Mme Sylvie GOY-CHAVENT a participé à la 50e réunion du Bureau de l’APM, qui s’est tenue, le 4 septembre, à Amman (Jordanie), en remplacement de Mme Marie-Arlette CARLOTTI, ainsi qu’à la mission de haut niveau au Moyen-Orient qui l’a suivie, du 5 au 7 septembre. Une dizaine de parlements de pays membres étaient représentés.

Le Bureau s’est vu présenter la mission au Moyen-Orient, a entendu un point sur Chypre et a évoqué plusieurs sujets comme l’exportation des céréales d’Ukraine à la suite du retrait de la Russie de l’Initiative de la mer Noire, les récents coups d’État en Afrique et leurs possibles conséquences sur les pays du bassin méditerranéen, ainsi que la situation en Syrie. Il a adopté un rapport parlementaire sur la traite et l’exploitation des enfants et examiné la programmation des activités de l’APM pour les prochains mois.

La mission proprement dite s’est déroulée à Amman (Jordanie), à Ramallah (Palestine) et à Jérusalem (Israël), du 5 au 7 septembre.

En Jordanie, la délégation de l’APM a rencontré Mmes Kholoud AL-SAQQAF, Ministre jordanienne de l’investissement, et Leni STENSETH, Commissaire général adjoint de l’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA). Cette dernière a notamment mis l’accent sur les difficultés économiques et l’augmentation du niveau de violence dans la bande de Gaza et évoqué les difficultés financières de l’agence qui assure directement l’éducation de plus de 500 000 enfants et fournit des soins de santé à 1,9 million de réfugiés palestiniens.

La délégation s’est ensuite rendue à Ramallah. Elle s’est entretenue avec le Président du Conseil national palestinien, M. Rawhi FATTOUH, qui a déploré les attaques récentes d’Israël contre la bande de Gaza et l’accentuation de la colonisation en Cisjordanie et s’est inquiété des opérations de déstabilisation de groupes terroristes appuyés par l’Iran dans les camps du sud du Liban. Elle a également rencontré M. Mohammad SHTAYYEH, Premier ministre de l’Autorité palestinienne, qui a fait valoir que l’intensification de la colonisation montrait qu’Israël ne croyait pas à la solution à deux États. Il a aussi déploré l’absence d’interlocuteur israélien ouvert à des discussions à un moment où les évolutions démographiques – pour la première fois depuis 1949, les Palestiniens (7,3 millions) sont plus nombreux que les Israéliens (7,1 millions) – plaident pour des négociations, et a demandé à l’APM d’appuyer la demande d’organisation d’élections en Palestine, Jérusalem Est incluse.

À Jérusalem, la délégation a échangé avec le Président de la Knesset, M. Amir OHANA, à qui elle a transmis les messages clefs découlant de la visite à Amman et à Ramallah, notamment l’importance pour les Palestiniens de la tenue d’élections et leur aspiration à reprendre des négociations pacifiques. Elle a aussi pu s’entretenir avec M. Tor WENNESLAND, Coordonnateur spécial des Nations Unies pour le processus de paix au Moyen-Orient, au siège des Nations Unies, qui a souligné la nécessité de relancer des discussions au niveau politique, ainsi qu’avec le major-général Aroldo Lázaro SÁENZ, Commandant de la Force intérimaire des Nations Unies au Liban.

Ces différentes séquences ont permis à la délégation de constater le niveau élevé de tensions dans la région et la nécessité de rouvrir, dès que possible, des négociations politiques impliquant des interlocuteurs modérés. Elles ont conforté le projet de l’APM d’organiser, en 2025, une deuxième conférence parlementaire sur le processus de paix au Moyen-Orient, sur le modèle de celle qui s’était tenue à Malte, en 2009, avec le soutien de l’ONU.

Au cours de ces échanges, Mme GOY-CHAVENT a mentionné à plusieurs reprises le rapport d’information du Sénat « Israël – Palestine : redonner un horizon politique au processus de paix » , auquel elle avait apporté sa contribution en 2022, et a fait part de sa préoccupation concernant la situation du Liban, pays en grande précarité économique et dont la stabilité politique est également très fragile.