Question de M. COURTEAU Roland (Aude - SOC) publiée le 12/11/1987

M.Roland Courteau attire l'attention de M. le ministre de l'équipement, du logement, de l'aménagement du territoire et des transports sur l'urgente nécessité de terminer les travaux de modernisation du canal du Midi. Selon certaines informations, on estime à 80 p. 100 la réduction du parc fluvial depuis 1980, c'est-à-dire depuis l'arrêt de la modernisation. Dans le même temps, le trafic des péniches a diminué dans les mêmes proportions, ce qui a contribué à une augmentation de l'envasement et à une diminution du tirant d'eau, ce qui gêne considérablement la navigation. Par ailleurs, les écluses de la section comprise entre Baziège et Argens, c'est-à-dire la section non modernisée, nécessitent des réparations de plus en plus coûteuses. Leur construction est en effet contemporaine de celle de l'ouvrage, à savoir 1666-1681. Pour ces raisons, les professionnels de la batellerie estiment que la fermeture du canal du Midi sera inéluctable à l'horizon 1995 à défaut de la reprise immédiate des travaux de modernisation. Ces mêmes professionnels observent que " la France est le seul pays au monde, en particulier dans le Midi, à considérer le transport fluvial comme un moyen périmé ", et ils soulignent par ailleurs que, à bien des égards, l'abandon du canal du Midi serait une erreur. A cela plusieurs raisons et tout d'abord les perspectives ouvertes par l'entrée de l'Espagne dans la Communauté. Ils soulignent en outre que " c'est déjà l'évidente utilité de briser l'enclavement des riches terroirs agricoles du Sud-Ouest français, par rapport au territoire national et à l'Europe, qui s'imposa aux décideurs de l'époque de la construction du canal... . Par ailleurs, des enquêtes sérieuses ont été réalisées qui tendent à démontrer que d'importants courants de trafic potentiel existent, qui pourraient relever la situation de la batellerie si la modernisation du canal du Midi est achevée. On cite, à titre d'exemple, les céréales du Lauragais à destination de la France et de l'Europe du Nord et, inversement, les produits métallurgiques ou pondéreux en provenance du Nord français ou européen. Il ne faut pas perdre de vue enfin que le canal du Midi peut, aujourd'hui comme à l'époque de sa construction, contribuer au développement des activités commerciales, touristiques ou culturelles des régions qu'il traverse. Il lui demande donc s'il ne pense qu'il soit urgent que les crédits explicitement chiffrés par la commission Grégoire soient débloqués en vue de permettre l'achèvement des travaux de modernisation du canal du Midi.

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Transmise au ministère : Transports


Réponse du ministère : Transports publiée le 28/01/1988

Réponse. -Compte tenu du mauvais état du réseau navigable national, la priorité est accordée actuellement à l'entretien et à la restauration. En dehors des travaux de restauration, seules les opérations nouvelles qui offrent les meilleurs taux de rentabilité économique peuvent être examinées. De ce point de vue, la mise au gabarit Freycinet du canal du Midi n'a pas été considérée, après un examen approfondi de la situation, comme prioritaire. Mais le déclassement du canal du Midi n'est pas pour autant envisagé. Il est, en effet, indispensable de maintenir cette voie navigable en exploitant en raison de l'intérêt qu'elle présente pour la navigation de plaisance, l'objectif étant donc davantage d'améliorer l'entretien plutôt que les caractéristiques propres du canal, pour favoriser le développement de cette nouvelle forme de loisirs.

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Erratum : JO du 11/02/1988 p.210

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