Question de M. LAFFITTE Pierre (Alpes-Maritimes - R.D.E.) publiée le 07/03/1991

M. Pierre Laffitte demande à M. le secrétaire d'Etat à la jeunesse et aux sports de bien vouloir lui préciser quel avenir il entend réserver aux classes à pédagogie différenciée pour des enfants intellectuellement précoces. De l'avis de nombre de psychologues, professeurs et parents d'élèves ce type de classe correspond à une réelle nécessité. Elles permettent en outre de diminuer la charge globale de l'enseignement en diminuant d'un ou de deux ans la durée des études pour une série d'enfants ou d'adolescents, ce qui permet, à moyens globaux constants d'organiser par ailleurs des enseignements adaptés plus longs, par exemple classes de première et terminale en trois ans au lieu d'un redoublement en classe de seconde, prédoublement qui, d'après les statistiques, conduit à des résultats en moyenne très mauvais. Il lui demande si la réforme de l'école primaire permettra d'éviter la disparition de ces classes ou au contraire conduira à leur extension.

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Transmise au ministère : Éducation


Réponse du ministère : Éducation publiée le 01/08/1991

Réponse. - En application des principes exposés dans la loi d'orientation sur l'éducation nationale du 10 juillet 1989, le contenu du décret n° 90-788 du 6 septembre 1990 définit les nouvelles modalités d'organisation et de fonctionnement des écoles maternelles et élémentaires. La mise en place de cycles pédagogiques pluriannuels permet d'introduire plus de souplesse et de cohérence dans les apprentissages ; elle assure en outre leur meilleure continuité. Les orientations générales qui précisent les principes de cette nouvelle politique insistent tout particulièrement sur : la " meilleure prise en compte des spécificités des apprentissages de chaque enfant " ; " la souplesse laissée à l'équipe pédagogique des maîtres de cycle pour adapter l'action pédagogique au rythme et au cheminement de chaque élève " ; " le respect des rythmes et des spécificités des enfants " ; le processus qui " doit d'ailleurs permettre, lorsqu'un enfant y est manifestement prêt, d'entreprendre en cours d'année scolaire les activités caractéristiques du cycle suivant ". (Note de service du 11 mars 1991. - Orientation pour la mise en oeuvre de la nouvelle politique pour l'école, texte publié au Bulletin officiel n° 12 du 21 mars 1991.) Les élèves intellectuellement précoces doivent tout naturellement trouver dans l'organisation en cycles pluriannuels le rythme de scolarité adapté au développement qui leur convient. Dans le second degré, s'agissant des enfants " intellectuellement précoces " et sans exclure qu'ils puissent bénéficier d'activités leur permettant d'approfondir leurs connaissances et de valoriser leurs aptitudes, il n'apparaît pas souhaitable de créer pour eux des structures spéciales qui seraient susceptibles de les isoler des autres élèves et pourraient entraîner des répercussions négatives, notamment sur le plan psychologique. Dans sa déclaration du 22 avril 1991, le ministre a présenté des propositions pour une rénovation des lycées, qui doivent permettre notamment de mieux traiter l'hétérogénéité du public scolaire. A cet effet, trois heures hebdomadaires, inscrites dans l'emploi du temps, seront réservées à la diversification des actions pédagogiques en classes de seconde, première et terminale. Cette diversification pourra, en particulier en classe terminale, permettre aux élèves d'approfondir le champ de leurs connaissances et de mieux préparer leur orientation ultérieure dans l'enseignement supérieur.

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