Question de M. DOUBLET Michel (Charente-Maritime - RPR) publiée le 01/03/1990

M. Michel Doublet attire l'attention de M. le ministre de l'agriculture et de la forêt sur la situation des marchés céréaliers français face à la concurrence, La gestion de la commission de Bruxelles a laissé prendre, en blé tendre, les débouchés par nos concurrents pendant le premier semestre ; en blé dur, a permis au déficit italien de se combler à partir de pays tiers grâce au trafic de perfectionnement actif ; et en maïs, de parodier chaque semaine la politique d'exportation sérieuse attendue par tous. La poursuite de l'effondrement des cours ne fera pas vendre un quintal de plus s'il n'y a pas de débouchés supplémentaires. En conséquence, il lui demande que le Gouvernement réagisse fermement auprès des instances communautaires.

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Réponse du ministère : Agriculture publiée le 03/05/1990

Réponse. - On constate en effet que, pendant le mois de janvier, les cours de ces produits ont connu de chutes importantes, passant d'environ 124 francs par quintal à 118 francs par quintal au stade rendu Rouen. La situation semble s'être stabilisée depuis quelques semaines autour de ce niveau. Plusieurs raisons expliquent ces difficultés, qui affectent avant tout le marché du blé. L'abondance et la qualité de la récolte anglaise de cette année ont diminué la part française dans les exportations communautaires pendant le début de la campagne. Les céréales françaises, qui souffraient alors de prix trop élevés par rapport à leurs concurrentes britanniques, n'étaient pas compétitives à l'exportation. La situation s'est depuis renversée, les prix anglais remontant et les prix français diminuant, et c'est à nouveau la production française qui est la première à être exportée malgré, semble-t-il, quelques problèmes qualitatifs. Il reste que la France a exporté moins de blé que les autres années à cette époque de la campagne, alors que la Communauté dans son ensemble est en avance sur son programme d'exportation. Les quantités très importantes qui restent donc disponibles et qui font craindre un stock de report élevé pèsent sur les cours. Cette situation ne serait cependant pas excessivement préoccupante si nous pouvions avoir l'assurance qu'une bonne partie au moins des quantités excédentaires vont être exportées. La politique d'exportation très mesurée de la commission, motivée par les négociations commerciales en cours du cycle de l'Uruguay, a fait craindre que ce ne serait pas le cas. C'est dans cette perspective que le ministre de l'agriculture et de la forêt est intervenu au conseil des ministres de la Communauté pour regretter cette politique commerciale trop prudente. Il reste déterminé à ce que, si des contrats d'exportation intéressants sont signés, les certificats nécessaires puissent être délivrés par la commission. Sur les autres marchés, blé dur et maïs principalement, la situation des exportations est moins préoccupante, même si le marasme actuel du marché du blé tendre touche l'ensemble des céréales. Pour le blé dur, le solde à exporter sur les pays tiers est très réduit en France - 150 000 tonnes au plus - et une bonne partie de ces quantités sont réalisées. Le stock de report français devrait être extrêmement faible. En maïs, la France a obtenu l'ouverture des adjudications dès novembre, et les exportations se sont poursuivies depuis à un rythme régulier qui devrait nous permettre de réaliser nos objectifs.

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