Colloque "Les Phares de la Caspienne : Azerbaïdjan, Géorgie, Kazakhstan, Ouzbékistan (30 avril 2009)



Géorgie : contre vents et marées...

Azerbaïdjan : une économie qui résiste. Une relation franco-azerbaïdjanaise qui se structure

Alexandre TROUBETZKOY,
Chef de la Mission économique à Bakou

La Géorgie n'est pas épargnée par la crise mais elle bénéficie d'un fort soutien de la communauté internationale suite à la conférence des donateurs de Bruxelles en octobre 2008. Elle a connu une forte croissance jusqu'en août 2008 (2,1 %). Le FMI prévoit une croissance de 1 % en 2009.

La relation commerciale bilatérale avec notre pays demeure modeste mais progresse nettement au cours des dix dernières années. La France est actuellement le 12 ème partenaire commercial de la Géorgie. Les faibles importations sont concentrées sur les secteurs de la chimie et du pétrole (acheté à l'Azerbaïdjan et transitant par chemin de fer en Géorgie) mais concernent également les engrais et les ferrailles.

Les investissements français sont significatifs et visibles. La Société Générale a pris le contrôle de Bank Republic en septembre 2006 et celle-ci est aujourd'hui la troisième banque du pays. Pernod Ricard a pris le contrôle de Georgian Wine and Spirit qui assurait à l'époque 10 % de la production de vin. Enfin, grâce à Boulangerie de France, nous disposons de bons pains et pâtisseries français en Géorgie. Un hôtel Novotel ouvrira à Tbilissi en 2010. Les montants sont modestes mais réels.

Les opportunités liées à la reconstruction et au développement du pays après la longue période communiste et les derniers conflits sont nombreuses. Des outils sont mis à la disposition des entreprises par Bercy (accord de protection des investissements depuis 2000, convention de non double imposition, ouverture de l'assurance-crédit Coface en 2009, ouverture à la RPE en 2009).

Enfin, Monsieur Saakachvili a mis en place des réformes remarquables notamment en matière de lutte contre la corruption. Les conditions pour investir sont ainsi en nette amélioration.

L'Azerbaïdjan a connu une croissance record qui s'est essoufflée suite à la chute des cours du pétrole (11 % en 2008 ; 2,5 % en 2009). Ce pays ne connaît pas les effets de la crise financière car son secteur bancaire est peu développé et ne dépend pas des crédits extérieurs. Le secteur industriel est relativement marginal en Azerbaïdjan, le marché des capitaux est peu développé et les réserves sont évaluées à 18 milliards de dollars. L'inflation est fortement retombée avec la crise, les ressources financières sont importantes et l'équilibre budgétaire n'est pas en danger grâce à l'intervention du secteur pétrolier. Le secteur bancaire est assuré par la Banque nationale mais le climat des affaires fait encore débat.

L'Azerbaïdjan et la France entretiennent une forte relation politique. La cinquième commission mixte de coopération économique s'est tenue à Bakou le 19 mars et la visite du président Sarkozy en 2009 sera sans soute assortie d'une visite du président Aliyev en France. Des outils sont à la disposition des entreprises (convention fiscale, accord de protection réciproque des investissements, couverture Coface renforcée). Deux contrats ont été signés et deux autres sont en cours d'exécution notamment avec Thales pour des contrôles aériens.