Question de M. LE JEUNE Edouard (Finistère - UC) publiée le 01/03/1990

M. Edouard Le Jeune attire l'attention de Mme le ministre des affaires européennes sur la très grave crise de la pêche à la langouste sur les côtes de Mauritanie et le déclin particulièrement dramatique qui en découle pour la flotte de pêche de Camaret (Finistère). Le non-respect des accords de pêche par les armements portugais provoque en effet une exploitation irrationnelle des stocks avec, pour conséquences, un épuisement de la ressource et le retour au port des navires français dû à une non-rentabilité des campagnes d'où la mise au chômage des marins-pêcheurs et le désarmement des bateaux. Là où il y avait 27 bateaux à pratiquer ce type de pêche en 1960, il n'en demeure plus que 5, dont 3 sont au port et ceux qui sont en mer reviennent avec des prises misérables. Plusieurs dizaines d'emplois de marins sont menacés et plusieurs centaines d'emplois induits. Il lui demande en conséquence de bien vouloir intervenir auprès des instances communautaires afin d'obtenir le respect des accords de pêche signés par les différents partenaires de la Communauté économique européenne, faute de quoi l'avenir du port de Camaret serait irrémédiablement compromis.

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Réponse du ministère : Mer publiée le 14/06/1990

Réponse. - Le ministère délégué auprès du ministre de l'équipement, du logement, des transports et de la mer, chargé de la mer, est particulièrement conscient de la gravité de la situation de la pêche langoustière française au large des côtes mauritaniennes, du fait de l'épuisement des fonds provoqué par la technique de pêche utilisée par la flotille portugaise. Ces activités interviennent dans le cadre de l'accord de pêche signé entre la C.E.E. et la Mauritanie. Cet accord interdit le recours aux techniques utilisées par les Portugais et le ministère chargé de la mer est intervenu à plusieurs reprises auprès de la commission des Communautés économiques européennes pour dénoncer ces pratiques, le ministre intervenant personnellement à ce sujet auprès de ses homologues portugais et mauritaniens, avant de saisir monsieur Jacques Delors, président de la commission. A l'occasion de la prochaine renégociation du protocole de pêche C.E.E.-Mauritanie prévue en mai 1990, la délégation française a l'intention de demander un arrêt de la pêche à la langouste, afin de permettre la reconstitution du stock autorisant à terme une reprise de l'activité.

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