Question de M. GOETSCHY Henri (Haut-Rhin - UC) publiée le 21/03/1991

M. Henri Goetschy expose à M. le ministre d'Etat, ministre de l'éducation nationale, de la jeunesse et des sports, que la création des instituts universitaires pour la formation des maîtres dans les académies de Strasbourg et Nancy-Metz, doit comporter un examen attentif des capacités d'enseignement de la langue régionale en Alsace et en Moselle, dont la forme écrite est l'allemand. Toutes les études, toutes les statistiques de l'emploi, du commerce extérieur ainsi que notre double culture rhénane et les contacts fréquents, officiels ou individuels, que les Alsaciens et les Mosellans entretiennent avec leurs voisins Suisses et Allemands démontrent incontestablement que l'avenir des habitants de notre région passe par la connaissance, voire la maîtrise des langues française et allemande. Or, la pratique dialectale chez les jeunes, qui permettait un apprentissage très efficace de la langue allemande tend à disparaître et malgré tous les efforts de persuasion et de formation des maîtres entrepris par les autorités académiques, la situation est extrêmement alarmante. Depuis quarante ans, tous les sondages portant sur l'enseignement de cette langue dès le plus jeune âge ont montré que 85 p. 100 des habitants d'Alsace demandent un enseignement précoce de l'allemand. Ceci a quasi valeur de référendum. Mais le nombre, et surtout la formation des maîtres pour l'enseignement de cette langue font souvent défaut. Lors de l'entrevue avec dix-sept parlementaires Alsaciens-Mosellans à Paris le 18 décembre, monsieur le ministre, a indiqué qu'il prendrait cette nécessité en considération à travers la nouvelle formation par les instituts universitaires de formation des maîtres. Il est donc indispensable que les dispositions nouvelles prévoient un quota suffisant de maîtres germanistes pour le recrutement des professeurs dans les I.U.F.M. des académies de Strasbourg et Nancy-Metz, conformément au plan éducatif retenu par le ministre et les parle mentaires le 18 décembre 1990, comme en fait foi le communiqué commun. Ceci dotera le système éducatif de ces académies de maîtres très qualifiés s'engageant à assurer, selon les textes en vigueur, l'enseignement de l'allemand et en allemand, d'abord dans les écoles pré-élémentaires et élémentaires et ultérieurement en lycées et collèges. Aussi, à quelques mois de la mise en place des I.U.F.M., il serait important et urgent de savoir dans quelle mesure il envisage d'associer les instances régionales et départementales et quel est le système de formation spécifique proposé pour assurer dans de bonnes conditions de qualité de formation et de nombre, un enseignement précoce et efficace de l'allemand, langue régionale de France, comme il l'a précisé lui-même dans son courrier du 3 décembre 1990

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Réponse du ministère : Éducation publiée le 27/06/1991

Réponse. - Le ministre d'Etat, ministre de l'éducation nationale, de la jeunesse et des sports est bien conscient de la nécessité de préserver l'enseignement de la langue régionale utilisée en Alsace et en Moselle, dont l'allemand est la forme écrite. C'est pourquoi les instituts universitaires de formation des maîtres (I.U.F.M.), en cours de création dans les académies de Nancy-Metz et de Strasbourg, participeront activement à la formation de professeurs des écoles germanistes, ayant vocation à enseigner l'allemand dans cette langue, aux enfants des écoles primaires. Les I.U.F.M., établissements d'enseignement supérieurs, mettent en place un enseignement obligatoire d'une langue vivante étrangère durant les deux années de formation qui concernera tous les élèves professeurs de l'enseignement du premier degré. Cette langue vivante pourra également être choisie, à titre optionnel, au concours. Les élèves professeurs d'Alsace et de Moselle pourront ainsi être encouragés, localement, à choisir l'allemand comme langue vivante durant leur formation, et en option au concours. Le volume horaire global de ces formations sera défini dans le cadre de l'autonomie pédagogique conférée aux I.U.F.M. Les académies de Strasbourg et de Nancy-Metz, concernées diversement par cette question, adapteront la formation initiale des maîtres à leurs exigences propres. D'ores et déjà, les négociations qui ont lieu au plan académique à l'initiative du recteur, prévoient que les instances régionales et départementales apporteront leur soutien aux diverses actions de formation des maîtres à l'enseignement de l'allemand et en allemand dans les départements concernés.

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