Question de M. GAUDIN Jean-Claude (Bouches-du-Rhône - U.R.E.I.) publiée le 08/03/1990

M. Jean-Claude Gaudin demande à Mme le ministre délégué auprès du ministre de la culture, de la communication, des grands travaux et du Bicentenaire, chargé de la communication, quelles mesures elle compte prendre à la suite de la diffusion de l'émission " Carnets de route ", réalisée par Antenne 2 et qui présentait une image déformée de la réalité marseillaise. Ce magazine comportait un nombre certain de clichés comme la partie de boules, l'interview d'un chauffeur de taxi ou encore la partie de cartes, qui constituent des caricatures faciles. Mais, surtout, les téléspectateurs marseillais ne peuvent accepter le tableau vraiment trop pessimiste dressé par Mme Ockrent. L'évocation permanente des difficultés de Marseille, tout au long du reportage, correspond à une réalité. Mais ces images n'ont jamais été pondérées par des éléments positifs qui appartiennent aussi à la réalité de notre ville. Par exemple, lorsque Mme Ockrent indique que Marseille est l'une des villes de France les plus touchées par le Sida, elle omet de préciser que c'est également ici que l'effort pour lutter contre ce fléau est le plus important. Lorsqu'elle montre avec complaisance la partie de boules à Château-Gombert, elle oublie de montrer l'Institut méditerranéen de technologies qui sera, l'an prochain, l'une des écoles d'ingénieurs les plus performantes de France. Lorsqu'elle met l'accent sur la " guerre des cliniques ", elle néglige l'importance réelle de l'énorme potentiel de recherche médicale existant à Marseille. Et de " nombreux oublis ", allant dans ce sens, pourraient encore être soulignés, qu'il s'agisse des performances de l'industrie off-shore, du développement des nouvelles technologies ou encore de la qualité de vie existant dans la cité phocéenne. Afin de rétablir cette vérité, il lui demande d'envisager sur les chaînes de télévision publiques à une heure de grande écoute la diffusion d'une émission qui montrerait certes les difficultés de Marseille, mais qui ne passerait pas sous silence ses atouts et ses efforts pour préparer l'avenir.

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Réponse du ministère : Communication publiée le 28/03/1991

Réponse. - Le ministre délégué à la communication est loin de méconnaître la valeur des atouts de Marseille, au nombre desquels l'amour et la loyauté des Marseillais vis-à-vis de leur terre natale ou d'adoption n'est certes pas le moindre. Elle salue également les efforts accomplis par cette grande métropole pour préparer l'avenir au sein de l'espace méditerranéen, et souhaite comme l'honorable parlementaire que les aspects positifs de la réalité marseillaise soient mieux perçus de l'opinion française. Il convient de rappeler toutefois que le ministre de la communication n'est aucunement en mesure d'intervenir auprès des chaînes pour leur suggérer un sujet d'émissions : la loi du 30 septembre 1986 modifiée relative à la liberté de communication a en effet donné aux sociétés de programme, tant publiques que privées l'entière maîtrise de leur programmation dans le cadre des obligations définies par le cahier des charges qui leur est applicable et sous le seul contrôle du conseil supérieur de l'audiovisuel. C'est donc à cette insistance qu'il appartient de formuler les observations qu'elle pourrait juger utiles, notamment si elle estimait que l'émission en cause avait un caractère partial ou tendancieux. Le ministre de son côté a fait de l'émotion suscitée par l'émission en question tant au président du Conseil supérieur de l'audiovisuel qu'à Madame Christine Ockrent. Il est cependant clair qu'Antenne 2 n'a jamais eu l'intention de porter atteinte à l'image de Marseille et estime avoir présenté de façon équitable et pondérée l'ensemble des éléments en jeu, étant bien sûr considéré que l'activité de la presse et des magazines prête plus d'attention aux interrogations restées sans réponse qu'aux problèmes résolus. Il faut enfin garder présent à l'esprit qu'à la responsabilité éditoriale des dirigeants des chaînes s'ajoute l'indispensable liberté d'investigation et d'expression des journalistes, dont le respect est une des bases dubon fonctionnement de nos institutions.

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