SÉANCE

du mercredi 16 juin 2010

115e séance de la session ordinaire 2009-2010

présidence de Mme Monique Papon,vice-présidente

Secrétaires : Mme Anne-Marie Payet, M. Bernard Saugey.

La séance est ouverte à 14 h 30.

Le procès-verbal de la précédente séance, constitué par le compte rendu analytique, est adopté sous les réserves d'usage.

Rappel au Règlement

M. Jean-Pierre Sueur.  - Hier après-midi, à notre grande surprise, nous avons été réunis dans la salle Médicis. Les gardes républicains n'étaient là que sur une partie du trajet, celui-ci étant interrompu par un déplacement en ascenseur. Je n'ai rien contre cette salle, mais il était surprenant que nous y fussions réunis alors que l'hémicycle était libre.

Je m'en suis étonné après M. Fischer. M. le Président m'a répondu deux heures plus tard, alors que j'étais parti, en citant les propos que j'avais tenus en janvier pour dire qu'il était possible d'utiliser cette salle en cas de besoin pour une réunion de commission, une audition de ministre ou que sais-je encore...

M. Éric Woerth, ministre du travail, de la solidarité et de la fonction publique.  - Quelle affaire !

M. Jean-Pierre Sueur.  - Si le Président du Sénat veut nous convoquer salle Médicis... Mais pourquoi ? « Objets inanimés, avez-vous donc une âme ? » demandait Lamartine. Cet hémicycle est chargé d'histoire. Accomplir notre mission sous les regards de Turgot, Colbert, Portalis, confère à nos travaux ce je ne sais quoi d'histoire. Il y eut ici Victor Hugo, Victor Schoelcher.

Nous retrouver dans une salle neutre, sans histoire, banalisée, comme ces bois agglomérés qui ne sauraient ressembler à un travail d'ébéniste, ce n'est pas la même chose que de travailler dans un lieu chargé d'histoire. Cet hémicycle a quelque chose de sacré, la dimension sacrée de l'acte républicain. L'acte de faire la loi doit y être accompli en totalité. Je vous demande, madame la présidente, de vous faire notre avocate auprès du Président Larcher. (Applaudissements à gauche)

Mme la présidente.  Je suis surprise de votre surprise car la décision de siéger salle Médicis a été prise en Bureau et en Conférence des Présidents. Je vous remercie néanmoins de ce moment d'histoire et de poésie. (Applaudissements à droite)