Question de M. TAITTINGER Pierre-Christian (Paris - U.R.E.I.) publiée le 28/02/1991

M. Pierre-Christian Taittinger demande à M. le ministre d'Etat, ministre de l'économie, des finances et du budget, quelles mesures nouvelles envisage-t-il de prendre en 1991 pour faciliter la reprise de la croissance économique. L'année qui s'achève a été décevante pour les investisseurs. Après l'optimisme du début de l'année dernière, justifié par les perspectives de prix et de prospérité accrue que dominait l'ouverture des pays de l'Est, le pessimisme actuel accentue le net ralentissement constaté dans le monde. Il est temps, quelles que soient les menaces d'un environnement international incertain, d'élaborer une stratégie de redémarrage pour l'ensemble de cette année, les efforts réalisés dans notre pays pour réduire son taux d'inflation et contenir le déficit budgétaire permettant d'envisager une relance de l'investissement.

- page 399


Réponse du ministère : Économie publiée le 02/05/1991

Réponse. - Comme le souligne l'honorable parlementaire, la période récente a été marquée par un certain retournement dans les anticipations des agents économiques. Ce climat a poussé les ménages à limiter leurs achats de biens durables et incité les entreprises à adopter un comportement attentiste en matière d'investissement. Il était dû, pour l'essentiel, à l'inqiétude suscitée par le conflit du Golfe et, dans une moindre mesure, à la dégradation de la conjoncture aux Etats-Unis. Avec la fin rapide du conflit du Golfe, les éléments qui étaient à l'origine de ce comportement attentiste devraient disparaître. La crise du Golfe ne devrait pas avoir d'effet durable sur l'économie française, puisque la hausse du prix du pétrole n'a été que temporaire et que les tensions inflationnistes de l'automne dernier ont été maîtrisées. Les experts tablent, de ce fait, sur une reprise modérée de l'activité, tant en France qu'à l'étranger, au cours de 1991. Déjà, les marchés boursiers, qui avaient été très affectés après l'invasion du Koweït, ont retrouvé une tendance ascendante. Le Gouvernement considère, comme l'honorable parlementaire, que le développement de l'investissement est une priorité. C'est à cet effet que plusieurs mesures favorisant l'investissement ont été prises dans le cadre du budget 1991 et, notamment, la réduction de trois points de l'impôt sur les bénéfices non distribués des sociétés. Ces mesures s'inscrivent dans la stratégie qu'a suivie de façon constante le Gouvernement, qui consiste à promouvoir la croissance dans notre pays en améliorant structurellement et durablement sa compétitivité. Dans un environnement international marqué par un sensible ralentissement chez certains de nos partenaires, des mesures de relance fondées sur un soutien artificiel de la demande seraient, en revanche, inappropriées. Elles risqueraient en effet d'entraîner une détérioration mal venue de nos comptes extérieurs à un moment où la priorité de la France est de se mettre dans la meilleure position possible pour se préparer à l'Union économique et monétaire européenne.

- page 931

Page mise à jour le