Question de Mme RODI Nelly (Yvelines - RPR) publiée le 13/12/1990

Mme Nelly Rodi attire l'attention de M. le ministre délégué au budget sur la situation budgétaire de la ville de Chanteloup-les-Vignes (Yvelines) qui connaît un déficit budgétaire structurel depuis 1977, date à laquelle une cité H.L.M. comptant plus de 8 000 habitants a été implantée par l'Etat dans un village de 1 500 personnes, sans que les infrastructures indispensables soient réalisées. Depuis 1977, la ville subit une situation de tutelle budgétaire qui, tous les ans, oblige la municipalité à faire des économies drastiques, privant la ville d'un fonctionnement répondant aux attentes de la population, alors que la commune doit faire face à une aggravation de nombreux problèmes sociaux d'intégration et de délinquance. Au premier décembre le budget de la ville pour l'année en cours n'est toujours pas arrêté par l'autorité de tutelle. Malgré les efforts de la municipalité pour réduire le déficit (51 p. 100 en 1982 et 17 p. 100 votés en 1990), la ville doit faire fac
e à de nouvelles demandes d'économies de fonctionnement et à un alourdissement de la fiscalité particulièrement difficile à accepter dans une commune qui a le plus faible potentiel fiscal du département. Elle lui demande de préciser la position du Gouvernement par rapport au problème budgétaire de Chanteloup et, notamment, de déterminer au plus vite les moyens d'équilibre pour 1990. Elle lui propose, par ailleurs, d'envisager pour l'avenir, dans le cadre d'un plan pluriannuel, une dotation préalable de l'Etat, négociée sur la base des besoins réels de la ville, permettant un fonctionnement satisfaisant des services, ainsi qu'une réduction conséquente des délais de versement des acomptes du moyen d'équilibre. Elle lui demande enfin s'il ne serait pas envisageable de procéder à une évaluation précise des besoins structurels de la ville, permettant à l'Etat de régler définitivement ces problèmes par un apport de moyens destinés à combler les retards accumulés depuis 1977 par l'implantation de la Z.A.C. La Noé.

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Réponse du ministère : Budget publiée le 07/02/1991

Réponse. - Conscient des réelles difficultés rencontrées par la commune de Chanteloup-les-Vignes, l'Etat lui verse depuis 1977 des subventions de fonctionnement importantes, de l'ordre de 8 000 000 francs en moyenne, par an. Ces subventions " exceptionnelles " prévues à l'article L. 235-5 du code des communes sont accordées à des communes dans lesquelles des circonstances anormales entraînent des difficultés financières particulières ; elles ne peuvent en aucun cas être considérées comme un moyen ordinaire de financement. Ces subventions ne peuvent être accordées qu'au terme des procédures de contrôle budgétaire engagées conformément à la loi n° 82-213 du 2 mars 1982 devant les chambres régionales des comptes et sont allouées par décision interministérielle du ministre de l'intérieur et du ministre chargé du budget. Afin de tenir compte du contexte local et des difficultés de trésorerie rencontrées par la commune, le ministre de l'intérieur et le ministre délégué chargé du budget ont, à plusieurs reprises, accepté, à titre dérogatoire, le versement en faveur de Chanteloup-les-Vignes d'acomptes sur les moyens d'équilibre susceptibles d'être alloués, avant même l'examen du budget par la chambre régionale des comptes. S'agissant plus particulièrement de 1990, deux acomptes s'élevant respectivement à 1 000 000 francs et à 1 859 928 francs ont été attribués à cette collectivité les 3 septembre et 30 novembre 1990. Le moyen d'équilibre de l'exercice 1990 a été fixé conjointement par le ministre de l'intérieur et par le ministre délégué chargé du budget à 5 719 855 francs. Le solde de cette subvention sera attribué sur la base du déficit réel apparaissant au compte administratif 1990 qui sera voté par la municipalité courant 1991. Par ailleurs, ainsi que le Président de la République et le Premier ministre l'ont indiqué récemment, le Gouvernement est en train d'élaborer un projet de loi tendant à assurer au sein de la D.G.F. une plus grande solidarité entre communes riches et communes défavorisées qui, comme Chanteloup, sont caractérisées par un nombre élevé de logements sociaux et un potentiel fiscal faible.

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