Notre pays a traversé, entre 1940 et 1962, plusieurs moments de son histoire qui ont été autant d’événements structurants pour notre mémoire nationale. Chacun d’entre nous, à défaut de les avoir toujours directement vécus, en conserve des traces, par le biais des récits familiaux ou de lectures. Chacun d’entre nous a pu alors en mesurer la complexité, qui interdit toute analyse simpliste ou manichéenne.

L’année 2010 est marquée par plusieurs commémorations importantes. Il me paraît donc judicieux de réfléchir à cette période 1940-1962 ; l’empreinte laissée dans notre mémoire collective n’ayant cessé d’évoluer au cours d’une même génération. Le sujet mobilise et interpelle les consciences.

Le colloque « 1940-1962 : les troubles de la mémoire française », organisé par le Bureau du Sénat le vendredi 10 décembre 2010, à l’initiative de sa Délégation chargée de la politique événementielle et des relations avec la société civile, présidée par notre collègue Guy Fischer, est une occasion pour le Sénat, assemblée du « temps long », de prendre toute sa place dans ce débat.

Placé sous la direction de deux éminents spécialistes, MM. Jean-Noël Jeanneney, ancien Ministre, Professeur des Universités, et Jean-François Sirinelli, Directeur du Centre d’Histoire de Sciences-po, Professeur à l’Institut d’Études Politiques de Paris, ce colloque réunit à la fois des femmes et des hommes politiques de toutes sensibilités ainsi que des scientifiques et praticiens reconnus. Cette rencontre sera de plus enrichie de l’analyse des médias de l’époque et d’aujourd’hui.

Le Sénat, pleinement dans son rôle, apportera une contribution lucide au devoir de mémoire nécessaire à la construction de notre avenir commun.

Gérard LARCHER