Mercredi 13 mai 2009

- Présidence de Mme Raymonde Le Texier, présidente -

Table ronde avec des représentants d'associations de jeunesse

La mission a procédé à une table ronde avec des représentants d'associations de jeunesse : M. Florian Prussak, président et Mlle Mélanie Gratacos, déléguée générale du Réseau Animafac, M. Gilles Le Bail, délégué général, et Mme Claire Vapillon, vice-présidente en charge de la jeunesse à la Fédération française des maisons de jeunes et de la culture, M. Michel Cassé, délégué national de la Fédération Francas, M. Samir Bensaadi, délégué national à la jeunesse à la Fédération Léo Lagrange, Mlle Cécile Charmoille, secrétaire générale du Mouvement rural de jeunesse chrétienne, MM. Guillaume Légaut, président, et Philippe Bancon, délégué général de l'Association Scouts et guides de France, et Gildas Le Bars, chargé des relations extérieures à Unis-Cité.

Après une intervention liminaire, M. Raymonde Le Texier, présidente, a souhaité connaître les positions des associations, notamment sur les points suivants :

- l'efficacité de la politique de la jeunesse et les moyens de l'améliorer ;

- la définition d'une politique publique spécifique en direction des jeunes les plus en difficulté ;

- l'intérêt de voir monter en puissance le service civil volontaire ;

- la valorisation de l'engagement associatif des jeunes ;

- et le renforcement des liens entre les structures locales et les associations de jeunesse.

Après avoir rappelé que son association compte 67 000 adhérents (augmentation de 7 % des effectifs en 2008) et 13 000 bénévoles, dont de très nombreux jeunes de dix-huit à vingt-cinq ans, M. Guillaume Légaut, président de l'association des Scouts et guides de France, a insisté sur l'importance de formats éducatifs et de sociabilité différents, dans un contexte où le système éducatif institutionnalisé apporte de plus en plus de connaissances, mais de moins en moins de savoir faire et de savoir être, et où la famille donne de plus en plus d'indépendance, mais de moins en moins d'autonomie. Il existe donc un espace pour l'éducation non formelle qui s'accompagne d'expériences de terrain pour construire un parcours d'insertion. Le bénévolat doit, par ailleurs, être pris davantage en considération à la fois auprès des universités et dans le monde professionnel.

M. Philippe Bancon, délégué général de l'association des Scouts et guides de France, a ajouté que le service civil volontaire constitue à la fois une expérience humaine forte à laquelle est associé un sentiment d'utilité, un lieu de transmission des valeurs citoyennes et un tremplin vers l'emploi. Il souffre cependant de trois défauts : un financement insuffisant, un tutorat encore imparfait et un manque de notoriété.

M. Gildas Le Bars, chargé des relations extérieures d'Unis-Cité, a établi un bilan très positif de l'expérience de service civil volontaire, qui concerne 900 jeunes par an dans l'association :

- les jeunes volontaires sont satisfaits et ont le sentiment de s'être rendus utiles ;

- les valeurs citoyennes se diffusent de manière efficace, le taux de participation électorale des jeunes volontaires d'Unis-Cité étant ainsi de 95 % ;

- mais le dispositif est encore trop méconnu en raison de l'absence de campagne d'information à la télévision et dans les établissements scolaires.

Il a affirmé que l'objectif de 10 % d'une classe d'âge passant par le service volontaire est pertinent à moyen terme et permettrait que l'on évalue son impact. Un sondage réalisé auprès de 10 000 jeunes a montré que 35 % d'entre eux étaient déjà prêts à participer au service civil. Un consensus est également réuni sur la validation du service civil en crédits ECTS (European Credit Transfer System), ainsi que sur la reconnaissance des acquis de l'expérience. S'agissant du lien des associations avec les structures locales, il a déclaré que 21 % des jeunes venant faire le service civil à Unis-Cité étaient passés par une mission locale.

Après avoir présenté son association, M. Samir Bensaadi, délégué national de la fédération Léo Lagrange, a estimé que cinq grands thèmes traversaient la problématique de la jeunesse : l'emploi, la santé, la citoyenneté, les loisirs et la mobilité. Une action spécifique doit être menée sur les jeunes en situation difficile afin de renforcer l'efficacité de la politique relative à la jeunesse. De nouveaux schémas d'engagement associatif mériteraient, en outre, d'être développés. Enfin, la mobilité des jeunes pourrait être encouragée grâce au renforcement du service volontaire européen.

