C. LA COP 22

La conférence plénière d'ouverture s'est ouverte avec les discours de Mme Ségolène Royal, Présidente de la COP 21, ministre de l'Environnement, de l'énergie et de la mer, chargée des Relations internationales sur le climat, de M. Salaheddine Mezouar, Président de la COP 22 et ministre des Affaires étrangères du Maroc, et de Mme Patricia Espinosa, Responsable climat de l'ONU.

Au jour de l'ouverture de la COP 22, le lundi 7 novembre 2016, 111 pays avaient ratifié l'Accord de Paris représentant 77 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre.

L'entrée en vigueur de l'Accord de Paris suite à cette ratification a permis de tenir la première Conférence des parties à l'Accord de Paris, le 15 novembre 2016.

Cérémonie d'ouverture
(Marrakech - 7 novembre 2016)

La réunion plénière

Extrait des allocutions

Mme Ségolène Royal, ministre de l'Environnement, de l'énergie et de la mer, chargée des Relations internationales sur le climat :

[...] « Quelques 192 États ont signé l'accord de Paris dont cent l'ont déjà ratifié et donc l'accord peut d'ores et déjà entrer en application [...] j'appelle tous les autres à le faire avant la fin de l'année [...]

[...] Je souhaite que la COP 22 soit celle de l'Afrique en particulier concernant la prise en compte des enjeux de la mobilisation des financements et des transferts de technologies [...]

[...] L'Afrique est le continent qui subit le plus le changement climatique sans en être responsable ....quelque 700 millions d'africains sont exclus de l'accès à l'électricité [...]

[...] il faut engager concrètement les 10 milliards de dollars promis aux pays africains à la COP 21 dans le cadre de l'Initiative africaine pour les énergies renouvelables [...] »

M. Salaheddine Mezouar, Président de la COP 22 et ministre des Affaires étrangères du Maroc

«[...] Il faut maintenir l'esprit de Paris et la mobilisation sans précédent qui a marqué cette conférence [...]

Mme Patricia Espinosa, Responsable climat de l'ONU

« [...] Marrakech, c'est le moment de faire avancer l'action climatique [...] il faut accélérer le rythme et l'ampleur des mesures décidées à Paris [...] »

L'inauguration du Pavillon de la France
(7 novembre 2016)

Le Pavillon de la France se trouve dans la Zone bleue de la COP 22 réservée aux délégués de la COP.

Mme Ségolène Royal, ministre de l'environnement, de l'énergie et de la mer, l'a inauguré avec la délégation du groupe d'amitié. Mme Royal et M. Cambon, Président du groupe d'amitié, ont prononcé quelques mots.

Le pavillon a été conçu pour accueillir divers évènements pendant toute la durée de la COP 22.

Il s'agit essentiellement de :

- présentations-débats avec échanges entre experts et public tous les jours sur des thématiques illustrant des solutions pour lutter contre le changement climatique ;

- « Raconte-moi le climat » - festival du conte : des mises en scènes des défis du changement climatique par des conteurs de tous les pays du monde ;

- signatures de protocoles d'accords sur le changement climatique et des remises de prix ;

- projections de films et de documentaires suivis de débats avec des réalisateurs ou des personnalités.

Interview Le Matin Web TV
(8 novembre 2016)

Extraits des propos de M. Christian Cambon, Président du groupe d'amitié

« Le Maroc entre le 7 et le 18 novembre sera au centre l'actualité mondiale avec la tenue de la COP 22 [...] »

« [...] La ville de Marrakech et le Maroc ont magnifiquement organisé cet évènement [...] ».

« [...] La COP21 a été la prise de conscience mondiale du changement climatique le Sénat français a contribué pour sa part à la ratification de l'accord de Paris [...] ».

« [...] La COP 22 est le temps de l'action et de la mise en oeuvre des décisions prises à Paris en 2015 [...] ».

« [...] Les pays riches qui sont les plus carbonés doivent aider les pays pauvres qui souffrent le plus des dérèglements climatiques [...] il faut les aider à acquérir des comportements climatiques plus adéquats [...] ».

« [...] Il faut une prise de conscience des États mais aussi des entreprises [...] Les entreprises doivent aussi contribuer à améliorer l'environnement [...] ».

« [...] L'Afrique doit être aidée dans son développement et notamment agricole afin de développer une agriculture raisonnée [...] ».

Après la signature de l'Accord de Paris conclu à la COP 21 entre 195 États, l'enjeu de la COP 22 était sa mise en oeuvre.

