Hommage à Pierre Fauchon

M. le président.  (Mmes et MM. les sénateurs se lèvent) Nous avons tous appris le décès à la fin du mois de juillet de notre ancien collègue Pierre Fauchon, qui fut sénateur de Loir-et-Cher de 1992 à 2011. Je garde le souvenir, comme vous tous sans doute, de sa faconde.

Avocat au barreau de Paris, Pierre Fauchon s'engagea aux côtés de Jean Lecanuet lors de sa campagne pour l'élection présidentielle de 1965. Il me racontait encore cette campagne lors de notre rencontre il y a quelques mois, à l'Hôtel des Invalides où il était hospitalisé, et me confiait ce qu'il avait partagé avec le Président Poher. Européen convaincu, il fut l'un des fondateurs du Centre démocrate.

Il fut élu conseiller général de Loir-et-Cher en 1973, mandat qu'il conserva jusqu'en 1998, en assurant la vice-présidence du conseil général de 1978 à 1998. Il fut également vice-président du conseil régional du Centre de 1986 à 1992 puis maire de Choue de 1992 à 1995.

Élu sénateur en 1992 et réélu en 2001, il devint au sein de notre assemblée un pilier de la commission des lois.

Son nom est associé, parmi tant d'autres travaux, à la loi du 10 juillet 2000 tendant à préciser la définition des délits non intentionnels, qui demeure une référence pour l'ensemble des élus locaux. Il est également à l'origine de la création du double degré de juridiction en matière criminelle.

Au vu de ses compétences juridiques incontestables, incontestées, je pris l'initiative de nommer en 2011 cet homme très indépendant au Conseil supérieur de la magistrature, où il siégea jusqu'en 2015. Il me parlait régulièrement de ses préoccupations pour le bon fonctionnement de la justice.

Ceux qui l'ont connu au sein de cet hémicycle se souviennent d'un grand juriste, d'un homme respecté, passionné par la culture, l'histoire et le patrimoine. Il a écrit plusieurs ouvrages, dont l'un sur l'Abbé Grégoire intitulé L'abbé Grégoire, le prêtre-citoyen ; il était à mes côtés lorsque nous avons évoqué ici même, le souvenir de Victor Schoelcher et de l'abolition de l'esclavage.

Il a su, par ailleurs, pendant ses mandats sénatoriaux, rester fidèle à sa conception du bon parlementaire, à savoir : faire de bonnes actions et les mener avec de bonnes manières - je le cite quasiment mot pour mot.

Au nom du Sénat tout entier, je veux présenter nos condoléances les plus attristées à sa famille et assurer ses proches, le président et les membres du groupe UDI-UC de notre sincère compassion.