Appartenance politique :
Membre de la Réunion administrative des Sénateurs ne figurant sur la liste d'aucun groupe
État civil :
Né le 3 juin 1910
Décédé le 23 octobre 1999
Profession :
Négociant
Département :
Nord
Vème République

Ancien sénateur de la Ve République


Travaux parlementaires

Ve République  (Extrait du Dictionnaire des parlementaires français)

Ve République

DESMARETS (Jean)

Né le 3 juin 1910 à Flers-lez-Lille (Nord)

Décédé le 23 octobre 1999 à Lille (Nord)

Sénateur du Nord de 1974 à 1983

Jean Desmarets naît dans la région lilloise, d'un père agent commercial engagé dans l'action publique puisqu'il fut adjoint au maire de Flers-lez-Lille. L'identité politique familiale est de droite sociale et son père fonde, à Flers, une société de secours mutuel. Jean Desmarets fait des études au lycée Saint-Jean de Douai. Toute sa vie, il reste profondément attaché à ses convictions catholiques.

Devenu à son tour négociant, Jean Desmarets se marie et est père de trois enfants. C'est alors qu'il participe aux combats de 1940 et est fait prisonnier. Au stalag de Ziegehain, près de Kassel, il rencontre un autre prisonnier de guerre, François Mitterrand.

Après son retour en France, il est sollicité pour s'engager dans l'action publique. Il devient maire de Flers en 1947, enlevant la municipalité à la gauche. Il est réélu dans cette fonction en 1953, 1959 et 1965. En 1970, il devient maire de la ville nouvelle de Villeneuve-d'Ascq, née de la fusion de sa commune et de celles d'Ascq et d'Annappes. Il est réélu maire en 1971, au premier scrutin municipal qui suit la fusion. De 1968 à 1977, il est membre de la Communauté urbaine de Lille.

Sous la IVe République, il commence son action politique sous l'étiquette de l'Union des Républicains du Nord, formation organisée par le député du Nord Louis Christiaens pour rassembler les modérés hostiles au socialisme. Il se rapproche alors d'Antoine Pinay et adhère au Centre national des indépendants et paysans (CNIP). De 1958 à 1973, il est plusieurs fois candidat aux élections législatives dans la 7e circonscription du Nord sous les couleurs de ce mouvement politique.

En 1965, il est, une première fois, candidat aux élections sénatoriales, sur la liste d'Union républicaine présentée par le CNIP et dirigée par le sénateur Alfred Dehé. Jean Desmarets se trouve en troisième position derrière le conseiller général de Wormhoudt Roger Deblock. Alfred Dehé est réélu. Mais il meurt en janvier 1969 et Roger Deblock le remplace alors à la Haute Assemblée. Le 16 mars 1974, Roger Deblock démissionne de son mandat de sénateur pour raison de santé. A quelques semaines de l'élection sénatoriale, Jean Desmarets entre donc au Sénat comme représentant du Nord. Il est nommé membre de la commission des affaires sociales et s'inscrit au groupe des Républicains indépendants.

Au scrutin sénatorial de septembre 1974, cinq listes se disputent les neuf sièges de sénateurs du Nord : une regroupant les Socialistes, une autre pour les Communistes, une liste du Front national et deux listes pour la majorité présidentielle. Pierre Carous et Maurice Schumann mènent une liste gaulliste. Le sénateur sortant Octave Bajeux dirige, lui, une liste centriste formée de membres du Centre démocrate, du Centre national des indépendants et paysans, des Républicains indépendants, du Centre démocratie et progrès, et du Mouvement démocrate socialiste. En deuxième position, Jean Desmarets y représente le CNIP, dont il est, dans les années 1970, un des responsables nationaux. Avec 997 suffrages sur 4 818 votants, cette liste centriste arrive en quatrième position et emporte deux sièges.

Jean Desmarets reste donc au Palais du Luxembourg. Il retrouve le groupe des Républicains indépendants mais, en 1980, le quitte et siège parmi les 13 sénateurs ne figurant sur la liste d'aucun groupe. En octobre 1974, il retrouve également la commission des affaires sociales où il siège pendant six années. En octobre 1980, en effet, il est nommé membre de la commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées. A partir de 1980, il est également membre de la délégation parlementaire pour les problèmes démographiques et vice- président du groupe d'étude des problèmes du quart-monde créé au Sénat.

Jean Desmarets est un sénateur assidu en commission mais qui prend peu la parole en séance publique. Néanmoins, en juin 1975, dans la discussion du projet de loi relatif au versement destiné aux transports en commun, il s'inquiète de la différence de traitement qui pourrait être établie entre les villes nouvelles de la région parisienne et celles de province. Sa principale intervention a lieu en décembre 1979 lorsque le Sénat étudie le projet de loi relatif à l'interruption volontaire de grossesse, comme convenu lors de l'adoption de la loi Veil en 1974, loi rejetée alors par Jean Desmarets. Sa position reste d'opposition en 1979 et ses propos virulents témoignent d'une conviction morale forte. Après avoir qualifié l'IVG de « véritable impôt sécheresse du coeur » il conclut : « Alors, aujourd'hui, n'ayez pas peur de prendre la décision de ne pas reconduire cette loi de 1975, qui, depuis cinq ans, épuise la sève de notre peuple, au risque de ne lui donner comme idéal que le refus de la vie ou la mort, offrant ainsi encore plus de prise au vent de décadence qui souffle sur notre civilisation. »

En 1974, il vote en faveur de l'abaissement de l'âge de la majorité à 18 ans. L'année suivante, il s'oppose à la réforme du divorce. Au début de 1981, il adopte la loi dite Peyrefitte renforçant la sécurité et protégeant la liberté des personnes. Il s'oppose, la même année, à l'abolition de la peine de mort. En 1982, il adopte la loi dite Defferre relative aux droits et libertés des communes, des départements et des régions puis la loi relative aux prestations de vieillesse, d'invalidité et de veuvage.

En 1977, il n'est pas candidat à un nouveau mandat à la mairie de Villeneuve-d'Ascq et en 1983 décide de quitter définitivement la vie politique en ne se représentant pas aux élections sénatoriales. Il s'exprime alors dans Nord-Eclair : « Le plus beau titre dont je m'honore est d'avoir été maire et d'avoir bien géré ma commune. Le plus beau cadeau qui m'ait été fait en politique, c'est d'être devenu sénateur. »

Il décède le 23 octobre 1999 et dix ans après sa mort, le conseil municipal de Villeneuve d'Ascq donne son nom à un parc de la commune.

Devenu Sénateur le 16 mars 1974 (en remplacement de M. Roger DEBLOCK, démissionnaire)
Elu le 22 septembre 1974
Fin de mandat le 2 octobre 1983 (ne se représente pas)

Membre de la commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées
Membre de la Réunion administrative des Sénateurs ne figurant sur la liste d'aucun groupe

Extrait de la table nominative

Résumé de l'ensemble des travaux parlementaires
de Jean DESMARETS

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