Question de M. HURIET Claude (Meurthe-et-Moselle - UC) publiée le 26/04/1990

M. Claude Huriet attire l'attention de M. le ministre d'Etat, ministre de l'économie, des finances et du budget, sur le devenir des débitants de tabac en milieu rural. En effet, en zone rurale, ils constituent souvent les derniers commerces en activité et le poins de rencontre de la population. Petits commerçants de proximité, leurs activités recouvrent de nombreux secteurs : café, tabac, timbres postaux et fiscaux, jeux, dépôts de presse, de pain, alimentation générale. Malgré cette diversité, leur rentabilité reste limitée et leur équilibre précaire. Ces débitants sont actuellement très inquiets en raison de l'annonce récente par la société d'économie mixte France-Loto d'un projet visant à supprimer sur un seul motif de rentabilité, un certain nombre de valideuses-Loto dans des points de vente situés en zone rurale. Il souligne que ce projet est peu opportun et qu'il porterait un nouveau coup au milieu rural puisqu'il pourrait remettre en cause l'exploitation des seuls commerces existants dans les petites commune. En conséquence, il lui demande de lui indiquer les mesures qu'il compte prendre pour pallier les effets pervers qu'entraînerait la mise en oeuvre de ce projet.

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Réponse du ministère : Économie publiée le 05/07/1990

Réponse. - Le réseau des détaillants de la société France-Loto comprend 13 340 points équipés de valideuses permettant d'enregistrer les enjeux du Loto, ce qui représente un réseau de points de vente extrêmement dense sur l'ensemble du territoire national. Sur ce total, 2 000 points de vente connaissent une exploitation déficitaire, les enjeux hebdomadaires étant inférieurs au seuil de 10 000 francs. Il convient en effet de préciser que l'équipement des points de vente en valideuses ainsi que les transmissions des données relatives aux enjeux sont à la charge de France-Loto. Sur ces 2 000 points de vente déficitaires, seulement 15 p. 100 d'entre eux ont fait l'objet d'une décision de fermeture. Il s'agit de ceux qui réalisent un montant d'enjeux inférieur à 6 000 francs, largement en deçà du seuil de rentabilité. Pour les autres, France-Loto a invité les détaillants à examiner les moyens d'augmenter les enjeux. Le réseau n'a donc été modifié que de façon marginale, pour des raisons d'amélioration de la gestion qui sont de la responsabilité de l'entreprise. Le critère retenu par cette dernière est celui du chiffre d'affaires, et non pas celui de la localisation géographique. Les suppressions de valideuses ne concernent donc pas seulement les zones rurales, mais également les zones urbaines. La perte de recettes pour les détaillants reste marginale : on ne peut pas soutenir que cette perte fasse peser une menace grave sur l'avenir du commerce de détail en France, d'autant que chaque valideuse retirée est destinée à être installée dans un nouveau point de vente, là où le montant des enjeux devrait être plus élevé. Toutefois, il sera demandé à France-Loto d'examiner tous les cas dignes d'un réel intérêt, notamment dans les zones rurales très dépeuplées, afin que des dérogations puissent être accordées lorsque la mesure prise par la société aboutit à des conséquences manifestement disproportionnées pour les usagers.

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