes du département de la concurrence étrangère accrue dans le cadre du Marché commun.

Gaston Pams est également très absorbé par ses responsabilités locales. Président de la Société départementale d'aménagement, émanation du Conseil général, il joue un rôle décisif dans l'aménagement touristique du Roussillon. Il dirige ainsi la création d'une station balnéaire à Port-Barcarès, sur un lido de sable désert, ainsi que celle de la station de sports d'hiver Pyrénées 2000. Elu au Conseil régional de Languedoc-Roussillon en 1973, il préside l'Association départementale des maires des Pyrénées-Orientales à partir de 1977.

En novembre 1979, frappé par une grave crise cardiaque, il doit cesser la plupart de ses activités politiques, abandonnant son siège de conseiller général puis la présidence du groupe sénatorial de la Gauche démocratique. Agé de soixante-deux ans, il s'éteint un an plus tard à son domicile parisien. Son suppléant Sylvain Maillols, maire de Corbère, lui succède au Sénat.

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