III. LA POLITIQUE EXTÉRIEURE MAROCAINE

A. LES RELATIONS AVEC LA FRANCE

Nos relations bilatérales, traditionnellement excellentes, sont marquées par un dialogue dense et régulier depuis le milieu des années 1990. Le Roi Mohammed VI avait choisi la France pour effectuer sa première visite d'État à l'étranger en mars 2000. Il a également été le premier Chef d'État à être reçu par le Président François Hollande, une semaine après la passation de pouvoir.

Les rencontres annuelles au niveau des Chefs de gouvernement, mises en place en 1997, ont permis de rapprocher notre dialogue politique du niveau de celui que nous entretenons avec nos partenaires européens les plus proches.

Après une période difficile en 2014, suite à des incidents liés à des affaires judiciaires entre nos deux pays, les relations franco-marocaines connaissent un nouvel élan depuis 2015, avec les visites au Maroc des ministres de l'Intérieur (14 février), des Affaires étrangères (9 mars), des finances et comptes publics (13 avril) et du Premier ministre (9 avril). La douzième rencontre de haut niveau, co-présidée par les deux Premiers ministres, s'est tenue à Paris le 28 mai 2015, sur le thème du renouveau et du renforcement du « partenariat d'exception ». Elle a donné lieu à la signature d'une vingtaine d'accords dans tous les domaines.

La visite du Président de la République à Tanger (19-20 septembre 2015), la présence exceptionnelle du Roi du Maroc à l'ouverture de la COP 21 (le 21 novembre 2015) et une audience à l'Élysée (17 février 2016) ont donné un nouveau souffle à la relation bilatérale. Le Maroc et la France co-président également en 2016 le dialogue 5+5, réunissant les pays riverains de la Méditerranée occidentale.

La France est le premier bailleur de fonds bilatéral du Maroc. Une capacité d'engagement de 600 M€ sur 2014-2016 est destinée à la poursuite de l'appui aux politiques publiques et à l'accompagnement des opérateurs marocains en Afrique.

En 2014, des difficultés bilatérales s'étaient notamment traduites par un gel de toute coopération judiciaire et policière.

La capacité de nos deux pays à surmonter cette crise bilatérale qui aura duré près de 11 mois et la volonté de ne jamais rompre le dialogue illustrent l'attachement de nos deux pays à la relation exceptionnelle qui les unit.

En matière judiciaire et policière, la fin de cette crise a été marquée par la signature d'un Protocole additionnel à la convention d'entraide judicaire franco-marocaine de 2008.

Au Sénat, la discussion de ce Protocole a eu lieu en séance publique, le mardi 15 juillet 2015 à 16 heures. Le rapport a été présenté par M. Christian Cambon, Président du groupe d'amitié ( Rapport n° 582 (2014-2015) fait au nom de la commission des Affaires étrangères, de la défense et des forces armées ).

Mai 2015 : 2 e Forum parlementaire franco-marocain au Sénat

La signature de ce Protocole a permis la reprise immédiate et effective de la coopération franco-marocaine en matière pénale - lutte contre le terrorisme, le trafic de stupéfiants et la criminalité - et civile pour les affaires familiales.

Cette signature a également permis le rétablissement des relations de confiance entre la France et le Maroc.

Au cours de son déplacement, la délégation sénatoriale a eu des échanges fructueux avec les membres de la Chambre des Conseillers sur le thème des relations bilatérales.

Dîner de travail

(Marrakech - 6 novembre 2016)

La délégation a été conviée à un dîner de travail avec M. Abdessamad Kayouh, Président du groupe d'amitié Maroc-France de la Chambre des Conseillers, Mmes Neila Tazi et Najat Goumir et M. Hassan Slighoua, conseillers, à Marrakech, le 6 novembre 2016.

Sur la question de l'Union pour la Méditerranée évoquée par MM. Henri de Raincourt et Christian Cambon, ainsi que par Mme Christiane Kammermann, sénateur représentant les Français établis hors de France, les participants ont jugé cette initiative intéressante mais que son périmètre était trop large pour qu'elle soit efficace. Le pari était risqué et cette initiative n'a pas fonctionné d'autant qu'en dehors du conflit israélo-palestinien, d'autres conflits ont surgi et ont fini de mettre à bas ce projet.

Sur la question de la sécurité au Maroc et notamment par rapport aux attentats terroristes évoqués par Mme Christiane Kammermann, M. Abdessamad Kayouh a indiqué que la sécurité est un objectif prioritaire pour le Maroc, qui a développé une politique préventive efficace et qui lui a permis d'être à l'abri pour le moment et aussi d'aider d'autres pays dans la lutte contre le terrorisme.

