Question de M. PERCHERON Daniel (Pas-de-Calais - SOC) publiée le 10/11/1988

M. Daniel Percheron attire l'attention de M. le ministre de l'industrie et de l'aménagement du territoire sur l'évolution du solde migrataire dans le département du Pas-de-Calais. Commun à l'ensemble du département, ce phénomène a acquis une proportion inquiétante dans les zones à lourd passé industriel. Béthune a ainsi perdu entre 1975 et 1982 environ 11 400 habitants, Lens 19 000 et Boulogne 6 400. Cette hémorragie est d'autant plus inquiétante que l'émigrant type est jeune et diplômé. Ce sont en effet les classes d'âges jeunes qui présentent le solde négatif le plus important et les bacheliers et diplômés de l'enseignement supérieur. Vidé de son potentiel le plus dynamique, le tissu socio-économique ne cesse de se détériorer. Devant ces faits, il lui demande de préciser sa position et ses intentions.

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Réponse du ministère : Industrie publiée le 20/04/1989

Réponse. - La situation décrite par l'honorable parlementaire se trouve en grande partie liée à la disparition de l'activité minière ; elle n'a pas manqué de préoccuper les pouvoirs publics qui se sont engagés dès la réduction de l'activité charbonnière dans une politique de réindustrialisation des zones concernées. A cet effet, ont été engagées des actions portant sur l'aménagement du territoire et recourant aux incitations financières à la création d'entreprises ou d'emplois. Dans ce dispositif, les projets intéressant le bassin minier et le littoral sont éligibles à une aide financière supérieure au taux normal, dont l'effet doit être d'autant plus incitatif. Par ailleurs, ces instruments financiers ont été aménagés dans le souci d'apporter une réponse variée aux besoins exprimés par les créateurs d'entreprises ou d'emplois. C'est notamment l'objet de l'aide financière à destination des petites et moyennes industries, afin de leur permettre le recrutement de cadres spécialisés de haut niveau. Mise en place en 1986, cette mesure a déjà permis aux P.M.I. du Pas-de-Calais le recrutement de 32 cadres en 1987 et de 38 cadres en 1988, dont au total 17 sur l'arrondissement de Béthune, 18 sur l'arrondissement de Lens et 14 sur celui de Boulogne. 65 p. 100 des cadres embauchés sont originaires de la région et, plus important encore, 70 p. 100 y ont été formés. Cette procédure participe ainsi à la fixation dans le tissu socio-économique du Pas-de-Calais, et notamment du secteur minier et boulonnais, de cadres originaires de la région et formés dans celle-ci. Le succès de la conversion industrielle du bassin minier et du Pas-de-Calais en général passe aussi par l'apport d'une meilleure formation aux jeunes. Sur ce point, dans le cadre de leurs compétences nouvelles, les collectivités locales (région et département entre autres) ont arrêté des politiques de modernisation et de développement des équipements scolaires (collèges et lycées). L'Etat, pour sa part, en liaison avec le conseil régional dans le cadre du contrat de plan, s'est attaché à accroître dans le Pas-de-Calais le nombre de structures universitaires. Aux antennes universitaires de Béthune et de Calais se sont ajoutés en 1987 un I.U.T. à Lens et une antenne universitaire à Boulogne. Cette politique s'est poursuivie en octobre 1988, à Arras, par l'ouverture d'une antenne de l'université Lille-III, section Lettres modernes. Parallèlement à cette politique, une réflexion est maintenant engagée par les élus du département en vue de la création d'une université dans le Pas-de-Calais. Le renforcement des formations post-baccalauréat lié à la situation démographique excédentaire du Pas-de-Calais constitue l'une des réponses à l'exode d'une partie de la population jeune et diplômée.

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