Appartenance politique :
Membre du Groupe de l'Union des Républicains et des Indépendants
État civil :
Né le 3 novembre 1903
Décédé le 10 janvier 1982
Profession :
Agriculteur
Département :
Manche
Vème République

Ancien sénateur de la Ve République


Travaux parlementaires

Ve République  (Extrait du Dictionnaire des parlementaires français)

Ve République

COUSIN (Auguste)

Né le 3 novembre 1903 à Gatteville (Manche)

Décédé le 10 janvier 1982 à Cherbourg (Manche)

Sénateur de la Manche de 1979 à 1982

Né à Gatteville le 3 novembre 1903 et orphelin très jeune, Auguste Cousin est élevé par ses grands-parents. Comme la tradition familiale l'exige, il exerce la profession d'exploitant agricole. C'est avant tout un « homme de la terre » menant « une vie sans histoire, s'inscrivant dans la longue tradition de la dignité paysanne de notre pays », comme l'exprimera avec justesse dans son éloge funèbre, le président du Sénat, Alain Poher, le 3 février 1982. « Homme de terrain, il fut fidèle à sa cité, où il a toujours vécu, fidèle à sa terre qu'il a toujours travaillée, fidèle à ceux qui lui avaient confié le mandat de les représenter ». C'est en effet une carrière d'élu local sans ambition nationale qu'Auguste Cousin construit peu à peu au sortir de la Seconde guerre mondiale.

Entré dès 1929, à 26 ans, au conseil municipal de Saint-Sauveur-le-Vicomte, devenu adjoint en 1940, il est élu maire en 1947 et constamment réélu jusqu'à sa mort en 1982. Il traverse sans encombre la période de la guerre : « C'est avec fermeté, avec un sens aigu du devoir et de sa foi patriotique, mais aussi avec calme qu'il fit face aux troupes d'occupation et à leurs exigences, qui s'aggravèrent au fil des années sombres. Il le fit sans forfanterie, avec mesure, mais avec l'efficacité que tous lui reconnurent en lui renouvelant leur confiance au lendemain de la Libération », selon Alain Poher.

En 1958, il est élu, avec une étiquette de « modéré », conseiller général du canton dont Saint-Sauveur-le-Vicomte est le chef-lieu. Réélu en 1964, 1970 et 1976, il s'investit au Conseil général, comme secrétaire puis comme président de la commission de l'agriculture. Il s'emploie à développer l'élevage, s'attache à la protection sanitaire du cheptel. Quelques mois avant sa disparition, il présente un rapport d'orientation agricole pour le département de la Manche.

Ce modéré n'a pas un tempérament de suiveur et rejoint dès 1977 le camp des antinucléaires dans un département fortement impliqué dans le développement de l'énergie nucléaire. Il s'emploie à la création d'une commission de surveillance du centre de La Hague et entreprend, avec d'autres élus, de suivre le tracé des couloirs de lignes dans le cadre de la construction de la centrale nucléaire de Flamanville.

Le hasard des destins politiques le conduit à l'automne de sa vie au Palais du Luxembourg. Suppléant du sénateur Michel Yver réélu le 22 septembre 1974, il remplace ce dernier à sa mort le 10 janvier 1979. Proclamé sénateur le 11 janvier 1979 à 76 ans, Auguste Cousin découvre le Sénat sans avoir le temps d'y jouer un rôle significatif. Membre du groupe des Républicains et indépendants (UREI), il devient membre de la commission des affaires culturelles, sans mener d'activité parlementaire réelle. Il n'a le temps de participer qu'à deux scrutins législatifs importants de la période : il vote pour la loi Peyrefitte du 2 février 1981 renforçant la sécurité et protégeant la liberté des personnes, et contre la loi du 9 octobre 1981 portant abolition de la peine du mort.

C'est « un homme que nous n'avons guère connu au Palais du Luxembourg », notera avec regret Alain Poher lors de son éloge funèbre.

C'est donc surtout dans ses responsabilités locales qu'Auguste Cousin s'est illustré. Il s'attelle d'abord à la reconstruction de sa ville située près de Sainte-Mère-Eglise et détruite à 75 %. Il reconstruit les édifices publics (hôtel de ville, maison de retraite, station de haras, etc.). Il affronte également les problèmes sociaux hérités de la guerre en développant le logement social et en attirant de petites industries créatrices de nombreux emplois. Il reconstruit et étend également le musée Barbey d'Aurevilly, qu'il inaugure en 1956.

Homme de terrain et de terroir, c'est ainsi qu'il demeure dans le souvenir des personnalités qui l'ont côtoyé. André Labarrère, ministre délégué auprès du Premier ministre, chargé des relations avec le Parlement, l'affirmera devant les sénateurs à la suite de l'éloge funèbre : « Il est bon qu'en France il y ait eu, il y ait encore des hommes de devoir, attachés à leurs convictions, parcourant le cursus honorum classique : ils sont le fondement de notre démocratie ». Alain Poher ajoutera : « il était devenu le conseiller écouté, l'ami attendu, le spécialiste capable d'expliquer simplement, modestement, ce qu'il avait fait et ce qu'il considérait comme devant être entrepris pour le bien de tous ».

La mort le surprend le 10 janvier 1982, trois ans jour pour jour après le décès de son prédécesseur Michel Yver. Il était chevalier de la Légion d'honneur, chevalier des Palmes académiques, commandeur du Mérite agricole, et titulaire de la médaille d'or départementale et communale.

Sénateur le 11 janvier 1979 (en remplacement de M. Michel YVER, décédé.)
Fin de mandat le 10 janvier 1982 (décédé)

Membre de la commission des affaires culturelles
Membre du Groupe de l'Union des Républicains et des Indépendants

Extrait de la table nominative

Résumé de l'ensemble des travaux parlementaires
de Auguste COUSIN

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