LE JARDIN DU LUXEMBOURG DURANT LA GUERRE DE 1870

Peu à peu les moutons du jardin sont évacués et les promeneurs peuvent à nouveau franchir les grilles. Mais cette occupation a laissé des traces. Le 20 octobre 1870, le gouverneur militaire du Palais, le général de Montfort signale que "des animaux morts, des dépouilles et des matières animales ont été enfouis sans avoir été recouverts d'une couche de terre suffisante" et insiste sur le danger que cela représente pour la santé publique.

A cela s'ajoute l'énorme quantité de fumier qui occupe près du quart du jardin. Laissé à titre de compensation pour les jeunes arbres dévorés par les moutons, il va faire l'objet de plaintes des promeneurs et des voisins auprès du ministre des travaux publics. Plaintes auxquelles répond l'architecte du Palais, Constant Dufeux. Le fumier a été mis en tas afin de permettre sa fermentation "sans exhalaisons nuisibles pour le voisinage. C'est ainsi que les choses se font à la campagne sans que les populations s'en plaignent et sans empêcher la population des villes de rechercher dans la saison chaude les avantages de la vie en plein air. Mais à Paris, les mêmes personnes, qui courent après la vie et le bon air des champs et qui habitent maintenant le voisinage du Luxembourg, sont venues se plaindre en hiver et pendant les gelées de ce qu'elles recherchent dans la saison plus ou moins brûlante du printemps, de l'été et de l'automne."  

Courrier de l'architecte du Palais au Ministre des travaux publics

Finalement le fumier sera vendu sur ordre du préfet et par les soins de l'administration des domaines en juillet 1871. 

Les poissons du Luxembourg