Appartenance politique :
Membre du Groupe du Rassemblement pour la République
État civil :
Né le 19 juin 1922
Décédé le 9 juillet 1996
Profession :
Professeur agrégé de médecine
Département :
Ardennes
Vème République

Ancien sénateur de la Ve République


Travaux parlementaires

Ve République  (Extrait du Dictionnaire des parlementaires français)

Ve République

SOURDILLE (Jacques)

Né le 19 juin 1922 à Nantes (Loire-Atlantique)

Décédé le 9 juillet 1996 à Paris (Paris)

Membre du Parlement européen d'octobre 1969 à juin 1973

Député des Ardennes de 1968 à 1977, de 1978 à 1981 et de 1986 à 1988

Secrétaire d'Etat à la Recherche d'avril 1977 à mars 1978

Sénateur des Ardennes de 1989 à 1996

Fils d'un membre de l'Académie de médecine, Jacques Sourdille s'apprête à effectuer à son tour des études médicales quand la Seconde Guerre mondiale guerre éclate. Etudiant en médecine à Nantes, il est très marqué par l'affaire des fusillés de Châteaubriant. Réfractaire au STO, il participe à un réseau de résistance puis devient lieutenant au sein des Forces françaises combattantes. Arrêté le 22 mai 1944, il est emprisonné à Alençon puis déporté au camp de concentration de Neuengamme dans la banlieue de Hambourg. En mars 1945, il a la possibilité de rentrer en France mais décide de devenir infirmier du camp. Atteint du typhus et de la tuberculose, il passe 5 ans au sanatorium. Il finit ensuite ses études médicales jusqu'à l'internat et l'agrégation. Il devient médecin hospitalier à Paris, spécialisé dans l'ophtalmologie. Directeur d'enquête à l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (INSERM), il enseigne à l'université de Dakar puis de Paris VII. En 1973, il publie un ouvrage consacré aux fonctions visuelles de l'enfant. En 1974, il devient ophtalmologiste expert de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) puis participe, en tant que professeur détaché à l'Organisation des nations unies pour la sciences, la culture et l'éducation (UNESCO), à un programme de formation de santé publique de l'Afrique de l'Ouest de 1983 à 1986.

Fervent gaulliste, il entame sa carrière politique à la demande de Georges Pompidou après la dissolution de l'Assemblée nationale le 30 mai 1968. Nantais d'origine, inconnu à Sedan, il est tout de même élu député pour l'Union de défense de la République (UDR) dans la 3e circonscription des Ardennes. Secrétaire national pour les affaires sociales puis secrétaire général adjoint de l'UDR de 1972 à 1974, il devient membre du comité central du Rassemblement pour la République (RPR) en 1977. Du 1er avril 1977 au 31 mars 1978, il entre au Gouvernement devenant secrétaire d'Etat à la Recherche auprès du Premier Ministre. Réélu au Palais-Bourbon en 1978, il cède son siège en 1981 mais le récupère de 1986 à 1988. A l'Assemblée, Jacques Sourdille intègre la commission des affaires culturelles, familiales et sociales puis la commission des finances. Son intérêt se porte plus spécifiquement sur les domaines ayant trait à la santé et aux pays en développement. D'octobre 1969 à juin 1973, il siège également au Parlement européen.

Parallèlement à cette carrière à l'échelon national, Jacques Sourdille parvient à acquérir un ancrage politique locale : conseiller municipal de Sedan de 1973 à 1977, il est élu au conseil général des Ardennes pour le canton de Grandpré de 1970 à 1995 et en occupe la présidence de 1982 à 1995. Il préside également le Conseil régional Champagne-Ardenne de 1974 à 1981. En 1993, il succède à Pierre Messmer à la tête du comité de bassin Rhin-Meuse : il supervise le chantier de dépollution de la Meuse en défendant le principe de « pollueur-payeur » et le développement d'une coopération internationale pour la protection de la Meuse et de l'Escaut.

Candidat malheureux aux élections législatives de 1988, il se présente aux élections sénatoriales du 24 septembre 1989, comme second sur la liste d'Unité d'action départementale conduite par Maurice Blin (UDF). Ils sont élus tous les deux dès le premier tour. Il rejoint le groupe du RPR au Sénat. De 1989 à 1992, il est membre de la commission des lois, puis de la commission des finances de 1992 à 1995, dont il démissionne en 1995 pour intégrer la commission des affaires économiques. De 1993 à 1996, il siège au conseil national de la cinématographie.

Spécialiste des questions de santé publique, Jacques Sourdille oeuvre tout au long de son mandat pour la prévention et la défense des droits des malades. Il milite ainsi en faveur de la protection des droits des séropositifs et des malades du sida. Rapporteur en 1990 de la commission mixte paritaire chargée de proposer un texte sur le projet de loi relatif à la protection des personnes contre les discriminations en raison de leur état de santé ou de leur handicap, il réclame une meilleure prévention du virus avec la mise en place d'un dépistage systématique. Il propose un plan de lutte contre cette épidémie mais aussi contre la tuberculose en 1993. Il demande également une meilleure prise en charge des personnes handicapées.

Il cherche à améliorer la législation en matière de lutte contre la toxicomanie. En 1990, il intervient dans le débat sur le projet de loi portant adaptation de la législation française aux dispositions de la convention de l'ONU contre le trafic illicite de stupéfiants et de substances psychotropes. De 1992 à 1996, il est membre de l'office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques dont il est secrétaire à partir de 1993.

Jacques Sourdille préside la commission d'enquête sur les défaillances du système transfusionnel français ayant conduit à la contamination de personnes par le virus de l'immunodéficience humaine à la suite de l'administration de produits sanguins. Il est à la tête de la commission chargée d'examiner le renvoi des ministres en charge des affaires sociales et du Premier ministre devant la Haute Cour de justice pour évaluer leurs responsabilités dans ce qui devient « l'affaire du sang contaminé »  : il y est personnellement favorable.

Fervent défenseur de la décentralisation, il intervient dans les débats pour rappeler l'importance de l'échelon départemental. Il dénonce, lors du vote du projet de loi de finances pour 1990, les fermetures de classes et les problèmes liés aux transports scolaires en milieu rural, et évoque la crise économique touchant les Ardennes. Il parle en faveur des zones défavorisées de son département et critique, en 1994, l'élévation du prix de l'eau.

Il vote en 1992 la loi constitutionnelle ajoutant à la Constitution un titre : « De l'Union européenne »  et la loi relative aux pensions de retraite et à la sauvegarde de la protection sociale.

Victime d'un grave accident cérébral, il renonce à la présidence du Conseil général en avril 1995. Décoré pour son action résistante, il est titulaire de la Croix de guerre 1939-1945 et de la médaille de la Résistance. Il est officier de la Légion d'honneur et commandeur du Lion du Sénégal.

Il décède en cours de mandat, le 9 juillet 1996. Il est remplacé par son suppléant Flandre Hilaire, agriculteur, maire d'Alincourt et conseiller régional.

Elu le 24 septembre 1989
Fin de mandat le 9 juillet 1996 (décédé)

Secrétaire d'État
Député des Ardennes

Membre de la commission des affaires économiques
Membre du Groupe du Rassemblement pour la République

Extrait de la table nominative

Résumé de l'ensemble des travaux parlementaires
de Jacques SOURDILLE

Avertissement : les extraits de tables nominatives et biographies sont issus d'une reconnaissance automatisée des caractères ; merci de nous signaler toute erreur ou coquille.

Page mise à jour le

Pour toute remarque relative à cette page, veuillez contacter : anciens-senateurs@senat.fr