Sur les relations entre la France et le Maroc, M. Mahmoud Archane s'est félicité de l'excellente collaboration entre les deux groupes d'amitié qui tient beaucoup aux parlementaires qui appartiennent à ces groupes. Selon lui, il reste beaucoup à faire pour développer la coopération entre les deux pays.

Il a cité deux exemples :

- la sécurité et notamment la sécurité dans le Sahel qui est une région proche de l'Europe ; il a souligné les efforts en ce domaine mais qui doivent être constants car rien n'est acquis en la matière dans une région où circulent beaucoup d'hommes et de marchandises, de manière légale ou illégale ;

- les relations avec l'Afrique, qui doivent se développer pour « faire entrer ce continent dans le XXI e siècle ». Il a cité à cet égard le projet de la fondation Borloo sur l'électrification du continent africain. Pour lui, la « famille » franco-marocaine doit donner l'exemple pour relever ce défi économique, sanitaire et sécuritaire. À ce sujet, M. de Raincourt a ajouté qu'à la commission des Affaires étrangères, il est attentif à ce que lors de la discussion les crédits de l'aide publique au développement, chacun soit conscient qu'il s'agit d'investissements pour l'avenir qui permettent de lutter contre l'immigration et la pauvreté. L'aide au développement doit devenir une priorité pour l'Afrique.

Visite de l'Institut Français d'Essaouira

(9 novembre 2016)

Par ailleurs, la délégation a visité l'Institut Français d'Essaouira, le 9 novembre 2016. Cet institut fait partie d'un réseau de douze instituts dépendant de l'Ambassade de France au Maroc et qui constituent l'Institut français du Maroc : à Agadir, Casablanca, El Jadida, Fès, Kenitra, Marrakech, Meknès, Oujda, Rabat, Tanger et Tétouan.

Comme de nombreux établissements dans le monde, l'Institut français d'Essaouira a pour missions :

1. de promouvoir et diffuser la culture et la langue française à travers divers dispositifs : l'Institut agit pour une francophonie vivante en lien avec les actions marocaines, scolaires ou autres à travers la mise en place d'une programmation culturelle, de cours de langue française, l'animation de la médiathèque, la participation au débat d'idées, dans et hors les murs ;

2. de faciliter les échanges culturels (arts plastiques et arts vivants), coproduire des spectacles au Maroc en lien avec la création française, créer des partenariats avec des institutions ou des structures associatives ;

3. de participer à la mobilité étudiante et à la promotion des études supérieures en France ou en français au Maroc en proposant :

- des cours de langue française et les diplômes ou tests de français,

- une médiathèque regroupant plus de 6 000 médias (livres, CD et DVD),

- une offre d'évènements culturels variée et qualitatives.

Campus France Maroc est un service de l'Institut Français du Maroc, opérateur principal de coopération de l'Ambassade de France au Maroc. Sa mission est de :

-  fournir tous les renseignements sur les études en France (diplômes, filières, la vie en France, le financement, etc...) ;

Campus France Maroc

-  accompagner l'étudiant pour construire son projet d'études et constituer son dossier ;

- faciliter les candidatures de pré-inscription auprès des établissements de l'enseignement supérieur en France qui sont connectés avec Campus France ;

- faciliter les candidatures de pré-inscription auprès des établissements de l'enseignement supérieur en France qui sont connectés avec Campus France ;

- faciliter les démarches consulaires pour l'obtention d'un visa concours, stage et études.

Campus France Maroc s'adresse à tout étudiant marocain ou étranger non ressortissant de l'Espace Schengen résidant au Maroc :

- qui souhaite poursuivre ses études supérieures en France ;

- qui doit se rendre en France pour se présenter à un concours, un entretien de sélection pour intégrer une formation ou pour effectuer un stage dans le cadre de son cursus de formation.

L'IFM d'Essaouira : Quelques chiffres

- fréquentation : le nombre d'inscriptions en cours de langue est de 1 086 en 2016 ;

- médiathèque : le nombre annuel de visiteurs est d'environ 1 200 et pour les manifestations culturelles d'environ 5 000 ;

- activités : elles vont des cours de langue à la programmation culturelle et coopération éducative et linguistique en passant par les services d'une médiathèque ; 1 100 élèves suivent les formations à l'Institut ;

- personnel : 9 CDI, 12 professeurs vacataires et un stagiaire pour une période de 6 mois (Master 2 Communication/Culture).

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