Melle Mélanie Gratacos, déléguée générale du réseau Animafac, a déclaré que l'association était favorable à la montée en puissance du service volontaire sous certaines conditions :

- il ne doit pas constituer une réponse unique, notamment en matière de politique de la ville ;

- la durée de neuf mois doit être maintenue, parce qu'elle correspond au temps scolaire et universitaire ;

- le service civil ne doit pas être fractionné, au risque de le voir se rapprocher d'une action plus traditionnelle de bénévolat, légèrement renforcée. Le service civil doit être une expérience qui s'inscrit dans le temps ;

- il ne doit pas être une forme d'emploi et le caractère d'intérêt général des missions proposées doit, à cet égard, être strictement respecté ;

- et il doit bénéficier d'une véritable reconnaissance administrative (reconnaissance dans les formulaires à remplir, etc.).

M. Florian Prussak, président d'Animafac, a quant à lui souhaité que l'engagement associatif soit davantage encouragé, à la fois dans l'éducation nationale où l'éducation civique est enseignée de manière très théorique et à l'université où le service civique mériterait d'être reconnu.

M. Michel Cassé, délégué national de la fédération Francas, a estimé que le tissu associatif permet aux jeunes de seize à vingt-cinq ans qui y sont impliqués de développer de nouvelles compétences et de découvrir leur environnement local sous un nouveau jour. Il constitue, à son sens, un espace de responsabilité et de formation irremplaçable, source de compétences à la fois sociales et professionnelles. La vie associative devrait donc être valorisée à la fois dans la formation initiale, dans la formation continue, par des expériences pratiques et, au niveau local, dans des projets éducatifs locaux.

Mme Raymonde Le Texier, présidente, a souhaité que chacun des intervenants se prononce également sur les grandes questions qui concernent les jeunes : l'accès à l'autonomie, leur orientation, leur mal-être, etc.

M. Gilles Le Bail, délégué général de la fédération française des maisons de jeunes et de la culture, a indiqué que son mouvement regroupe 560 associations de jeunesse et d'éducation populaire, qui offrent l'opportunité aux jeunes de réaliser des activités artistiques, sportives et éducatives. Ce réseau bénéficie à deux millions d'usagers en France, dont cinq cent mille sont âgés de seize à vingt-cinq ans et douze mille sont adhérents aux différents conseils d'administration.

Il a souligné l'importance du maintien de lieux d'éducation en dehors de l'école ainsi que l'intérêt d'avoir une politique globale en faveur de la jeunesse, pour laquelle l'Etat conserve une responsabilité centrale même si les collectivités territoriales y contribuent. Il est convenu de ce que les politiques en faveur de l'emploi des jeunes sont déterminantes, faisant valoir toutefois que les actions conduites en faveur de l'accès des jeunes aux loisirs et à la culture sont tout aussi importantes pour favoriser leur insertion et la construction de leur projet de vie, en tenant également compte de leur temps libre.

Il a formulé le voeu que les jeunes soient désormais davantage considérés comme une ressource que comme une source de problèmes et de troubles, évoquant à cet égard le rôle délétère des médias qui ne parlent de la jeunesse qu'en termes négatifs et qui ne mettent pas en avant les actions positives d'engagement des jeunes.

Mme Claire Vapillon, vice-présidente en charge de la jeunesse pour la fédération française des maisons de jeunes et de la culture, a confirmé la nécessité de mettre en oeuvre une politique globale à laquelle doivent contribuer, en partenariat, l'ensemble des acteurs qui accompagnent les jeunes. Les associations présentes sur le territoire doivent être des « espaces passerelles » entre la famille et l'école et, pour les 150 000 jeunes qui sortent du système scolaire sans diplôme et sans qualification, elles doivent être un « espace de ressources et de rebond ».

Elle a suggéré, par ailleurs, que le « contrat local d'accompagnement à la scolarité » soit étendu, en partenariat avec l'éducation nationale, les collectivités territoriales et les associations concernées, aux lycéens et aux étudiants en première année de faculté. On observe, en effet, la nécessité d'un accompagnement renforcé pour les étudiants au cours des premières années à l'université, ceux-ci étant souvent désorientés et se retrouvant rapidement dans une situation d'échec qui pèse sur leur insertion future. L'accompagnement offert doit recouvrir une dimension à la fois éducative, sociale et culturelle, avec une attention particulière portée aux publics les plus fragiles.

