Stagnation

François Mitterrand arrive au pouvoir en 1981. La féminisation du milieu gouvernemental commencée sous Valéry Giscard d'Estaing se poursuit. Elles sont six femmes dans les trois premiers ministères Mauroy et dans le ministère Fabius. Le 15 mai 1991, Edith Cresson est nommée Premier ministre.

Mais au Parlement, la « vague rose » n'a guère d'incidence sur le nombre de femmes élues : elles étaient 21 en 1978 à l'Assemblée nationale, elles sont 19 en 1981, auxquelles il faut ajouter les 7 suppléantes devenues députées à la suite de l'entrée au gouvernement de parlementaires socialistes. Durant cette législature comportant 5,30 % de femmes, il convient de signaler le choix de Denise Cacheux pour exercer la fonction de questeur.

Les élections de 1986 au scrutin proportionnel, traditionnellement considéré comme favorable à la représentation féminine, suscitent bien des espoirs chez les candidates. Les résultats ne sont pas à la hauteur de leur attente : 34 élues seulement dont 21 députées socialistes. En 1993, le nombre de femmes dans l'hémicycle reste inchangé. 




Seule modification, leur répartition au sein des groupes politiques : 80 % des élues sont de droite (12 UDF et 16 RPR).

Cinquante ans après leur accession à la citoyenneté, les femmes sont toujours sous- représentées à l'Assemblée nationale.

Ce constat va s'imposer à presque tous les candidats à l'élection présidentielle de 1995, qui l'évoquent au cours de leur campagne : « nous sommes toujours la lanterne rouge des pays industrialisés avec seulement 5, 7 % de femmes parlementaires !.... Cela illustre tout à fait le mauvais vouloir des partis politiques et l'archaïsme de leurs structures. Nous en sommes tous responsables » proclamait Jacques Chirac.

Son arrivée à l'Elysée entraîne quelques réformes : on assiste notamment en octobre 1995, à la mise en place d'un Observatoire de la Parité chargé « de se prononcer dans tous les domaines qui concernent les femmes, et en particulier celui de la vie politique ». Autre mesure : la participation de 12 femmes au 1er gouvernement Juppé qui, de ce fait, devient durant quelques mois, le gouvernement le plus féminisé de toute l'histoire de la République (28 %), avant le renvoi en novembre de 8 d'entre elles, appelées familièrement « Juppettes ».

Le seuil symbolique de 10%