Question de M. COURTEAU Roland (Aude - SOC) publiée le 20/12/1990

M. Roland Courteau expose à Mme le ministre délégué à la communication que les habitants de la région Languedoc-Roussillon ressentent vivement la grève conduite depuis plusieurs jours par les journalistes de F.R. 3. Le journal télévisé de F.R. 3 est certainement le plus regardé du service public, mais les journalistes qui le réalisent sont les moins rémunérés, les écarts de salaire pouvant atteindre 3 000 francs. Ces mêmes journalistes soulignent " la nécessité de donner à la télévision régionale les vrais moyens de son existence ". C'est pourquoi il lui demande si elle entend intervenir auprès du président-directeur général de F.R. 3, afin que celui-ci mette tout en oeuvre pour sortir de la situation de blocage dans laquelle se trouve sa chaîne.

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Réponse du ministère : Communication publiée le 28/03/1991

Réponse. - Le récent conflit social qu'a connu F.R. 3 a trouvé son origine dans les conditions d'intégration de journalistes décidées début 1990 par les dirigeants de cette société ; de jeunes journalistes pigistes parisiens ont été intégrés avec des conditions de rémunération nettement plus avantageuses que celles des journalistes permanents, plus anciens, ce qui a créé des écarts salariaux injustifiés à l'intérieur même de l'entreprise. Il traduisait également un mécontentement plus profond, de nombreux journalistes exerçant en région ayant le sentiment que le dynamisme qu'ils avaient manifesté à travers de nombreuses initiatives régionales positives n'était pas suffisamment pris en considération par les responsables de la société, au plan national. S'il était impossible que les conditions offertes aux journalistes pigistes intégrés à Paris servent de référence pour déterminer la politique salariale de F.R. 3, et au-delà, celle des autres sociétés du secteur public audiovisuel, le Gouvernement a estimé néanmoins que la société apporte des réponses négociées et durables aux causes profondes du malaise. C'est dans cet esprit que le ministre délégué chargé de la communication a reçu le 13 décembre dernier une délégation de la C.F.D.T., de la C.G.T., de F.O. et du S.N.J., représentative des journalistes de F.R. 3 et demandé dans le même temps à la direction de l'entreprise : d'engager une politique de plus grande équité en matière salariale qui pourra s'échelonner sur plusieurs années ; d'offrir des perspectives d'évolution de carrière prenant en compte l'expérience acquise par les journalistes confirmés de F.R. 3, notamment en régions ; de poursuivre ses efforts de recherche d'un meilleur équilibre entre le programme national et la contribution des régions à ce programme. Les négociations engagées, dans le cadre de ces orientations, par le nouveau président de F.R. 3 ont abouti à la signature d'un protocole d'accord le 24 décembre dernier qui s'est accompagnée de la mise en place d'une mission, confiée à trois experts qualifiés, afin de préparer la négociation prévue sur les aménagements de carrière des journalistes et les rééquilibrages nécessaires entre le siège et les régions en matière d'information.

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