En réponse à la question posée par Mme Raymonde Le Texier, présidente, sur la valorisation des compétences acquises dans le cadre de l'engagement associatif, elle a plaidé en faveur de la création d'un comité réunissant les associations, l'éducation nationale et les organisations professionnelles pour définir et identifier les savoirs et expériences que l'on peut valider et faire valoir dans le cadre d'un parcours d'insertion professionnelle.

Puis elle a appelé de ses voeux le passage à une appréhension plus globale des actions éducatives, intégrant à la fois les savoirs dispensés par l'éducation nationale et les actions éducatives conduites par les associations d'éducation populaire.

Elle a souhaité ensuite que l'accès des jeunes aux partis politiques soit facilité grâce à des actions de sensibilisation conduites par le système éducatif, considérant que l'engagement citoyen peut permettre à certains jeunes, y compris lorsqu'ils sont en situation d'échec scolaire, de prendre confiance en eux.

Enfin, elle a estimé souhaitable de veiller davantage à la qualité et au suivi des stages.

Mlle Cécile Charmoille, secrétaire générale du mouvement rural de jeunesse chrétienne (MRJC), a rappelé que les actions de son mouvement concernent les jeunes âgés de treize à trente ans et visent principalement à contribuer à l'animation des territoires ruraux et à la formation citoyenne.

En réponse à la question relative à l'efficacité des dispositifs spécifiques en faveur de la jeunesse, elle est convenue de leur nombre excessif, reconnaissant que les jeunes et les professionnels eux-mêmes ont parfois du mal à s'y retrouver. Elle a néanmoins fait valoir la difficulté de définir des critères objectifs permettant d'en évaluer la réelle efficacité.

Elle a insisté sur la nécessité de mettre en cohérence les politiques en faveur de la jeunesse et certaines politiques de droit commun qui concernent les jeunes. Elle a également déploré l'absence de chef de file responsable bien identifié, qui puisse coordonner et évaluer les politiques ainsi conduites. Elle a souligné l'éparpillement des responsabilités selon les thématiques traitées : le ministère de la jeunesse n'intervient que dans le domaine des activités sportives et citoyennes ; les questions de l'emploi et du logement relèvent chacune d'un ministère spécifique et s'intègrent dans le cadre de politiques de droit commun.

Elle a, par ailleurs, affirmé la nécessité de parler d'« investissement » en faveur des jeunes plutôt que de « politique d'assistance », estimant que la société française est « en dette » par rapport à sa jeunesse, qui attend légitimement un signe fort des pouvoirs publics. Elle a souhaité que la commission de concertation menée par M. Martin Hirsch, Haut commissaire en charge de la jeunesse et la mission commune d'information sénatoriale débouchent sur des propositions ambitieuses qui témoignent de la volonté de la société d'investir dans cette période de la vie pour la cohésion et l'avenir du pays, estimant qu'une réponse doit être donnée au malaise inquiétant qui traverse la jeunesse. Les jeunes sont, en effet, très souvent pessimistes quant à leur avenir personnel et ressentent aussi le peu de prise qu'ils ont sur les décisions politiques.

Concernant l'insertion professionnelle, Mlle Cécile Charmoille a évoqué la réflexion menée par le comité pour les relations nationales et internationales des associations de jeunesse et d'éducation populaire (CNAJEP) sur l'accompagnement des jeunes âgées de dix-huit ans jusqu'à ce qu'ils accèdent à un emploi stable, qui devrait se traduire par la valorisation de parcours plus diversifiés. Elle a indiqué que le MRJC proposait aux jeunes des emplois salariés au service du mouvement, ce qui suppose qu'ils acceptent de sortir des « rails de leur parcours d'insertion ». Les jeunes sont également incités à s'engager en France et à l'étranger. Cette évolution dans l'appréhension des parcours suppose la mise en place d'un nouveau service d'orientation et d'information accessible à tous les jeunes, y compris en milieu rural, qui soit davantage en lien avec l'univers professionnel.

