Service des commissions

Les bibliothèques universitaires françaises :

un avenir réel dans le monde du virtuel

M. Jean-Philippe Lachenaud (RI, Val d’Oise), rapporteur spécial des crédits de l’enseignement supérieur de la commission des finances, présidée par M. Alain Lambert (UC, Orne), a présenté, le 10 novembre, une communication relative à la situation des bibliothèques universitaires françaises.

M. Jean-Philippe Lachenaud a estimé exceptionnel l’effort de la collectivité nationale en faveur des bibliothèques universitaires, dix ans après le rapport Miquel, qui avait révélé leur " misère ".

Une politique ambitieuse de construction de locaux (environ 340.000 mètres carrés), d’amélioration constante des services offerts aux usagers (élargissement des horaires d’ouverture et développement du libre accès notamment) et de rénovation de la gestion des ressources humaines, a modifié l’image et le rôle des bibliothèques universitaires auprès des étudiants et des chercheurs.

Toutefois, leur mutation n’est pas achevée. Non seulement les bibliothèques universitaires françaises sont en retard : elles possèdent, par exemple, 22 millions d’imprimés alors que les bibliothèques britanniques en ont 70 millions et celles outre-Rhin 124 millions - mais elles ont aussi à relever le défi de leur entrée dans la société de l’information.

Les bibliothèques universitaires doivent en effet poursuivre leur adaptation aux nouvelles technologies, tant en ce qui concerne leur équipement informatique que les travaux de rétroconversion de leurs notices bibliographiques et fonds documentaires. Un équilibre doit toutefois être trouvé entre la nécessaire adaptation aux nouvelles technologies et un engouement excessif pour les bibliothèques virtuelles négligeant les locaux et les personnels des bibliothèques universitaires.

Enfin, M. Jean-Philippe Lachenaud a souhaité voir les bibliothèques universitaires coopérer davantage avec les bibliothèques municipales, et se constituer en consortium dans les négociations qu’elles sont appelées à conduire avec les éditeurs en vue de fixer des droits d’accès aux ressources documentaires sur support électronique. Il a estimé que les étudiants ne devraient pas acquitter un droit de prêt, établi sur une base forfaitaire, supérieur à 5 ou 10 francs par an, et que les universités devraient bénéficier de dérogations au paiement d’un droit appliqué à l’utilisation d’un document électronique.