Le résumé

« L'Europe de la défense » est morte. Il faut cesser d'en prononcer le nom. L'expression était destinée à nous permettre de contourner l'obstacle de la souveraineté et à nous dispenser d'une clarification des relations entre l'Union européenne et l'OTAN. Mais c'était une « chimère » qui a conduit la défense européenne dans l'impasse où elle se trouve.

Lors du Conseil européen de décembre 2013, il est essentiel que les chefs d'Etat et de gouvernement adoptent une « feuille de route » dans les domaines opérationnel, capacitaire et industriel, voire institutionnel. Ce rapport leur propose des mesures concrètes. Mais nous savons que cela ne suffira pas. Des mesures pragmatiques ne remplaceront pas une vision et une ambition. Il faut aujourd'hui relancer le projet politique européen et réconcilier l'Europe avec ses citoyens. L'Europe ne peut pas se résumer à un grand marché. Elle doit pouvoir compter sur une défense autonome si elle souhaite devenir une puissance et rester dans l'histoire.

Sans attendre cette relance, les sénateurs proposent la création d'un groupe pionnier, un « Eurogroupe de défense », ouvert à tous les pays européens qui le souhaitent et le peuvent désirant d'aller plus vite et plus loin vers une défense commune européenne. Ce groupe pionnier, destiné à permettre à l'Europe d'intervenir militairement hors de ses frontières de manière autonome et à prendre sa part à la défense collective de son territoire, serait formé du Royaume-Uni, de la France et de l'Allemagne, et de l'ensemble de ceux qui veulent y participer. Il servirait de passerelle pour franchir le fossé entre « l'Europe de la défense » et la « défense européenne », entre la souveraineté des nations et le projet fédéral, comme l'ont fait jadis l'euro pour la monnaie unique ou Schengen pour l'abolition des contrôles aux frontières.

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