Près de 500 Chefs d'État ou de gouvernement et ministres ont assisté à la COP 22, organisée par le Roi du Maroc Mohammed VI. Du 7 au 18 novembre, le Maroc a été au centre de la vie politique internationale et a démontré que l'engagement du pays en faveur de la lutte contre le changement climatique est une réalité. La COP 22 a eu aussi une dimension africaine puisqu'en marge de cette conférence, le premier sommet africain de l'action pour le climat s'est tenu à Marrakech le 16 novembre 2016.

Le sommet africain de l'action pour le climat- COP 22

Une trentaine de Chefs d'États africains se sont réunis en marge de la COP 22, à l'initiative du Maroc pour défendre les intérêts de l'Afrique face au réchauffement.

Ce sommet de « l'action africaine » avait pour objectif de « donner une nouvelle impulsion » à la lutte contre le réchauffement et contribuer à la « construction d'un modèle de développement durable » sur le continent.

Pour le Roi Mohammed VI, les pays du Sud, particulièrement exposés au réchauffement, doivent désormais pouvoir « bénéficier d'un soutien financier et technique urgent » pour « renforcer leurs capacités et s'adapter aux changements climatiques ».

À la clôture de la COP 22, vendredi 18 novembre, il est indéniable que tous les participants ont fait preuve de leur volonté de mettre en oeuvre l'Accord de Paris. Cette volonté a été réaffirmée notamment après l'élection de M. Donald Trump à la présidence des États-Unis en pleine COP 22. « Nous continuons à tracer notre cap » a déclaré M. Salaheddine Mezouar, Président de la COP 22 :

- un des premiers résultats notables est l'avancée de deux ans de la rédaction du règlement « d'opérationnalisation » de l'Accord de Paris, ou manuel d'opération, dont la date d'achèvement a été fixée en 2018 au lieu de 2020 par les pays signataires ;

- les pays les plus riches ont par ailleurs confirmé leurs engagements de mobiliser 100 milliards de dollars d'aide au pays les plus pauvres par an jusqu'en 2020 pour soutenir les projets de lutte ou d'atténuation des changements climatiques. Le fonds d'adaptation a d'ailleurs reçu cette année 81 millions de dollars, dépassant ainsi l'objectif annuel. Toujours en matière de financement, de nombreux engagements financiers ont été pris pour le Centre et réseaux des technologies climatiques, le Fonds vert pour le climat ou le Fonds d'investissement de Marrakech pour l'adaptation (MICA). Le débat porte désormais sur les outils de gestion de l'ensemble des flux financiers, publics et privés, à orienter vers l'économie bas-carbone ;

- la COP 22 a été aussi l'occasion de l'annonce du lancement de multiples initiatives sur la lutte contre le changement climatique ; ainsi le Maroc a mis en avant l'initiative « Adaptation de l'agriculture africaine » (AAA) qui regroupe 27 pays et vise à aider les agriculteurs africains à faire face aux aléas climatiques à travers une meilleure gestion des sols, de l'eau et des risques.

L'initiative pour l'adaptation de l'agriculture africaine (AAA)

Lancée en avril 2016 à l'instigation du Maroc, l'initiative pour l'adaptation de l'agriculture africaine (AAA) aux changements climatiques est née du constat que l'Afrique, l'agriculture et l'adaptation n'ont pas bénéficié de l'attention qu'elles mériteraient ni de leur juste part dans l'allocation des fonds climat. L'agriculture, tout particulièrement en Afrique, est aussi et surtout un élément essentiel de la solution dans la lutte contre les changements climatiques.

Améliorer la productivité et les pratiques agricoles, notamment en matière de gestion des sols et de l'eau, permettrait de diminuer la concentration en gaz à effet de serre dans l'atmosphère par une amélioration du pouvoir de séquestration du carbone par les sols et l'afforestation. L'initiative pour l'adaptation de l'agriculture africaine (AAA) propose d'agir sur deux volets :

- le volet « Négociations », pour mettre l'adaptation de l'agriculture africaine au coeur des enjeux des COP et obtenir une répartition équitable des fonds climat entre adaptation et atténuation ;

- le volet « Solutions », pour promouvoir et favoriser la mise en oeuvre de projets concrets et innovants en matière de gestion des sols, de maîtrise de l'eau agricole, de gestion des risques climatiques et de renforcement des capacités et solutions de financement.

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