Appartenance politique :
Membre du Groupe de l'Union pour la Nouvelle République
État civil :
Né le 3 mars 1906
Décédé le 27 août 1994
Profession :
Propriétaire d'agence commerciale
Département :
Polynésie française
Vème République

Ancien sénateur de la Ve République


Ve République  (Extrait du Dictionnaire des parlementaires français)

Ve République

POROI (Alfred)

Né le 3 mars 1906 à Mataiea (Établissements français de l'Océanie)

Décédé le 27 août 1994 à Pirae (Polynésie française)

Sénateur de la Polynésie française de 1962 à 1971

Alfred Poroi voit le jour le 3 mars 1906 à Mataiea, au sud de Tahiti, principale île de l'archipel de la Société, alors située dans les Établissements français de l'Océanie. Après des études à l'école protestante Viénot à Papeete, capitale économique de Tahiti, il devient capitaine au grand cabotage. Il prend ensuite la direction de l'Union Steam Ship Company of New Zealand à Papeete. En 1946, il fonde l'agence de voyages Tahiti Poroi. Auparavant, en 1934, il avait participé à la création du Radio Club Océanien, première station de radiodiffusion à Tahiti, qu'il préside ensuite de 1939 à 1947. Parallèlement à sa carrière professionnelle, il s'engage activement dans la vie publique tahitienne. Il est élu conseiller municipal de Papeete en 1935. Alors que Tahiti se rallie à la France libre dès septembre 1940, il soutient lui aussi le général de Gaulle. Le Radio Club Océanien qu'il dirige relaie ainsi tout au long du second conflit mondial les informations diffusées par la France libre.

En juin 1941, à la suite de la dissolution du conseil municipal, il est nommé premier adjoint du nouveau maire de Papeete, Léonce Brault. Puis, en septembre 1942, le gouverneur des Établissements français de l'Océanie, Georges Orselli, contraint Léonce Brault à la démission et nomme à sa place Alfred Poroi. Ce dernier est ensuite confirmé dans ses fonctions de premier magistrat de Papeete lors des élections municipales qui ont lieu le 26 août 1945, à quelques jours de la capitulation du Japon et de la fin de la Seconde Guerre mondiale.

Constamment reconduit, il préside pendant vingt-quatre années aux destinées de Papeete. Il s'attache à moderniser la première ville de Tahiti, qui voit sous son mandat sa population passer de quelque huit mille habitants à plus de vingt-cinq mille, en aménageant notamment le port autonome. Il doit toutefois abandonner son fauteuil majoral en octobre 1966 : il est battu par Georges Tetua Pambrun lors d'un nouveau scrutin municipal organisé après l'annulation des élections de mai 1965. Il se représente ensuite sans succès aux élections municipales de mars 1971.

Outre son mandat de premier édile de Papeete, il siège à l'Assemblée représentative, qui voit le jour en 1946 lorsque les Établissements français de l'Océanie deviennent un territoire d'outre-mer, et qui prend à partir de 1957 le nom d'Assemblée territoriale de la Polynésie française. Il en est membre de 1946 à 1972.

Il se présente également aux élections sénatoriales du 26 avril 1959 comme suppléant de Gérald Coppenrath, sénateur de la Polynésie française depuis juin 1958, réélu avec 43 des 60 suffrages exprimés. Les deux hommes appartiennent à l'Union tahitienne démocratique (UTD), mouvement créé en avril 1958 et favorable au général de Gaulle lors de son retour au pouvoir.

Mais en juillet 1962 Gérald Coppenrath quitte l'UTD et fonde l'Union tahitienne-Union pour la nouvelle République. Alfred Poroi se présente alors contre lui lors des élections sénatoriales du 23 septembre 1962 sous l'étiquette de l'UTD. Après avoir recueilli 29 des 60 suffrages exprimés au premier tour, le maire de Papeete obtient 32 des 62 des suffrages exprimés au second tour : il défait Gérald Coppenrath, sur lequel ne se portent que 20 voix au premier comme au second tour, et fait donc son entrée au Palais du Luxembourg.

Ce gaulliste de longue date, qui a toujours appartenu à des mouvements favorables à l'homme du 18 juin, hormis une adhésion à l'Union démocratique et socialiste de la Résistance en 1950, rejoint les rangs du groupe sénatorial de l'Union pour la nouvelle République. Nommé membre de la commission des affaires sociales en 1962, il y siège jusqu'en 1971.

Désigné au sein du comité directeur du Fonds d'investissement pour le développement économique et social, il consacre l'intégralité de son activité sénatoriale à son territoire natal et électif. Il dépose ainsi une proposition de loi relative à la création et à l'organisation des communes en Polynésie française en 1970, loi qui entraîne la communalisation de la Polynésie française en 1971. L'ancien capitaine au grand cabotage intervient aussi en 1966 dans la discussion de la proposition de loi portant extension à certains territoires d'outre-mer des dispositions du code du travail maritime. Cette même année, il s'exprime sur le projet de loi relatif à la création de corps de fonctionnaires de l'État pour l'administration de la Polynésie française. L'ancien président du Radio Club Océanien intervient également en 1963 à propos de l'installation d'une chaîne de télévision en Polynésie.

Mais c'est surtout à l'occasion de l'examen du budget des Territoires d'outre-mer qu'Alfred Poroi prend la parole. En 1963, il évoque ainsi l'installation du Centre d'expérimentation du Pacifique en Polynésie française afin de procéder à des essais nucléaires sur les deux atolls de Mururoa et Fangataufa : il se préoccupe plus particulièrement des dépenses supplémentaires entraînées par l'implantation militaire du Centre. Il s'exprime sur des sujets très divers mais qui ont tous en commun de concerner la Polynésie française : la construction de l'hôpital de Papeete (1963), la création d'un organisme de recherches océanographiques (1965), le retard survenu dans l'exécution du Plan en Polynésie, le développement du tourisme, la promotion sociale (1967), les institutions politiques polynésiennes, la situation des fonctionnaires tahitiens, les problèmes de la pêche (1968), les crédits du FIDES, la lutte contre les taudis et l'aménagement de la zone urbaine de Papeete, la situation des auxiliaires de gendarmerie (1969), la construction d'un barrage hydroélectrique sur la Papenoo et la réforme communale (1970). Alfred Poroi se prononce en outre pour la loi portant réforme des régimes matrimoniaux en 1965 et ne prend pas part au vote de la loi Neuwirth relative à la régulation des naissances en 1967.

Ayant choisi de ne pas se représenter lors des élections sénatoriales du 26 septembre 1971, il quitte le Palais du Luxembourg neuf ans après y avoir fait son entrée. C'est Pouvanaa Oopa, élu avec 74 des 111 suffrages exprimés, qui lui succède.

Officier de la Légion d'honneur, commandeur de l'ordre national du Mérite, officier des Palmes académiques et titulaire de la médaille d'or du Travail, il se retire de la vie politique en 1972, à son départ de l'Assemblée territoriale de la Polynésie française.

Il s'éteint le 27 août 1994 à son domicile de Pirae, près de Papeete, à l'âge de quatre-vingt-huit ans.

Elu le 23 septembre 1962
Fin de mandat le 1er octobre 1971 (ne se représente pas)

Membre de la commission des affaires sociales
Membre du Groupe de l'Union pour la Nouvelle République

Extrait de la table nominative

Résumé de l'ensemble des travaux parlementaires
de Alfred POROI

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