Elle s'est également montrée favorable à la mise en place d'une « allocation universelle d'émancipation » adaptée à la situation des jeunes et à leurs besoins.

S'agissant du service civil volontaire, elle a fait valoir l'expérience d'engagement qu'il représente, permettant ainsi aux jeunes de retrouver confiance en eux et en leur avenir.

Relativisant l'intérêt d'une valorisation des acquis de l'engagement associatif, craignant que l'on ne retombe dans la culture obsessionnelle du diplôme, elle a expliqué qu'il suffirait en réalité de faire évoluer les représentations des jeunes et des employeurs pour que les engagements associatifs soient systématiquement mentionnés dans les curriculum vitae et mieux reconnus.

Enfin, elle a déploré la sous-représentation des jeunes dans les instances décisionnelles, souhaitant qu'une politique d'engagement forte puisse contribuer à les mobiliser. Elle a appelé de ses voeux l'installation d'une instance de concertation pérenne permettant d'assurer un suivi des propositions des diverses commissions de concertation qui se sont succédées depuis le début des années 2000 (commission pour l'autonomie de M. Jean-Baptiste de Foucauld, commission sur la jeunesse du commissariat au plan, commission de concertation de M. Martin Hirsch...).

Mme Raymonde Le Texier, présidente, a approuvé, dans leur ensemble, les contributions des différents intervenants, souhaitant que la mission contribue à faire évoluer les représentations culturelles des employeurs et des familles sur l'importance relative du diplôme et sur la pression excessive que l'on met sur les jeunes pour effectuer leur parcours de façon linéaire et sans interruption. Elle a confirmé son intérêt pour les analyses de Mme Cécile Van de Velde relatives aux expériences des pays du Nord de l'Europe, qui valorisent les « périodes de respirations » et les allers-retours entre emplois et formations dans les parcours des jeunes.

Enfin, évoquant les problèmes de mobilité, elle a fait valoir la nécessité d'offrir aux jeunes un accompagnement à la fois financier et pédagogique pour passer le permis de conduire, soulignant les difficultés de l'examen du code de la route.

Mme Béatrice Descamps s'est déclarée peu convaincue par l'image positive, renvoyée par les associations représentatives présentes, d'une jeunesse active, engagée, généreuse et bénévole, alors que de nombreux jeunes ont une vision pessimiste de leur avenir et sont en état de souffrance psychique. Elle a souhaité que les intervenants puissent évoquer en toute franchise les problèmes que rencontrent les jeunes et les solutions de nature à y remédier. Elle a notamment évoqué le cas des jeunes qui sortent du système éducatif sans qualification, se demandant s'il ne serait pas nécessaire de mieux former les professionnels qui les accompagnent et les orientent aux réalités du marché du travail.

Enfin, elle a souhaité connaître le point de vue des différents intervenants sur les problèmes que rencontrent les jeunes pour accéder à un logement autonome.

Mme Eliane Assassi a déploré l'empilement de dispositifs qui peuvent parfois se révéler peu utiles ou redondants. Elle a souhaité que les participants de la table ronde précisent quelles structures pourraient être ainsi remises en cause.

Au sujet du service volontaire, elle a souhaité connaître la portée de la distinction entre la notion de service civil et celle de service civique. Elle s'est demandé dans quelle mesure ce dispositif peut représenter une valeur ajoutée dans le parcours d'insertion des jeunes alors qu'il ne répond pas directement aux exigences du marché du travail, ou s'il ne représente qu'une simple occupation en attendant que des perspectives d'insertion professionnelle s'ouvrent. Elle est convenue de la valeur ajoutée que ce dispositif apporte en termes de connaissance des droits et d'engagement citoyen. Evoquant le positionnement de certaines associations de jeunesse en faveur d'un service civil volontaire obligatoire, ouvert à tous, quels que soient le sexe et la nationalité, elle a demandé aux intervenants s'ils y étaient favorables. Elle s'est également interrogée sur les moyens de le financer et sur l'opportunité de le rémunérer. Elle a indiqué que, à la demande de son groupe, le service civil volontaire ferait prochainement l'objet d'un débat spécifique en séance publique au Sénat.

