La légende aux États-Unis


Pendant le procès déjà, une rumeur circule entre soldats : « Le maréchal ne sera pas exécuté ».

Avant son inhumation, des vétérans colportent que l’exécution n’a été qu’un simulacre et que le maréchal est toujours vivant. Beaucoup ont voulu  croire à cette version des faits, tant le personnage et ses exploits militaires  ont suscité d’intérêt.  D’autant plus qu’il avait prévu de quitter la France pour les États-Unis, à l’instar du général Moreau et de sa famille en 1804. Cette légende est fondée sur une intervention du duc de Wellington auprès du roi Louis XVIII auquel il aurait demandé la grâce. Le duc aurait été aidé par la franc-maçonnerie, à laquelle Ney appartenait comme beaucoup de militaires de haut-rang entourant Napoléon, initié en 1801 à la loge Saint-Jean-de-Jérusalem de Nancy.

Il serait alors parti vivre aux États-Unis, près de Cleveland en Caroline du Nord, où il aurait exercé le métier de professeur, sous le nom de Peter Stuart. Pour les éléments concordants, ce personnage était un homme, grand, rouquin, porteur de nombreuses cicatrices et parlant l’anglais avec un accent germanique. Il se faisait passer pour le maréchal Ney, connaissant fort bien sa vie et les combats auxquels il a participé. Enfin, le fossoyeur Dumesnil du cimetière du Père-Lachaise, chargé en 1903 du transfert de la dépouille du maréchal, de sa première tombe au monument funéraire actuel, a toujours prétendu que le cercueil était vide. Pour les éléments dissonants, il connaissait le latin, le grec et l’hébreu, ce qui n’était pas le cas de Ney.   Il est supposé que cet imposteur était un officier de la Grande Armée ayant bien connu Ney.  Il est mort en novembre 1846,  à l’âge de soixante-dix-sept ans, soit trente-et-un ans après l’exécution du maréchal.

Sa famille ne semble n’avoir jamais donné de crédit à cette légende, voire n’en avoir jamais  été informée.

L’exécution du maréchal, ses réhabilitations et sa postérité