2. La garantie d'une véritable sécurité : la question de l'intégration à l'OTAN

Les Lituaniens sont enclins à penser que la Russie ne se résignera jamais à admettre la totale indépendance et souveraineté des Etats baltes, et qu'elle cherchera à y reconquérir une certaine forme d'influence. C'est la raison pour laquelle la Lituanie, comme les deux autres Républiques baltes, recherche dans le rapprochement avec l'OTAN des garanties de sécurité à même de la protéger contre d'éventuelles visées expansionnistes russes. La crainte de faire partie d'une " zone grise " de sécurité explique la volonté des autorités baltes d'obtenir une appartenance pleine et entière à l'Alliance atlantique. Une réunion des Présidents lituanien, estonien, letton, polonais et ukrainien (Tallinn, le 27 mai 1997) a donné lieu à un communiqué commun, selon lequel " l'OTAN devait rester ouverte à tous les pays aspirant à l'entrée dans l'Alliance atlantique et que ces pays seront invités à rejoindre l'Alliance lorsqu'ils seront prêts à en remplir les obligations. "

Les Alliés sont unanimes pour considérer que, si les Etats baltes ont bien vocation à terme à faire partie de l'OTAN, une inclusion sur la liste de Madrid n'est pas souhaitable dans le contexte actuel. Comme le souhaitait la France, l'Alliance a, lors du sommet de Madrid (juillet 1997), adressé un message sans ambiguïté selon lequel sa porte resterait ouverte à d'autres candidats après Madrid. Ce sommet a donc marqué la première étape d'un processus dont la vocation est de contribuer à la reconstitution de la grande famille européenne.

La Lituanie, comme les deux autres Etats baltes, a signé le 16 janvier 1998, une " charte de coopération " avec les Etats-Unis , qui ne lui offre certes aucune garantie de sécurité, mais qui présente l'avantage de la rassurer en attendant une éventuelle entrée dans l'OTAN, qui reste le but suprême.

Les hommes politiques et les politologues de plus de 20 pays participaient à cette conférence présidée par MM. Adamkus et Kwasniewski. Une conférence internationale sur l'intégration euroatlantique a eu lieu à Vilnius au début du mois de septembre 1998, à laquelle assistait un membre de la délégation du groupe, M. Hubert Durand-Chastel. L'Ambassadeur, représentant permanent des Etats-Unis à l'OTAN, a souligné qu'il n'y aurait pas de discussion d'adhésion au prochain sommet de l'OTAN à Washington. Il a en outre précisé que la crise russe n'influerait pas sur le processus d'élargissement des Pays Baltes à l'OTAN. Il a rappelé que la politique de l'Alliance était de garantir la stabilité en Europe et que l'adhésion de nouveaux membres, comme les Pays baltes, ne pouvait qu'élargir la zone de stabilité et de sécurité en Europe.

Si l'ensemble des interlocuteurs de la mission sénatoriale ont souligné l'importance pour la Lituanie d'une telle intégration, rappelons que la Russie, jusqu'à présent, s'est opposée fortement à une telle intégration.

La délégation sénatoriale comprend tout à fait l'insistance de la Lituanie en faveur d'une double adhésion à l'Union européenne et à l'OTAN. Il lui semble que l'adhésion à l'Union européenne est hautement souhaitable et il est regrettable que la Communauté européenne ait fait prévaloir des considérations d'ordre technique sur l'impératif politique que nécessitait l'intégration des trois pays baltes au sein de l'Union européenne.

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