M. Gildas Le Bars s'est dit favorable à l'indemnisation des jeunes dans le cadre du service civique, dans la mesure où leur engagement est utile à la société dans son ensemble et non pas seulement à eux-mêmes. Il a, en outre, précisé que cette indemnisation devra comprendre une couverture santé et ouvrir droit à l'assurance chômage et à la retraite.

Mlle Mélanie Gratacos a approuvé cette proposition, estimant qu'il s'agit d'une question de justice sociale, les jeunes issus de tous les milieux sociaux devant pouvoir accéder au service civique.

Se prononçant à titre personnel, M. Gildas Le Bars a ensuite affirmé qu'il fallait lutter contre le préjugé selon lequel une année de cursus non validée serait une année perdue.

Mme Éliane Assassi a observé que peu de jeunes issus du département de la Seine-Saint-Denis accédaient au dispositif du service volontaire.

Soulignant l'existence d'initiatives positives au niveau local, M. Guillaume Légaut a appelé les pouvoirs publics nationaux à soutenir les dispositifs qui fonctionnent bien, et à se garder de modifier les politiques publiques en faveur de la jeunesse trop fréquemment. Il a également déploré les dysfonctionnements du système éducatif en matière de préparation des jeunes à l'intégration dans la vie active. Il a indiqué que l'engagement des jeunes au sein des Scouts et guides de France sur une durée significative était de nature à les préparer à l'entrée dans la vie active et à la vie citoyenne.

M. Samir Bensaadi a plaidé pour une réflexion approfondie sur la mise en oeuvre dans les territoires des multiples dispositifs existants et souhaité davantage de coordination et d'évaluation. Il a attiré l'attention sur l'orientation de la politique de la ville au cours des dix dernières années qui privilégie la dimension sécuritaire au détriment de l'accompagnement des jeunes.

Mme Raymonde Le Texier, présidente, a fait valoir que le travail des associations dans les zones urbaines avait permis d'atténuer les effets de la pauvreté et des difficultés sociales des populations, qui auraient pu conduire à une situation explosive dans ces quartiers.

M. Florian Prussak a souligné que l'un des enjeux des réflexions sur les politiques publiques en faveur de la jeunesse était le changement du regard sur cette catégorie, qu'il a jugé trop paternaliste. Il a également déploré que les employeurs exigent des jeunes une expérience professionnelle avérée lorsque ceux-ci postulent à des emplois ou à des stages.

M. Michel Cassé a ensuite recommandé que le système scolaire, dont l'organisation est datée, soit davantage ouvert à l'environnement local, qu'il soit culturel, éducatif, politique ou social. Il a formulé le voeu que l'Etat continue de soutenir le tissu associatif dans le cadre d'engagements pluriannuels afin que les associations soient en mesure de contribuer pleinement aux initiatives locales. Il a enfin souhaité la création d'un véritable ministère de la jeunesse.

Mme Claire Vapillon a proposé le développement d'un service public de l'orientation qui prendrait en compte l'existence de l'ensemble des réseaux de proximité et qui aurait non seulement une mission d'orientation, mais également une mission de soutien et d'accompagnement social des jeunes.

Mlle Cécile Charmoille a admis que le travail des associations d'éducation populaire était essentiel mais ne pouvait en aucun cas se substituer à un service public de l'éducation fort.

M. Gilles Le Bail a ajouté que l'Etat avait tendance à abandonner la dimension éducative de sa politique en faveur des jeunes, citant l'exemple de la réforme de l'ordonnance de 1945 sur l'enfance délinquante, qui tend à privilégier la répression.

En réponse à Mme Raymonde Le Texier, présidente, M. Philippe Bancon a indiqué que les Scouts et Guides de France souhaitaient que la durée du service civique soit de douze mois afin de l'harmoniser avec la durée de certains projets qui est calquée sur l'année scolaire. M. Guillaume Légaut a ajouté que cela permettrait également de maintenir les jeunes occupés pendant la période estivale.

En conclusion, Mme Raymonde Le Texier, présidente, a relevé que l'ensemble des participants avaient fait référence au sentiment d'utilité et de reconnaissance que procurent ces associations aux jeunes, et regretté que le système en place ne contribue pas davantage à ce que les jeunes aient confiance en eux.

M. Samir Bensaadi a ensuite précisé que l'éducation populaire permettait de valoriser des compétences que l'école traditionnelle ne reconnaissait pas.