Mme BORVO -

Nous remercions le Président du Congrès d'avoir accepté que les parlementaires puissent adresser un message de paix à nos concitoyens.

VOIX A DROITE -

Merci Chirac !

M. GREMETZ -

A bas la guerre !

Mme BORVO -

Un référendum était promis, qui n'aura pas lieu. Cette réforme destinée à rapprocher les citoyens sera ratifiée à Versailles, en catimini. Même dans la majorité, on s'inquiète du remodelage de nos institutions. L'article 58 premier annonce « la République en morceaux », selon le président Debré (Murmures)

La République est un projet commun, solidaire, fondé sur l'égalité et la solidarité ; vous la ravalez au rang de principe d'organisation territoriale. L'Etat se décharge de ses responsabilités premières et crée les conditions d'un éclatement de la République. M. Devedjian a dit que les citoyens manifesteraient devant la mairie, plus devant la préfecture, quel aveu ! (Rires et protestations) La remise en cause du rôle de l'Etat tend à réduire la solidarité. Vous passez votre projet en force. Les inquiétudes ont été balayées, la concertation n'a été qu'un simulacre, comme pour la réforme des modes de scrutin, liée comme l'a dit M. Perben à la décentralisation. Cette dernière réforme tend à asseoir durablement notre pouvoir dans les régions, mais le bipartisme exclura les citoyens du débat.

Vous avez refusé le débat et imposé la réforme du scrutin régional. Pendant ce temps, les inégalités sociales et économiques entre les régions vont s'accroître au détriment de la solidarité ; les plans sociaux et l'exclusion sapent les valeurs de la République.

Votre seule réponse, c'est la suppression des emplois publics ! C'est choquant. Votre décentralisation participe du remodelage libéral du pays, M. Delevoye, M. Ferry, M. de Robien plaident pour des transferts que refusent les personnels, attachés à la cohérence nationale.

Nous ne sommes pas hostiles à une vraie décentralisation. Nous refusons le fait accompli, nous craignons pour l'avenir du service public. Non, nous ne sommes pas des centralisateurs, mais nous sommes pour la solidarité citoyenne et la démocratie de la participation, à l'opposé de la concurrence.

Mon groupe refuse toute remise en cause du projet républicain. Nous voterons résolument contre la révision. (Applaudissements sur divers bancs)

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