CHAPITRE II :

UNE COOPÉRATION ÉCONOMIQUE PLUS QUE JAMAIS

NÉCESSAIRE

Le Yémen, seul « pays le moins avancé » du monde arabe, n'a pas bénéficié jusqu'à présent d'une aide et d'une coopération à la hauteur de ses besoins. Peu prometteur sur le plan économique, trop pauvre en ressources énergétiques par rapport à ses voisins, le Yémen a subsisté en marge des grands programmes d'assistance nationaux et internationaux.

Le 11 septembre a sensiblement changé la donne. Pour les Etats-Unis tout d'abord, qui lient désormais sécurité et développement dans leurs discours sur le Yémen. L'ambassadeur américain répète ainsi qu'« il ne peut y avoir de développement sans sécurité et de sécurité sans développement », même si l'assistance financière américaine n'a, semble-t-il, pas encore suivi. Pour les riches voisins du Golfe qui commencent à prendre la mesure de la pauvreté du Yémen et l'incluent progressivement dans le conseil de coopération du Golfe. Pour la France enfin, car si l'Union européenne a développé depuis de nombreuses années une coopération non négligeable avec le Yémen, la France ne se manifestait pas par des actions de coopération à la hauteur de l'amitié qui la lie avec le Yémen.

I. LA PRISE DE CONSCIENCE INTERNATIONALE DE LA NÉCESSITÉ DU DÉVELOPPEMENT YÉMÉNITE

A. L'INCLUSION DANS LE CONSEIL DE COOPÉRATION DU GOLFE

1. Des relations longtemps difficiles

Les relations du Yémen avec le Conseil de Coopération du Golfe (CCG) composé de l'Arabie Saoudite, du Koweït, des Émirats arabes unis, de Bahreïn, d'Oman et du Qatar ont connu des vicissitudes depuis la réunification du pays en 1990. L'hostilité affichée dès le début par l'Arabie Saoudite à l'unification de son voisin du Sud, la prise de position du Yémen en faveur de l'Irak au cours de la guerre du Golfe et le soutien de la majorité des Etats du Conseil aux anciens dirigeants du Sud dans la guerre civile de 1994 8( * ) ont longtemps empêché tout contact entre le CCG et le Yémen. S'ajoutaient de plus les différences d'intérêt entre les riches monarchies du Golfe et la République pauvre du sud.

2. Des avancées nées de l'après 11 septembre

Candidat depuis 1996 à l'adhésion au CCG, le Yémen s'est vu opposer pendant longtemps une fin de non-recevoir. La donne de l'après 11 septembre a changé le point de vue des monarchies du Golfe qui ont décidé d'admettre le Yémen en début d'année 2002 dans certains « comités techniques » du conseil de coopération. Le Yémen se voit offrir "l'intégration dans un premier temps dans des organisations régionales", n'ayant pas d'activités politiques, « avant l'examen ultérieurement de son adhésion en tant que membre à part entière du Conseil ». Parmi les organisations que le Yémen pourrait intégrer, figurent le bureau régional pour l'éducation, le Conseil des ministres de la Santé du Golfe, basés à Ryad, et l'Organisation du Golfe pour les consultations industrielles dont le siège est à Doha. Le Yémen table sur son adhésion graduelle au Conseil de coopération du Golfe pour stimuler son économie. Le Yémen pourrait profiter d'un flux de capitaux en provenance du CCG et exporter vers les pays du CCG des travailleurs qui transféreraient de l'argent chez eux.

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