Colloque SÉNAT-CFCE sur le Caucase (14 décembre 1999)



LE CAUCASE

Arménie - Azerbaïdjan - Géorgie

ACTES DU COLLOQUE

DU 14 DÉCEMBRE 1999

Sous le haut patronage de :
Christian PONCELET , Président du Sénat
Jean-Daniel GARDÈRE , Directeur général du Centre Français du Commerce Extérieur

et sous l'égide de :
Jean BOYER , Président du groupe sénatorial d'amitié France-Caucase
Alain GOURNAC , Président de la section Géorgie du groupe sénatorial d'amitié France-Caucase,
Jacques OUDIN, Président du groupe sénatorial d'amitié France-Arménie

en présence de :
Murtuz ALESKEROV , Président du Parlement d'Azerbaïdjan
Zourab JVANIA , Président du Parlement de Géorgie
Armen KHACHATRIAN , Président du Parlement d'Arménie

Le Caucase méridional

Arménie, Azerbaïdjan et Géorgie

Colloque organisé par la Direction des Relations Internationales du Sénat
et le Centre Français du Commerce Extérieur,
sous l'égide des groupes sénatoriaux d'amitié
France-Arménie - France-Azerbaïdjan - France-Géorgie

Une ambition pour le Caucase du Sud :
vers un marché commun

Christian PONCELET,
Président du Sénat

Messieurs les Présidents des Parlements d'Arménie, d'Azerbaïdjan et de Géorgie, Messieurs les Présidents des groupes sénatoriaux d'amitié entre la France et ces trois pays, Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs, Monsieur le Directeur général du CFCE, Mesdames et Messieurs, chers amis, c'est pour moi aujourd'hui un grande honneur et une joie sincère que d'ouvrir ce nouveau colloque organisé par le Sénat et le Centre Français du Commerce Extérieur.

A toutes et à tous, je renouvelle mes souhaits de très cordiale bienvenue.

Notre réunion est de fait particulière à plus d'un titre. Elle se tient en présence d'invités prestigieux, ce qui lui confère une dimension spécifique. Mes collègues sénateurs et moi même ont le privilège d'accueillir au Sénat les présidents des Parlements des trois Etats du Caucase méridional. Nous accueillons donc Murtuz Aleskerov, Président du Parlement d'Azerbaïdjan, Zourab Jvania, Président du Parlement de Géorgie, et Armen Khachatrian, Président du Parlement d'Arménie. Au nom de tous les membres de la Haute Assemblée, il m'est agréable d'adresser à ces trois personnalités mes souhaits de cordiale bienvenue dans notre pays. Demain, nous nous retrouverons à Versailles pour discuter de notre coopération, sous un angle cette fois plus politique.

Notre colloque est consacré à trois pays, ou plutôt à une grande région, celle du Caucase du Sud. J'ai expressément demandé que cette réunion se déroule dans une logique régionale. Nous avons en effet pour ambition d'aborder cette après-midi les trois pays qui nous intéressent dans une vision ambitieuse, celle d'un futur marché commun du Caucase du Sud.

Si cet objectif doit se réaliser dans l'avenir, il doit guider notre action aujourd'hui. Reste que nous n'en sommes pas encore là. Nous voulons cependant, ce jour, réunir tous les acteurs et intervenants économiques qui investissent ou qui pensent s'implanter dans ces trois pays du Caucase. Les entreprises invitées nous feront part de leurs propres expériences et nous leur diront quelles sont localement les opportunités. Notre approche régionale permettra véritablement d'embrasser le sujet de manière plus cohérente, plus claire et plus complète.

Nous dégagerons ainsi les potentialités communes et les voies d'une synergie régionale réelle plutôt que les facteurs de différence, voire de division. Faisons en sorte qu'ensemble nous tirions dans le même sens, pour une amélioration des conditions de vie de nos populations.

Pour les trois économies de ces pays, des défis existent indéniablement mais les pays pourront en commun y apporter des solutions communes sans doute plus efficaces. En matière de problématiques générales, je citerai :

- les difficultés du transport et les problèmes nés de l'enclavement ;

- la protection de l'environnement ;

- les télécommunications ;

- la mise en place d'infrastructures.

Et cette liste n'est pas exhaustive... Dans ces domaines, en tout état de cause, l'efficacité passera par la coordination.

Si les trois pays du Caucase rencontrent des difficultés, les atouts existent aussi dans cette zone : les richesses agricoles, l'énergie, l'accès à la mer... Mais je voudrais surtout insister sur un point : les trois Etats disposent du fait de leurs cultures anciennes d'une richesse illimitée et égale : le talent des hommes et leur volonté qui permet de trouver même si cela est difficile le chemin du succès.

Cette après-midi, avec les Présidents des groupes sénatoriaux d'amitié, nous étudierons les enjeux du Caucase en termes géostratégiques, les actions entreprises dans le cadre de l'Union européenne avant d'examiner le bilan des relations commerciales entre la France et les Etats du Caucase, pour dégager ensemble des perspectives d'avenir.

Je me réjouis à l'avance de la diversité des points de vue exprimés. Que la parole soit aussi libre que responsable. La présence de trois Présidents d'Assemblée de trois grands pays souligne l'importance du thème de notre rencontre. C'est un atout de plus pour notre approche régionale, cela alors même que l'orage gronde au Nord. Face au drame de la Tchétchénie, l'Europe a besoin d'un Caucase stable, uni et prospère, capable de se développer dans la prospérité.