Question de M. PONTILLON Robert (Hauts-de-Seine - SOC) publiée le 26/03/1987

M.Robert Pontillon, de retour d'une mission aux Philippines, a été frappé de constater l'intérêt qu'il y aurait pour la France à se manifester d'une manière plus active dans un pays qui vient de retrouver des institutions et une pratique démocratiques, et à donner à notre présence un contenu et une forme plus dynamiques. Cette présence lui paraît devoir se manifester sur un double plan : 1° le domaine de l'action culturelle, où notre intervention ne s'exprime que d'une manière très insuffisante, et où les moyens du poste culturel devraient être renforcés, notamment en personnel ; 2° au plan des échanges économiques, par une combinaison des initiatives privées, qu'il convient d'encourager, et publiques, pour répondre aux besoins plus immédiats en matière d'aide alimentaire, d'assistance technique, de projets de développement, puisque, du fait de la suppression des crédits C.O.F.A.C.E. à ce pays, le taux de développement des échanges économiques se trouve actuellement bloqué, notamment par des contentieux artificiels sans rapport avec l'ampleur des enjeux. Il demande donc à M. le ministre des affaires étrangères quelles initiatives le Gouvernement envisage-t-il de prendre afin de renforcer notre présence dans une partie du monde dont le rôle dans les relations internationales est appelé à se développer.

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Réponse du ministère : Affaires étrangères publiée le 30/07/1987

Réponse. -Comme le sait l'honorable parlementaire, le Gouvernement français, qui a été le premier à reconnaître la légitimité du pouvoir de Mme Aquino, s'est fixé comme objectif de lui manifester activement sa sympathie et sa solidarité et de travailler conjointement à une relance de relations bilatérales jusque-là en sommeil. La visite de M. Didier Bariani, en mai 1986, d'autant plus marquante qu'elle était la première d'un membre du Gouvernement français à Manille depuis 1979, a permis d'en cerner les axes prioritaires. Concernant la coopération culturelle, scientifique et technique, il a été décidé d'augmenter de façon substantielle le montant de notre enveloppe budgétaire dès 1987. Cette hausse importante est très appréciable dans un contexte de strict maintien de l'ensemble des crédits attribués à la région Asie-Pacifique. Pour répondre à des priorités définies par les autorités philippines elles-mêmes, cet effort portera principalement, dans un premier temps, sur des opérations de coopération scientifique et technique, pour un budget en hausse de 180 p. 100. Il est, par ailleurs, également envisagé de procéder dans un proche avenir à une amélioration de notre action culturelle, notamment dans le domaine linguistique. S'agissant des relations économiques et commerciales, le Gouvernement français souhaite développer le niveau des échanges, non seulement pour tenter de conforter des positions dans un pays en devenir, mais également pour apporter son soutien à l'action de Mme Aquino qui rencontre de graves difficultés actuellement dans ce domaine. C'est pourquoi il s'est d'abord employé à favoriser l'émergence de solutions aux contentieux industriels déjà anciens existant entre les deux pays qui entravaient le développement de notre coopération bilatérale. Le principal d'entre eux étant, semble-t-il, en bonne voie de règlement, il apparaît d'ores et déjà envisageable de normaliser, dans un proche avenir, notre politique financière à l'égard de Manille. Des crédits d'aide au développement devraient ainsi pouvoir être accordés, dans le cadre d'un protocole financier dont le montant reste encore à déterminer. Il convient également de signaler que, dans le cadre de la politique de solidarité avec le gouvernement de Mme Aquino, il a été décidé de consentir à son pays un don exceptionnel de 2 000 tonnes de farine de blé en 1987, au titre de l'aide alimentaire, et les Philippines figurent d'ores et déjà dans le programme d'aide prévue en 1988.

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