Le groupe d’amitié France-Saint-Siège, présidé par M. Dominique de Legge (Les Républicains – Ille-et-Vilaine), a reçu, le 5 février 2020, le père Jean-Marie Carrière, professeur au Centre Sèvres, sur le thème des migrants.

Outre le président du groupe, étaient présents MM. Pierre Cuypers (Les Républicains – Seine-et-Marne) et Jean-Pierre Decool (Les Indépendants - République et Territoires – Nord), Mme Jacky Deromedi (Les Républicains – Français établis hors de France), MM. Bernard Fournier (Les Républicains - Loire), Loïc Hervé (Union centriste - Haute-Savoie), Louis-Jean de Nicolaÿ (Les Républicains – Sarthe) et Damien Regnard (Les Républicains - Français établis hors de France), et Mme Michèle Vullien (Union centriste – Rhône).

Répondant aux sénateurs qui lui faisaient part de leurs interrogations et expériences locales, le père Jean-Marie Carrière a tout d’abord rappelé plusieurs gestes et prises de parole emblématiques du Pape François depuis le début de son pontificat, comme ses visites à Lampedusa et à Lesbos, mais aussi les documents du magistère qui ont été publiés à l’occasion des deux dernières journées mondiales sur les migrants et les réfugiés. En 2018, le message « Accueillir, protéger, promouvoir et intégrer les migrants et les réfugiés » insistait notamment sur l’intégration et l’offre de citoyenneté, à distinguer de la nationalité. En 2019, la communication pontificale intitulée « Il ne s’agit pas seulement de migrants» mettait plus en avant la « culture de la rencontre ». Le Pape François reprenait ainsi une expression du Pape Jean-Paul II et s’inscrivait dans la lignée de ses prédécesseurs.

Le père Jean-Marie Carrière a ensuite explicité la doctrine sociale de l’Église catholique sur les conditions d’accueil des migrants, le respect de la dignité et des droits fondamentaux. Il a, notamment, relevé la promotion des programmes de patronage privé ou communautaire se traduisant par exemple par des dispositifs d’insertion dans les territoires ruraux, qui ont été étudiés par M. Matthieu Tardis de l’Institut français des relations internationales (IFRI). Il a rappelé que l’Église catholique considérait comme un droit inconditionnel l’accueil dès lors que c’était pour le migrant une condition de survie. Mais lorsque ce n’était pas le cas, les États, dans leur mission de recherche du bien commun, ont le droit et la responsabilité de réglementer les migrations tout en respectant le droit international à migrer. Il a appelé de ses vœux une harmonisation des législations européennes et une meilleure distinction entre asile et politique migratoire de long terme.


La rencontre du groupe d’amitié avec le père Jean-Marie Carrière

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