Question de M. COURTEAU Roland (Aude - SOC) publiée le 22/01/1987

M. Roland Courteau attire l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale sur les inquiétudes soulevées, parmi les enseignants de langues anciennes, par ses récents propos, annonçant la suppression des options facultatives de latin et de grec dans les séries scientifiques des lycées. Selon les intéressés, cela signifie que les élèves choisissant de s'orienter dans une série à dominante scientifique se verraient interdire l'étude du latin et du grec grâce à laquelle beaucoup d'entre eux, à l'heure actuelle, acquièrent le complément culturel indispensable à une formation intellectuelle équilibrée. Il lui précise que la connaissance des langues et civilisations de l'Antiquité gréco-romaine est un instrument précieux pour aider les élèves et étudiants à développer leurs capacités de réflexion et d'expression, qualités indispensables à l'homme moderne confronté aux exigences de la communication. La spécialisation prématurée prévue par les projets ministériels risque de faire de nos futurs hommes de sciences, des têtes bien pleines qui seront mal préparées aux reconversions qui interviendront durant leur vie. Il lui demande de fournir tout apaisement face aux menaces qui pèsent sur l'enseignement des langues anciennes.

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Réponse du ministère : Éducation publiée le 12/02/1987

Réponse. -L'évolution de notre société, caractérisée notamment par une demande pressante de scolarisation a conduit le ministre de l'éducation nationale à ouvrir une consultation destinée à recueillir l'avis des partenaires du système éducatif sur la manière d'envisager une meilleure adaptation des lycées aux exigences du monde moderne. Cette adaptation se fonde sur le principe d'un allégement des horaires de cours, en faveur d'un temps consacré à l'aide au travail personnel dont pourront profiter les lycéens. La consultation en est à ses débuts ; elle se poursuivra, dans le constant souci d'une réflexion sereine et efficace, et c'est avec le plus grand intérêt que les remarques de chacun ont été et seront prises en compte et intégrées. Comme le ministre l'a donc déjà annoncé, la rentrée 1987 se fera dans les mêmes conditions que la rentrée 1986. Les horaires de la classe de seconde seront les mêmes que ceux qui sont aujourd'hui en vigueur. Les moyens supplémentaires mis en place pour la rentrée 1987 devront être utilisés prioritairement pour accueillir les élèves dans les meilleures conditions. Les programmes vont être publiés et seront applicables à la rentrée prochaine. Les élèves qui entreront en seconde à la rentrée 1987 entreront ensuite dans les classes de première puis de terminale telles qu'elles existent à l'heure actuelle. Ils passeront, en 1990, le même baccalauréat qu'aujourd'hui. Il convient, en effet, de prendre le temps d'établir les points de convergence sur les adaptations nécessaires de notre système scolaire et universitaire.

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