Question de Mme FRAYSSE-CAZALIS Jacqueline (Hauts-de-Seine - C) publiée le 21/02/1991

Mme Jacqueline Fraysse-Cazalis attire l'attention de M. le ministre d'Etat, ministre de l'éducation nationale, de la jeunesse et des sports, sur le projet de " pôle universitaire des Hauts-de-Seine en liaison avec les entreprises " dont le principe a été voté le vendredi 8 février 1991 par le conseil général de ce département. Ce projet, qui prend prétexte des carences réelles du service public d'enseignement supérieur et a été élaboré sans aucune concertation avec les principaux intéressés : rectorat, universités, collectivités locales, prévoit la création d'une véritable université privée de 5 000 étudiants, financée en partie par le département et tout entière subordonnée aux besoins du patronat. En effet, il ne s'agit pas d'établir des relations de travail et d'échanges réciproques avec les entreprises, mais l'objectif clairement affirmé est de permettre au patronat " d'infléchir les programmes en fonction de l'évolution du marché ". Ce projet participe du désengagement de l'Etat et aggrave encore la sélection sociale : seules les familles les plus favorisées pourront supporter des frais d'inscription d'un montant de 25 000 F. Ainsi que l'a souligné le conseil d'administration de Paris-X Nanterre, il vient en concurrence directe avec les objectifs de développement de cette université, tels qu'ils sont consignés officiellement dans le projet du rectorat " Université 2000 ", notamment la création d'un cursus scientifique et d'un I.U.T. Compte tenu de ces éléments, elle lui demande s'il entend tolérer que s'instaure dans le département des Hauts-de-Seine, avec la contribution de fonds publics, un système d'enseignement supérieur à deux vitesses, opposant une université privée, chère et élitiste, et une université publique victime du désengagement financier de l'Etat. Elle lui demande également quelles dispositions concrètes il compte prendre pour s'opposer à cette nouvelle tentative d'accroissement de la sélection sociale dans l'enseignement supérieur et garantir la satisfaction des besoins de formation dans le département des Hauts-de-Seine en promouvant à sa juste mesure l'université Paris-X et plus généralement le service public.

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La question est caduque

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